(Eneko) l.o.v.e (+18)

« Six mois, ça passe vite ma chérie. Je préférerai qu’il fasse neuf mois complet. » Plutôt que huit. Il compte, la semaine prochaine, ça fera neuf semaines. Ce petit bout n’a pas le droit de montrer le bout de son nez avant l’heure. Eneko compte sur le bout de ses doigts, les mois qui vont passer. Ca va être long d’attendre, mais il ne voit pas ça comme un mal. C’est qu’il y a des choses à faire, à préparer, pour l’accueillir. Il pense notamment au chalet, aux plans qu’ils doivent réaliser. Six à sept mois, c’est peu, quand il y pense, pour tout faire. La priorité est là. Tendrement, il dépose un baiser sur son front. « Ne t’en fais donc pas, tout va bien aller. Détends-toi. Pense à nous. » Il est épuisé, surtout par la nuit qu’il a passé. Il n’a pas dormi, mais il préfère veiller sur Maona, s’assurer qu’elle va bien, qu’elle se repose. « Je t’en fais endurer moi aussi. » Cameron, cette crise de la veille où il s’est vraiment emporté, cette rupture, sur un coup de tête… Il n’est pas tout blanc, l’assume. Il fait face à un mode de vie auquel il n’est pas habitué, parce que tout lui échappe. Lui qui aime que les choses soient cadrées, leur vie ne l’est pas du tout, mais il s’y fait et est assez réactif pour faire face aux situations imprévues. C’est peut-être bien ce dont il a besoin, aussi, ça le change, même s’il est évident que s’il avait pu éviter tant de conflits, de problèmes, il l’aurait fait sans hésiter. Ils sont passés par tant de choses douloureuses. « Tu dors mieux quand je suis à côté, c’est vrai ? C’est la première fois que tu me le dis. » C’est la même chose pour lui. Il se sent mieux lorsqu’il la prend dans ses bras et puis, elle est toujours tournée vers lui, ne se met jamais dos. Il préfère qu’elle se blottisse dans ses bras, sentir son souffle sur sa peau. « Pourquoi donc ? Tu as peur du diagnostic qu’ils ont pu t’apporter ? Tu en as pour combien de temps, ils te l’ont dit ? » Il affiche un sourire, en effleurant son plâtre du bout des doigts. Il n’y a qu’une lune, mais il peut dessiner bien plus que ça. « On va te le remplir. Moi, tes amis. Gaël se fera même une joie de te faire un petit dessin. » Maona est belle, Maona n’est pas fatiguée, Maona le fait sourire, avec sa remarque. « Vous êtes une petite chose exigeante. » Il se redresse, en faisant attention à sa tête, puis dépose un baiser sur son cou. « Laisse-moi régler ça. » Il tire sur son oreille et s’éloigne jusqu’au bout du canapé. Là, il soulève légèrement la couverture. Il tire sur ses jambes, la ramène vers lui et fait glisser son pantalon le long de ses jambes, s’en débarrassant au plus vite. Ses doigts se crispent sur sa lingerie, tandis qu’il embrasse ses jambes, puis son nombril. La culotte glisse le long de ses jambes, rejoint le pantalon. Ses lèvres se posent sur son bas-ventre, sa langue se perd entre ses cuisses. Eneko a chaud, la température monte d’un cran. Il aime ce qu’il goûte, il aime lui faire plaisir. La satisfaire, c’est se satisfaire lui-même.

Il ne cesse d’espérer, se dit que ce petit être sent qu’il doit rester bien au chaud, qu’il doit être raisonnable. Qu’il soit prématuré l’effraie, qu’il puisse avoir des problèmes de santé aussi. Il est nerveux, ça ne s’arrêtera pas tant qu’il ne sera arrivé, tant qu’il n’aura pas vu sa petite bouille, tant qu’il ne l’aura pas entendu pleurer, signe qu’il ira bien. Eneko est touché par ce qu’elle lui murmure. Il sait qu’il est loin d’être irréprochable, qu’il est imparfait, qu’il ne fait pas toujours les choses comme il faudrait, que ses réactions sont parfois démesurées… Mais il essaie de bien faire. Eneko n’a jamais eu de mauvaises intentions envers Mao, contrairement à ce que certains peuvent penser. Il s’interroge, se remet en question, ne souhaite pas faire les mêmes erreurs qu’avec Anna, alors il est soulagé qu’elle lui dise qu’elle se sent bien en sa compagnie, qu’il lui apporte la sécurité. D’un signe de la tête, il acquiesce quant à la prochaine visite chez le médecin. « Tu sais, avec ou sans plâtre, tu seras toujours très dépendante de moi. » dit-il, dans un élan de fierté. Quand il y repense, tout s’est passé très vite. Ce coup de cœur qu’il a ressenti pour Maona, leur relation compliquée, ses sentiments… Il ne pensait pas que ça pourrait venir aussi vite, mais elle a fait de lui un homme tout aussi accro. Sans compter cette petite famille qui sont en train de créer. Les choses vont vite, mais il est convaincu que ça peut tenir la distance. Il embrasse son bas-ventre, s’attarde avec sa langue experte qui devient rapide, au fil de ses gémissements. Il souhaite la voir se cambrer de nouveau, entendre son prénom qui lui provoque des frissons, qui l’électrise. Il effleure son bas-ventre avec son pouce, puis engouffre son index en elle. Ses yeux l’observent, pétillent, se perdent. Il ne la quitte pas, ajoute toujours plus d’intensité, pour la sentir trembler un peu plus à son contact. Lui aussi tremble. Cette vue… Elle ne se rend probablement pas compte du pouvoir qu’elle a sur lui. Il n’a aucune résistance face à elle, ou alors c’est très difficile de le cacher. Il remonte sa main sur le bas de son débardeur et le remonte assez pour poser sa main sur sa poitrine qu’il caresse sans ménagement. Cet enfant qui grandit en elle, il transforme cette partie d’elle, son corps. Il est même convaincu qu’elle est plus sensible à ses caresses. C’est pour lui qu’elle gigote, c’est de lui qu’elle a envie, qu’elle désire. « J’aime quand tu es réceptive, comme ça… » souffle-t-il, entre deux baisers sur sa partie la plus intime. « Tu as très bon goût. » avoue-t-il, en reprenant, en goûtant de nouveau cette partie d’elle, dans un rythme bien plus effréné. Eneko souhaite la sentir se tendre, il souhaite l’entendre crier de nouveau. Et cette fois-ci, il n’y aura personne pour les empêcher de continuer, personne pour les frustrer, même pas ce portable qui vibre au loin, qu’il ne voit même pas, qu’il n’entend pas.

Ce cri qui sort d’entre ses lèvres, qui exprime son sentiment d’extase. Eneko ne s’arrête pas, craignant de rater le coche, de s’arrêter un peu trop tôt. Ses lèvres l’embrassent, ses doigts s’accélèrent, jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’autres choix que de remonter vers elle lorsqu’elle le demande avec insistance. Il remonte, non sans déposer des baisers à chaque centimètre parcouru. Il la serre contre lui, capte son regard. « Tu es unique mon amour. » Des comme elle, il n’y en a pas deux sur Terre et c’est la même chose dans son cœur. Elle a pris cette place, s’est immiscée en lui et il lui est impossible de partir. Il a essayé de l’oublier, quand ils ne formaient plus un couple, mais il s’est bien rendu compte que c’était peine perdue. Maona est unique dans son cœur, dans ses yeux. Personne ne peut la détrôner. Il se redresse assez pour retirer ses vêtements, se défaire de tous ces morceaux de tissus qui sont de trop. « Je ne te demande pas de tenir longtemps. » dit-il, en se collant de nouveau contre elle. Lui non plus, d’ailleurs. Il a l’impression que ça fait une éternité qu’ils ne se sont pas retrouvés dans la sorte et le désir est tellement immense qu’il risque de se laisser aller peu après. Eneko presse ses lèvres contre les siennes et entre en elle, en essayant de ne pas être brusque, de ne pas lui faire mal, pour le bébé auquel il pense. Il sait pourtant qu’ils ont le droit, que ça ne lui fera aucun mal, pour s’être renseigné, mais c’est un automatisme. Eneko accélère à chacun de ses gémissements, à chaque ongle qu’il sent s’enfoncer dans son dos, sensation qui lui provoque un gémissement rauque, alors que ses coups de reins se font plus intenses, insistants, jusqu’à ce qu’il la sent se tendre, se bloquer, jusqu’à ce qu’elle se relâche avec trois mots qui le poussent à repartir sur un rythme effréné. Eneko se penche vers Maona, l’embrasse au creux de son cou, le mord, tire ensuite sur son oreille lorsqu’il la sent au bout, se laisser complètement aller. Il l’entend, il le sent à sa respiration saccadée, à ses membres tendues qui se relâchent subitement. Son corps se tend à son tour, sa main se resserre contre la sienne qui était sur son dos et qu’il capture, ses doigts entrelacés aux siens. Il se laisse aller, en elle, puis appuie sa tête sur son ventre où il dépose un baiser, très tendre, très doux. « Moi aussi. » dit-il, en remontant son visage au-dessus du sien. Pour ne pas l’écraser, il s’appuie avec sa main sur le canapé, puis presse ses lèvres contre les siennes. « Je t’aime, bien plus que tu ne le crois. » Il l’aime, d’une force à en faire soulever un énorme rocher, à décrocher la lune. Il l’aime à en devenir fou. Eneko essaie de reprendre sa respiration, mais peine vraiment. « Tu me mets dans un état à chaque fois. » Elle n’a pas besoin de se forcer pour le rendre fou. Il suffit qu’elle soit là, qu’elle le touche, qu’elle lui dise des choses comme elle lui a dit plus tôt pour que son corps réagisse, réponde aux appels du sien. En effleurant son corps en sueur, Eneko a un moment d’absence, ne peut s’empêcher de penser au fait qu’un autre a eu droit au même spectacle, mais chasse l’idée rapidement en se remémorant les trois mots qu’elle lui a soufflé. Elle l’aime. « Je t’aime. » dit-il, de nouveau, en volant ses lèvres. Parce que c’est vrai, il l’aime, à un point de non retour.