se croiser à nouveau (marko)

Dans les ruelles de Biarritz, Wendy presse le pas pour rentrer sans tarder. Les commerces ne sont pas bien loin mais la plupart d'entre eux sont sur le point de fermer si ce n'est pas déjà fait. Le soleil commence à filer, trouvant refuge derrière les nuages, annonçant le début de soirée. Wendy n'est pas rassurée de se retrouver encore à dehors, surtout sans être accompagné. D'un point de vue extérieur, cela pourrait paraître enfantin, presque un caprice, mais il n'en est rien. Ce n'est pas de la comédie, pas après ce qu'elle a vécu, pas après les jours passés enfermée dans le noir, soumise aux volontés des hommes qui la retenait. Wendy en fait encore des cauchemars, encore des crises d'angoisses régulières, alors pour éviter cet état de tension, elle fait en sorte la plupart du temps de ne pas avoir à se rendre en ville seule, c'est gênant au quotidien, mais elle n'a pas le choix, cela fait parti d'elle depuis près de deux ans. Seulement aujourd'hui, Loeiz rentrant bien tard, elle n'a pas eu d'autre choix que de sortir pour se rendre à la pharmacie.

L'air plus frais s'engouffre dans son chemisier léger, Wendy croise les bras et continue de se rapprocher de l'appartement de son cousin, avec lequel elle habite depuis quelques jours. Elle a hâte d'arriver dans la rue pour ensuite aller se réfugier dans un lieu qu'elle connait bien. Pour l'instant, rien d'anormal sur le chemin du retour jusqu'à ce qu'une voix tente d'interpeller une demoiselle dans la rue. Pas certaine que l'on s'adressait à elle, Wendy préfère ne pas se retourner, mais l'appel se reproduit à nouveau. Quelqu'un semble vouloir attirer son attention mais ses yeux restent rivés au sol, elle ignore complètement cette voix masculine, se concentre sur sa respiration, accélérant le pas pour éviter les ennuis. Désormais, Wendy elle a peur d'attirer les regards, d'être interpellée, d'être suivie dans la rue par des inconnus. C'est insupportable, c'est pour ça qu'elle évite de trop sortir seule, parce que ça en devient presque de la paranoïa. Seulement là, ce n'est pas une hallucination, un homme semble vraiment s'adresser à elle, bien qu'elle soit dos à lui et ne prenne pas le temps de ralentir le mouvement. Wendy vient de tourner à un coin de rue, espérant avoir échappé à son traqueur, lorsqu'elle s'aperçoit qu'il n'en est rien, une main vient de retenir son bras à la volée. Son cœur s’affole, sa respiration s'accélère, c'est presque tout son corps qui se met à trembler, Wendy se retrouve dans un état incontrôlable.