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 (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.

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MessageSujet: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 18 Fév - 18:36

Un ballon de rugby peut vous évoquer tellement de choses. Shane, à chaque fois qu’il prend le ballon ovale dans ses mains, il se souvient : de son premier ballon, celui avec lequel il posait fièrement dans le jardin en plein mois de juillet, à seulement trois ans ; mais aussi de son premier match dans la boue, sous la pluie, et le sourire radieux qu’il esquissait avec cette petite coupe d’homme du match qui a vite été rejointe par une montagne d’autres ; de sa passion pour le Leinster Rugby et de son objectif d’un jour porter leur maillot. Tout ceci lui était promis. Il a pourtant oublié certains moments de sa vie, certaines minutes passées sur le terrain. Le trou noir. Quand on lui raconte, il a l’impression qu’on lui a inventé une vie. Ca lui fait toujours un drôle d’effet de prendre un ballon de rugby entre les mains et de se dire qu’il aurait pu affoler les stades tous les weekends, transcender tous les gamins comme lui qui avaient les yeux rivés sur le jeu et qui espéraient être un jour à sa place. Tout ceci n’était que pure spéculation à présent. Et pourtant, il se tenait là, sur le stade ballon en main, l’observant sur toutes ses coutures, pendant que Jonny, son ami anglo-gallois bottait à côté de lui. Il n’avait pas pu couper totalement les ponts avec l’Ovalie, parce que ça ferait toujours partie de lui, et puis rien ne l’empêchait de botter de temps à autres et de donner un coup de main à Halfpenny qui lui était parvenu à être professionnel. Madigan avait de bon restes, il était toujours aussi adroit au pied, et il regrettait de ne pas avoir perdu cette habileté en perdant le droit de jouer au rugby. Les choses auraient été beaucoup plus simples. Pourtant il était heureux en ce moment même, car rien ne saurait le briser sur un terrain de rugby. « Tu ferais mieux de la brosser un peu plus quand tu bottes de cet angle-là. » Dit-il en regardant la trajectoire du ballon de son ami, pourtant pile entre les poteaux, mais il valait mieux pour le 10 du Biarritz Olympique qu’il maitrise toutes sortes de coups de pied. En réaction au précédent tir de Jonny, Shane s’amusa à passer un drop entre les perches avant de courir droit vers son ballon pour le récupérer, faisant parler sa pointe de vitesse, tapant une chandelle en direction de l’Anglais pour lui permettre de botter un peu plus. Il venait surtout pour lui permettre de s’entrainer, lui ne tirait que pour son plaisir personnel. Les bras chargés d’autres ballons, il s’amena à la hauteur de Jonny pour lui faire la conversation : « Alors, t’as pris ta décision quant à ton avenir au BO ? » Ca l’intéressait. Shane avait déjà son avis sur la question. Selon lui, Jonny se devait de saisir sa chance de jouer en Top 14 car il stagnerait s’il resterait au Biarritz Olympique, mais il existait beaucoup de facteurs à prendre en compte que Shane ne maitrisait pas. Attrapant une gourde d’eau, il se désaltéra, attendant que Jonny lui dresse le tableau.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 18 Fév - 19:26

Il arrivait parfois à Jonny de se demander ce qu'il aurait fait s'il avait dû, comme Shane, arrêter sa carrière de rugbyman. Remarque ça pouvait encore arriver. La commotion de trop et c'était rideau. Il ne pouvait s'imaginer sa vie sans rugby. Sans ce rush d'adrénaline qui lui parcourait les veines au moment du coup d'envoi du match. Sans sentir le souffle des supporters dans les tribunes qui se coupent à cet instant fatidique où la balle quitte son pied pour passer entre les perches. Sans les cris de joie quand l'effort collectif de l'équipe à payer et que le ballon est aplati dans l'en-but adverse. Sans ses coéquipiers aussi. Les moments dans le vestiaire après les matchs, surtout les soirs de victoire, qui se faisait rare ses temps-ci malheureusement, mais on y reviendra plus tard... Qu'est ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas été joueur de rugby? C'était une question récurante dans les interviews auxquels il avait à faire, et à chaque fois le même blanc. Il ne se voyait pas faire autre chose. Il serait trop malheureux sans ça. Il se demandait bien comment son ami, qui se tenait à présent à coté de lui, avait fait pour surmonter ça. Évidemment, il n'abordait jamais le sujet. Il se disait qu'il n'aimerait pas qu'on lui demande, si il était dans le cas du encore jeune Madigan. Il était donc là à botter calmement. Il buvait les conseils de l'irlandais comme du petit lait. Toujours avide de faire mieux, et il l'avait vu tapé des coups de pieds plusieurs fois auparavant, Shane avait un réel talent. « Tu ferais mieux de la brosser un peu plus quand tu bottes de cet angle-là. » Halfpenny hocha la tête et s'exécuta, après avoir fait sa petite routine de butteur. Loin d'être aussi "dansante" dirons nous que certains de ses homologues buteurs, c'était juste un angle particulier et visualiser la trajectoire du ballon dans sa tête. Il suivit donc les directives de Madigan à la lettre avant de trottiner un peu laissant Shane faire sa démonstration. Mine de rien, on était quand meme en hiver et il faisait un peu froid, donc rester à faire du sûr place n'était pas la meilleure des idées. Quelques coups de pieds plus tard, Shane reprit la parole pour demander à Jonny « Alors, t’as pris ta décision quant à ton avenir au BO ? » Question plus qu'épineuse. Il s'arrêta quelques instants, passant sa main dans ses cheveux puis se grattant le bras avant de faire quelques étirements pendant qu'il prenait la parole pour répondre à cette interrogation après avoir pris une grand respiration. « Bah c'est pas simple tu vois... Le BO c'est toute ma vie, j'ai connu que cette équipe et puis y a pas que ma vie que ça chamboulerait, j'ai May et son avis compte énormément évidemment. » Il baissa les yeux vers la pelouse, shootant un peu dans un des ballons qui traînait par terre, passant sa main sur sa nuque. « Mais... » Évidemment il y avait un mais, un gros mais même, le peu de réussite du club en grande partie, même si il ne voulait pas quitter le navire quand il avait besoin de lui, il ne se sentait pas, ou du moins plus la force d'essayer de le sortir de l'eau à la force de ses petits bras de buteur. « Je crois que j'ai besoin de changer d'air, d'aller voir ailleurs. Et le Top 14 ça me manque, Bordeaux c'est pas si loin, mais ça demanderait des ajustements. Je sais pas ce que je dois faire....» Finit-il par lâcher en soupirant avant de prendre un ballon et butait. Au moins quand il butait, il ne se posait pas de question, il le faisait c'est tout. Et puis, il se sentait coupable de déballer tout ça alors que Shane donnerait surement beaucoup pour être à sa place.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 18 Fév - 23:55

On ne vit pas avec les regrets. On survit. Shane avait dû prendre sur lui pour tenter de faire le deuil de son rêve, mais ça avait été bien difficile pour lui. Parfois, il se disait qu’après dix ans, il ne s’en était jamais remis. Il enviait terriblement Jonny pour la vie qu’il avait le droit de mener tandis que lui devait rendre des comptes à un médecin tous les six mois, et ça le frustrait plus que de raison. S’il avait eu le choix, il aurait sacrifié sa santé pour le rugby. C’est bête à dire, mais il a toujours vécu que pour sa passion et il y songe encore, trop souvent. C’est pour cela qu’il s’intéresse à la carrière de Jonny. Non pas parce qu’il souhaite vivre par procuration, mais parce qu’il aurait donné n’importe quoi pour être à sa place et il vivrait mal le fait de le voir gâcher ses opportunités alors qu’il aurait pu les saisir. D’autant plus qu’il appréciait véritablement Jonny. Il est comme le petit frère qu’il n’a jamais eu. Della n’a jamais été vraiment fan du rugby, même si elle faisait l’effort de venir aux matchs à Lansdowne Road avant de venir soutenir le XV du Trèfle à l’Aviva Stadium. Jonny, il pouvait comprendre aisément la passion qu’il avait toujours ressentie. Mais Jonny faisait également face à des choix cornéliens. S’ils partageaient beaucoup, échangeant chacun leurs astuces sur le poste de demi d’ouverture, ils avaient aussi leurs désaccords, et c’était essentiellement parce que Jonny était plus jeune que Shane et que ce dernier avait déjà supporté la déception. « May te soutient non ? » Il avait posé cette question à la manière d’une rhétorique. Ca lui faisait trop penser à son ex, Deirdre. Elle l’aimait, mais pas suffisamment pour le suivre en France, surtout pas après que le rêve soit brisé. Ca lui avait fait mal de reconnaitre qu’elle n’était pas capable de faire des sacrifices pour lui, mais cela signifiait donc qu’ils devaient continuer séparément. La situation semble délicate pour Jonny, mais Shane lui, ne le voit pas de la même manière, d’un œil plus extérieur. Aussi, il le questionne sur les points qui semblent poser problème. « Quel genre d’ajustements ? » Alors qu’ils restent sensiblement statiques, Shane préfère remettre son sweatshirt histoire de ne pas attraper mal. Et puis sans trop savoir si c’est parce qu’il le jalouse ou parce qu’il ne veut pas voir Jonny passer à côté de son objectif, il préfère lui donner sa vision des choses : « Tu sais que c’est pas donné à tout le monde d’avoir la possibilité de réaliser ton rêve. Moi je sais que mon père me disait tout le temps que dans ce cas, c’est à ton entourage à s’adapter à toi. Parce qu’un job de prof, de vendeur ou autres, on en trouve partout, mais pas une carrière de sportif professionnel. » Et ça n’est pas égoïste de vouloir le réaliser, parce que quinze ans plus tard, il pourra toujours faire les sacrifices dans le sens inverse. Il reprend alors, tentant de lui faire comprendre qu’il n’aura peut-être pas d’autre chance de retourner en Top 14 et de voir sa carrière prendre un tournant. « Les opportunités, Jonny, tu devrais les saisir. La vie c’est comme un match, si tu décides de taper en touche plutôt que que prendre les points au pied qui t’assurent la victoire et que tu perds le match sur cette décision, tu le regretteras et tu ne pourras rien faire pour changer ça. » Il lui sourit, se voulant rassurant, lui balançant un ballon dans les bras : « T’es pas un joueur de pro D2. T’es plus que ça. Il faut que tu penses à ta carrière et pas seulement à ceux qui t’ont donné la chance de la commencer. C’est noble, mais tu devrais pas te poser de questions et penser à toi, car tu sais bien que ça peut s’arrêter n’importe quand… » Là, son sourire s’efface, son regard se trouble, et la mine joviale laisse place à une mine déconfite. La dure loi du destin l’a malmené, mais il n’est pas question de regretter à présent, il est préférable de se concentrer sur le jeune Halfpenny. Il termine, convaincu que Jonny fera le bon choix : « Si May t’aime, elle te suivra. » Pas comme Deirdre.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyVen 19 Fév - 0:52

Tous ses conflits internes qui hantaient le cerveau en chantier de Jonny devait paraître bien futile à Shane. Pauvre petit Halfpenny, convoité par deux équipes, pendant que son ami lui ne peut plus jouer au rugby alors qu’il était surement bien meilleur que lui au final. Pourquoi lui avait la chance de jouer et pas Madigan. La vie est vraiment étrange. Pour le meilleur et pour le pire. Cette situation le frustrait mais au fond, il savait qu’il était chanceux déjà d’être là, à se poser toutes ses questions. Il avait envie de se mettre des baffes à lui même des fois. Comme à chaque fois qu’il était énervé contre lui même, ou stressé, ou en plein questionnement, Jonny commença à se mordre vigoureusement la lèvre inférieur sans vraiment s’en rendre compte. C’est un mécanisme qu’il avait développé au fil des années pour éviter de s’agiter ou de casser quelques choses, des crayons à papier la plupart du temps à l’époque. C’était ça où se faire craquer les os de la main et c’était devenu trop bruyant et agaçant pour les gens qui l’entourait. C’était un moyen de lâcher le stress comme un autre, quand il ne pouvait pas taper dans un ballon ou battre ses adversaires à Mario Kart.  « May te soutient non ?. » Il haussa les épaules continuant de se mordre la lèvre. Le regard un peu perdu dans le vague. Il avait de répondre oui, bien sûr, sans aucune hésitation. Mais le hic, c’est qu’il en avait des hésitations. Elle lui avait plus ou moins fait comprendre qu’elle préfèrerait largement rester ici, et que lui aussi reste ici, que rien ne change. Et il n’avait pas osé demander ou même songer à ce qui pourrait se passer si il décidait de prendre le rôle de numéro 10 que lui offrait l’Union Bordeaux Bègles. Il avait bien trop peur de la réponse qu’elle pourrait lui donner. Lui dire que c’était le rugby ou elle. Il avait peur du choix qu’il ferait aussi si la question se posait. « I guess… » Avait-il répondu machinalement en anglais. Comme souvent quand il laissait trop ses pensées prendre le dessus, il finissait par parler en anglais par réflexe. Heureusement ce n’était pas un problème pour l’irlandais, il pouvait aussi bien se parler dans une langue comme dans l’autre sans aucun soucis. « Quel genre d’ajustements ? » Nouveau haussement d’épaules et passage de main sur sa nuque avant de se gratter l’oreille.  « Faire des aller retour Bordeaux-Biarritz autant que possible. Avoir deux logements, j’imagine… I don’t know if I can make that work? And I don’t know what’s gonna happen if I can’t… make it work. » Jonny était bien trop préoccupé et dans ses pensées pour penser à se couvrir pendant cette discussion. Nul doute qu’il le regretterait rapidement. « Tu sais que c’est pas donné à tout le monde d’avoir la possibilité de réaliser ton rêve. Moi je sais que mon père me disait tout le temps que dans ce cas, c’est à ton entourage à s’adapter à toi. Parce qu’un job de prof, de vendeur ou autres, on en trouve partout, mais pas une carrière de sportif professionnel. Les opportunités, Jonny, tu devrais les saisir. La vie c’est comme un match, si tu décides de taper en touche plutôt que que prendre les points au pied qui t’assurent la victoire et que tu perds le match sur cette décision, tu le regretteras et tu ne pourras rien faire pour changer ça. » Il savait qu’il avait raison et au fond, s’il n’y avait pas eu May, il aurait pris la décision sans aucune hésitation, sans regarder en arrière. L’UBB était une bonne équipe, avec des grands joueurs, des joueurs qui ont fait la coupe du monde. Des joueurs dont il pourrait apprendre tellement. Il voulait y aller, il devait y aller. Mais il y avait May, son premier amour, son seul amour. Il aurait aimer que quelqu’un prenne la décision pour lui en fait. « … et je sais que t’as raison… » Le mais resté en suspens, mais on le sentait flotter au dessus de cette phrase. !l sourit faiblement en réponse au sourire de l’irlandais et attrapa le ballon qu’il lui lança avant de faire un coup de pied, poteau rentrant. Il avait eu de la chance sur ce coup. « T’es pas un joueur de pro D2. T’es plus que ça. Il faut que tu penses à ta carrière et pas seulement à ceux qui t’ont donné la chance de la commencer. C’est noble, mais tu devrais pas te poser de questions et penser à toi, car tu sais bien que ça peut s’arrêter n’importe quand… » Jonny baissa les yeux vers la pelouse bien verte du stade. Passant sa main dans ses cheveux une nouvelle fois. Bon sang Jonny arrête. Soit un homme bordel. Face your fears. Dans la voix de son père qui résonna dans sa tête.  « I’m sorry. » Désolé de se confier à lui. Désolé d’avoir une carrière. Désolé de pas pouvoir lui donner sa carrière. Juste désolé… « Si May t’aime, elle te suivra. » Il hocha la tête, puis détourna son regard vers les poteaux. « Et si elle se rend compte, que je vaux pas le coup? C’est déjà dur pour elle avec les fans féminines ici, alors à Bordeaux… »
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyVen 19 Fév - 19:35


Apparemment, ils n’étaient pas près de s’entrainer plus longtemps. Shane avait abordé un sujet sensible et complexe qui méritait plus d’attention. Surtout que Jonny semblait affecté. Il aurait dû choisir un sujet beaucoup plus abordable, loin d’embarrasser qui que ce soit, mais le mal était fait. Jonny venait de sous-entendre qu’il n’était pas certain qu’elle le soutienne totalement. Shane fronça les sourcils, concerné par cette réponse tout sauf honnête. Grimaçant légèrement, il ne put que se rendre à l’évidence et insister sur le caractère douteux des propos de l’Anglais. « Wow...sounds like she’s not. »Et Shane ne pouvait pas ignorer la triste réalité qui lui sautait une nouvelle fois à la gorge, pensant inévitablement à Deirdre. A ses mots qui n’avaient eu aucun sens. Elle lui avait dit que leur vie appartenait à l’Irlande, que s’ils quittaient leur pays natal, leur amour n’existerait plus. Lui, avait renchéri en lui faisant comprendre qu’il n’avait plus rien en Irlande sans le rugby et elle était partie en sous-entendant qu’elle ne l’aimait pas suffisamment pour tout quitter pour lui, et tout ça après six ans de relation. Depuis combien de temps Jonny et Maïtena se fréquentaient ? Avaient-ils tous les deux le sens du sacrifice ? Quand on souhaite sacrifier sa vie pour l’autre, il faut que cela soit fait pour le meilleur du couple. Or, Jonny serait malheureux s’il passait à côté de sa carrière, parce qu’il était aussi passionné que ce que Shane avait pu l’être. Maïtena devait probablement le comprendre, elle qui avait eu une carrière de danseuse basque. Son ami semblait se laisser submerger pour des futilités. Bordeaux et Biarritz n’étaient pas séparées d’une montagne de kilomètres. Comme il l’avait lancé en anglais, le jeune professeur préféra continuer dans sa langue maternelle. « Jonny, Bordeaux is two hours away from here, it’s no big deal. She can definitely follow you there and you could come here whenever you want. »Shane ne voyait pas de problème ingérable, parce qu’il considérait que Biarritz ou Bordeaux ça ne faisait pas un grand changement, et des gens font des trajets aussi longs tous les jours pour aller travailler. Mais peut-être que ce n’était pas tout. Il n’était pas au cœur de la relation, et peut-être que les sacrifices étaient bien plus grands que ce qu’il pensait du côté de Maïtena. Aussi, le jeune Madigan était déterminé à faire comprendre à Jonny qu’il devait saisir sa chance tant qu’il était encore temps. Un jour vous êtes dans la lumière, et le lendemain vous n’êtes plus personne. « Believe me mate, you’d better think about your career. » Alors qu’il observait le drop de son ami s’envoler jusqu’au Poteau pour finalement rentrer entre les perches, il sourit. Il avait une capacité de réaction affolante, il pouvait s’adapter à une telle vitesse que ça le confortait dans ses dires. Beaucoup ratent de tels gestes à cause de l’effet de surprise, pas lui. Alors que Jonny s’excuse, l’Irlandais secoue la tête lui posant la main sur l’épaule. Il n’est pas responsable de son sort. « You don’t have to be. Shit happens. I might have made the wrong choice by listening to the doctors though, but no regrets, they only hurt. And my family would rather have me in a good health than having a professional rugby player who suffers from dementia. » Il était honnête avec lui et il espérait pouvoir voir Jonny profiter d’une longue et belle carrier, ça le consolerait peut-être un peu. Le jeune demi d’ouverture semblait tracassé comme s’il n’avait pas confiance en lui, et c’était une tare pour un numéro 10 qui se doit de prendre les meilleures décisions possibles pour ses partenaires. Il doutait de sa capacité à rendre May heureuse, et si c’était tout à son honneur, Shane ne croyait pas une seule seconde que le couple allait être secoué même s’il partait pour Bordeaux, encore moins par des fans en délire, car on garde toujours une certaine distance avec eux. « She’s the one that shares your life, the one you really love. What do fans have that she hasn’t? You both trust each other, don’t you?! You’re a good lad and she knows it, so you will be alright, both of you. »Cette fois, Shane le regarda un instant, comme un grand frère le ferait et lui ébouriffa les cheveux comme pour détendre l’atmosphère.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyDim 21 Fév - 0:45

On ne peut pas dire que ce fut l'entraînement le plus efficace de la carrière du britannique. Pourtant, cette discussion, plus elle avançait, semblait bien plus que nécessaire au bon fonctionnement d'Halfpenny. Il semblait avoir besoin de se confier à quelqu'un qui pouvait comprendre ce que le rugby représentait pour lui, même si au fil de celle-ci, il se sentait bien égoïste de se confier ainsi à celui qui servait de figure de grand-frère à notre jeune buteur. Voyant Shane grimaçait à sa réponse plus qu'hésitante et entendant son « Wow...sounds like she’s not. », il secoua la tête, on ne peut plus gêné.  « No no, that's not what I meant! I mean, I didn't mean it like that... I guess I'm just confused about this whole situation. » Il se sentait coupable de n'avoir ne serait-ce qu'insinuer qu'elle pouvait ne pas le soutenir. Elle était toujours là pour lui. Elle était toujours là pour lui remonter le moral et le réconforter quand il perdait un match, ce qui, malheureusement, ses temps-ci arrivait plus que fréquemment, pas forcément à cause de lui d'ailleurs. Même si personne n'était à blamer évidemment. Un match de rugby, ça se gagne comme ça se perd, ensemble. Les autres étaient juste meilleurs qu'eux en tant que collectif. Quoi qu’il en soit, il ne voulait absolument pas sous-entendre que May n’était pas là pour lui. Elle l’était. Son cerveau était juste, dans le brouillard, à faire tout un monde ce qui n’aurait pas dû en être un. « Jonny, Bordeaux is two hours away from here, it’s no big deal. She can definitely follow you there and you could come here whenever you want. » Il hocha la tête. Il savait que l’irlandais avait raison. Il savait que, techniquement, tout cela était totalement réalisable, que des arrangements était possible. Après tout, même actuellement, il bougeait déjà beaucoup aux quatre coins de la France, pour les matchs à l’extérieur. Il avait même dû bouger plus que ça quand Biarritz était encore en Challenge Cup. Alors pourquoi il s’en faisait tout un monde? Pourquoi il doutait autant? « I know you’re right about this, I do. It’s a totally do-able situation! I don’t know why I feel so conflicted about this. So… scared even? » Ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Effrayé. Il avait peur. Il venait de le réaliser en le disant. Il avait peur. Peur de quoi? Que Maïtena le quitte? Elle ne lui avait pourtant pas mis d’ultimatum à ce propos, elle n’en avait même jamais parler. De changer de club alors? Du changement en général? De changer d’équipe, se retrouver avec de parfaits inconnus, de devoir s’intégrer? Cette peur qu’il venait de réaliser soulevait d’autant plus de questions en lui. Son regard se perdit dans le vague à nouveau. Son cerveau allait trop vite à penser, il ne comprenait pas tout. « Believe me mate, you’d better think about your career. » La voix du jeune Madigan le ramena sur terre. À la suite de quoi Jonny réalisa un drop, bien loin d’être parfait mais qui passa tout de même entre les poteaux, avant de s’excuser auprès de son ami. S’excuser de son égoïsme à avoir besoin de parler de problème futile de décision de carrière alors que son ami lui n’en avait plus, sans le dire vraiment. « You don’t have to be. Shit happens. I might have made the wrong choice by listening to the doctors though, but no regrets, they only hurt. And my family would rather have me in a good health than having a professional rugby player who suffers from dementia. » Il baissa les yeux vers la main qu’avait posé son ami sur son épaule, avant de relever le regard et de sourire timidement.  « I mean sorry I’m talking about this with you. This must sound so stupid. I mean I know I’m already so lucky to be making this decision, loads of people wish they could be professional, and i’m here complaining about having a top team wanting to sign me. It’s ridiculous. I mean why do I get that chance and you don’t? It’s just… » Il ne trouvait plus les mots. Il soupira. Il secoua la tête. Tais-toi Jonny, tu t’enfonces. Garde tes remords pour toi, ça n’aide absolument personne d’avoir dit ça. S’il n’avait pas eu de la compagnie, il se serait probablement mis une gifle, histoire de se remettre les idées en ordre. La discussion repartie sur May. Elle le tuerait probablement sur le champ si elle l’entendait dire ce qu’il disait. Douter d’elle, douter d’eux, douter de lui-même surtout. Toujours ce foutu doute qui s’immisçait dans chaque sombre recoin de son esprit. « She’s the one that shares your life, the one you really love. What do fans have that she hasn’t? You both trust each other, don’t you?! You’re a good lad and she knows it, so you will be alright, both of you. » Des mots que Jonny avait bien besoin d’entendre en fait. Que ça ira. Que tout se passerait bien. Il avait besoin d’entendre ses mots, besoin de les sentir résonner dans sa tête.   « Trust me I do know that. She’s the only one. I could never cheat on her. She seems to think that I could ever find someone better or something. She’s the best. She’s the only one I ever loved and the only one I will ever love. She’s just… the one, you know. » Madigan ébouriffa les cheveux du numéro dix du BO, comme un grand frère le ferait.  « Hey! Do you know how much time it takes to get that look? » S’exclama-t-il avant de laisser échapper un léger rire. Comme si sa coiffure avait une quelconque importance pour lui. Juste comme un moyen de décompresser au milieu de cette discussion qui le venait chambouler pas mal.  

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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyLun 22 Fév - 0:01

Comme tout jeune de son âge, propulsé sur le devant de la scène, Jonny angoissait face à des choix cornéliens. Shane était bien plus âgé que lui et avait pris le temps de réfléchir sur la vie en général et sur tout ce qui la constituait. Un peu de maturité lui avait appris à relativiser les choses, et l’inquiétude qu’il lisait dans les yeux de Jonny, il l’avait vécue, mais d’une autre manière, parce qu’elle n’avait concerné que lui et sa tête, lui et ses commotions. Si lui s’était inquiété avant d’être anéanti par le diagnostic sans appel des médecins, le problème de Jonny était bien moins dramatique quand bien même il pouvait avoir des conséquences. La clé dans cette affaire n’était autre que la communication. « You know you shouldn’t be, Jonny. Take time to discuss all that matters with her. » Ils s’aimaient après tout, ils pouvaient donc se permettre d’aborder des sujets sérieux. Si leur couple voulait tenir la route, ils se devaient de réfléchir ensemble aux opportunités qui s’offraient à eux. Jonny était un bon gars. Qu’il soit terrifié à l’idée de casser sa routine était une réaction normale, mais c’est en prenant de grandes décisions que l’on devient meilleur. Shane avait toujours su où il voulait jouer et où il refuserait de jouer. Par exemple, enfant, le Munster avait approché son père pour lui demander d’intégrer son fils à leur club, et son père avait préféré laisser la décision à son enfant qui avait répondu fièrement qu’en tant que supporter du Leinster, il ne jouerait pour aucun autre club. Son père avait été angoissé parce qu’il avait cru que son fils s’était grillé à jamais, qu’une opportunité comme celle-ci ne se représenterait pas. Et puis le Leinster s’était montré. Il avait fini par intégrer leur centre de formation et on le promettait à une grande carrière, lui qui rêvait de jouer aux côtés de Brian O’Driscoll la légende de son club. Il avait fait un choix, sans jamais douter. C’est ce qu’il tentait de faire comprendre à son ami. « Sometimes big changes may be scary, but they are as much exciting. Don’t be afraid, everything will be okay. »Il voulait qu’il profite, pas qu’il voit sa carrière comme un obstacle à l’amour qu’il portait à May, car sa carrière pouvait au contraire leur donner des avantages non-négligeables, leur assurer une vie entière à l’abri pour profiter, et surtout, elle rendrait Jonny heureux. Il fallait prendre en compte sa passion pour le rugby, parce que Madigan savait ce que ça faisait de vivre sans, et c’était douloureux au quotidien. Pour autant, il ne supportait pas l’idée de voir le jeune demi d’ouverture du Biarritz Olympique s’en vouloir parce qu’ils abordaient le sujet. Il n’était en aucun cas responsable de ses malheurs. « No problem mate. My career is gone and buried, don’t feel bad because I don’t live the dream, you’ve got the chance to do it, just enjoy! » Bien qu’il s’imagine encore ce que ça ferait d’être rugbyman professionnel et de pouvoir vivre de sa passion, il refusait de jalouser son ami parce qu’il avait eu plus de chance que lui. Il était touché par l’attitude de son camarade de jeu. Pour autant, il se laissait un peu trop submerger par ses doutes et il fallait qu’il apprenne à être plus résistant, un peu comme sur le terrain. Ca viendrait avec le temps, après tout il n’avait que vingt et un an ! Jonny pouvait être aussi très mature pour son jeune âge et ça se sentait dans l’amour qu’il éprouvait pour sa compagne rousse. « So if she feels the same, there will be no problem, you will have your career and your woman. » C’était dans un sourire sincère qu’il ponctua sa phrase, comme pour rassurer totalement son ami. Alors qu’il faisait mine de s’offusquer en ricanant, le jeune Halfpenny fit éclater de rire Madigan qui rétorqua immédiatement : « Hmmh let me think... this is your out-of-bed look ? »Lui pouvait parler, il était tout aussi bien coiffé.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyMar 23 Fév - 21:48

Il faut dire que Jonny depuis le biberon avait été nourri au rugby. Père entraîneur à la retraite et mère fille d’entraineur de rugby également. Dès qu’il est sorti du ventre de sa mère, on lui a mis des petits maillots de rugby, tantôt gallois tantôt anglais, tantôt du club qu’avait entraîner son père, tantôt de celui de son grand-père maternelle. Il sortait à peine qu’on se battait déjà pour savoir quel maillot lui mettre. Il n’avait pas eu de réelle enfance/adolescence hors du rugby du coup, toutes les decisions rugbystiques qu’il pouvait avoir à prendre lui semblait une montagne, une décision de vie ou de mort presque. Ainsi on peut aisément comprendre qu’il semblait être complètement submergé par la situation. « You know you shouldn’t be, Jonny. Take time to discuss all that matters with her. » Et voilà, notre Jonny national partit à s’agiter, se grattant la nuque. Il n’avait absolument aucune idée de comment aborder le sujet. ‘Salut chérie, ça va? L’Union Bordeaux Bègles m’a proposé un poste de demi de mêlée/demi d’ouverture pour l’an prochain, ça te dit de venir avec moi parce que j’ai quand meme franchement envie d’y aller » entre le fromage et le dessert. Il ne se voyait pas faire ça, dire ça. Il ne savait pas comment lancer la discussion. « I just need to figure out how to do that, i guess… » Dit-il en plissant un instant les yeux, se grattant le bras. D’ailleurs en parlant de bras, il sentit rapidement que celui-ci était poil dressé et froid, il trottina donc non loin de là pour prendre un pull à capuche au couleur du Biarritz Olympique. Le mettant sur lui, il baissa le regard sur celui-ci, nostalgique. Comme si il savait déjà qu’au fond sa décision était faite et qu’il allait partir, quitter le club qui l’avait vu grandir. Il soupira un peu avant de reposer son regard sur l’irlandais. « Sometimes big changes may be scary, but they are as much exciting. Don’t be afraid, everything will be okay. » Enfilant sa capuche pour protéger ses délicates oreilles du vent, il hocha la tête. Décidément Shane était mieux qu’un psy, et moins cher aussi. Ce qu’il lui disait, il ne l’avait encore dit à personne, ces doutes, ces peurs, même pas à lui-même. Et plus il parlait, plus il se rendait compte que sa décision était prise au fond de lui, plus il se disait qu’il fallait qu’il trouve la force d’en parler à May, qu’il fallait qu’il prenne son courage à deux mains et qu’il la prenne cette fichue décision, qu’il accepte, qu’il signe avec l’UBB pour la saison prochaine, qu’il parte vers d’autres horizons pour grandir, pour s’épanouir, évoluer en tant que rugbyman mais aussi en tant que personne, aussi effrayant que cela soit. Il le fallait sinon il ne serait pas heureux et ça se ressentirait de toute façon sur son couple, il remettrait sa frustration sur son couple, même inconsciemment, et rien de bon ne pourrait en sortir. Il fallait qu’il le fasse. Il fallait qu’il trouve le courage. « No problem mate. My career is gone and buried, don’t feel bad because I don’t live the dream, you’ve got the chance to do it, just enjoy! » Il fit une petite moue peinée, gênée presque. « Still can’t help but feel a bit selfish though… » Ajouta-t-il un peu tristement. Puis il se surprit à penser qu’il aurait adoré avoir un prof, ou un frère comme ça quand il était plus jeune et à quel point il avait de la chance de l’avoir maintenant de pouvoir parler avec lui de tout ça, pour l’aider à dénouer tout ce qui pouvait s’entremêler dans son cerveau. « Those kids are lucky to have you as a teacher, mate. » Shane pouvait se sentir flatté de ce compliment, Halfpenny avait toujours beaucoup de mal à dire ces choses-là face à face. Faire des déclarations ‘so cute’ sur les réseaux sociaux ou par sms, c’était une chose plus facile, mais dire ses choses là en face, avec la réaction en direct sur la figure, avec le risque de se faire rire au nez, c’était pas une chose que Jonny avait tendance à faire. Pas du tout même. « So if she feels the same, there will be no problem, you will have your career and your woman. » Il ne put s’empêcher de sourire à cette alternative, presque connement. Un sourire de gamin les yeux embués de rêve. Si tout se passait bien, il pourrait jouer dans une équipe, voir du pays, peut-être même aller en Champions Cup si Bordeaux continuait sur leur lancée actuelle. Aller jouer en Irlande, en Angleterre. Revoir son pays où il n’allait que bien trop rarement. Et tout ça, en ayant May à le soutenir à ses cotés. Pas forcément en venant à tous les matchs mais, en étant là quand il rentrait. Le rêve. Un rêve éveillé dont Jonny fut arraché par la phase d’ébouriffage de chevelure impromptue. « Hmmh let me think... this is your out-of-bed look ? » Touchant ses cheveux comme s’il sortait du coiffeur avec un volumineux brushing, il répondit d’un ton faussement surpris. « How did you guess?! …. I would do the same to you, but i’d be scared to take all the little hair you have left on your head, cause you know, you’re so old, the hair is just not as strong as it used to be at your ooooold age. » Il sourit bêtement de sa blague, bien conscient que Madigan n’avait que 6 ans de plus que lui, fier de lui. Il prit un autre ballon qui gisait sur le sol et passa un autre drop, sans aucune hésitation.

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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 25 Fév - 16:15

Il était normal d’angoisser dans la situation de Jonny. Shane lui, n’avait pas dû l’affronter puisque s’il avait poursuivi sa carrière, jamais il ne serait parti du Leinster étant son club de cœur en plus d’être un club compétitif. Certes le championnat français pouvait faire de l’œil à certains, mais il ne se voyait pas choisir une autre destination pour gagner plus, ou pour s’offrir un nouveau challenge puisque le Leinster jouait la Coupe d’Europe chaque année. Il n’avait qu’une réponse à fournir au jeune homme qu’il considérait comme son petit frère : « Listen to your heart, brother ! » Seul son cœur pourrait lui donner une réponse pertinente. Parfois, on aborde des sujets importants en dehors des repas, ou en pleine nuit, ou même dans la rue, parce qu’il y a certains sujets qui ne peuvent attendre. Shane voyait mal Jonny rester au Biarritz Olympique et sacrifier sa carrière parce que sa copine préférait rester ici. Ca serait stupide de gâcher un tel potentiel. D’ailleurs, une question à ce sujet vint tout de suite à l’esprit du professeur irlandais : « What about Matthew Whitford, the other ten ? What does he think about the whole situation ? » Il savait qu’il était proche de le deuxième Anglais de Biarritz, et il savait aussi qu’il était plutôt intéressé par la sélection anglaise et lui aussi devait considérer les options qui s’offraient à lui. Shane leva les yeux en direction du ciel. Il n’y avait pas un nuage, juste un beau soleil, radieux, et il se mit soudainement à repenser à une pareille image. Le jour de son dernier match, il s’était surpris à constater avant le coup d’envoi, que le ciel était beau, sans un nuage, ce qui était plutôt rare en Irlande. Ca l’avait fait sourire. Aujourd’hui, ça le contrariait. Baissant la tête, il ne pouvait faire comme si de rien était. Shane était plus marqué que ce qu’il prétendait par l’arrêt de sa carrière de façon prématurée. Jamais il ne s’y ferait. « You don’t have to mate, it’s not your fault I got many concussions… » dit-il pourtant en essayant de le rassurer dans une esquisse de sourire discrete qui laissait entrevoir un semblant de peine. Il s’assit alors, se laissant tomber sur le gazon sous ses pieds, entourant ses genoux de ses mains, les yeux fixés sur l’horizon. Les coups avaient eu raison de lui. Il soupira. Il fallait se reprendre. Il pensait à Jonny. Il n’avait pas envie qu’il regrette. « I guess I am lucky to have a job at least! » Il haussa les épaules en se relevant et posant le regard sur le jeune Halfpenny, il lui fit une demande particulière: “Promise me you’ll have a hell of a career!” Il y tenait. Ca le rendrait heureux. Jonny parvint à détendre l’atmosphère et Shane rit de bon coeur cherchant à saisir ses cheveux pour le contredire: « Hey pal, I have more hair than you’ll ever have, it’s just shorter! » Et puis il renchérit, rapportant encore tout à la future carrière du jeune Halfpenny. « And me old? You’re career would be at the pinnacle when you’ll have my age little one! »C’était comme ça, Shane n’en démordait pas, il fallait que Jonny rejoue en Top 14.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 25 Fév - 17:11

« Listen to your heart, brother ! » Il hocha la tête, ses yeux irrémédiablement attiré vers les poteaux de rugby en face de lui. Il se rappeler de la première fois qu’il s’était tenu devant ses mêmes poteaux de rugby, à l’âge de cinq ans, son père avait fait ami-ami avec le président du Biarritz Olympique du coup, il avait eu le droit d’emmener son fils sur cette pelouse devant ses poteaux. Jonny avait été émerveillé, il avait lâché un “Daddy, they are so big!!” Son père l’avait repris pour qu’il parle en français, pour qu’il s’entraîne à parler français et lui avait tendu un petit ballon de rugby. Jonny y avait réalisé son premier coup de pied. Comme il l’avait vu faire à la télé, par son éternel héros, Jonny Wilkinson.  « My heart tells me I want to go. My heart tells me I want to grow and I can’t do that with Biarritz anymore. My heart tells me I want to go fight with the best and Bordeaux seems like the best opportunity to do that without making it too hard on everyone around me? But my head is scared that that might be selfish and that May isn’t going to like that plan very much, and my heart doesn’t want to loose her. »  Selfish. Égoïste, un mot qui revenait beaucoup dans cette discussion. Égoïste de parler de ça avec Shane. Égoïste de vouloir partir alors que sa vie était ici, avait toujours été ici depuis tout gamin. Égoïste de vouloir penser à sa carrière et de vouloir évoluer ailleurs. Pourtant il savait que ça pouvait marcher. Sa mère était restée avec son père, elle l’avait suivi partout pendant qu’il était entraîneur, elle l’avait toujours soutenu, parce qu’ils s’aimaient et son père avait tout abandonné pour sa mère quand celle-ci voulait aller élever ses enfants sous le soleil du sud-ouest français alors qu’elle apprenait sa nouvelle grossesse. Il savait que cette situation pouvait fonctionner concrètement. Après tout, ce n’était pas comme si il devait aller jouer chez les Saracens, ou chez Bath, ou même au Racing 92.  Non c’était Bordeaux, à à peine deux heures de Biarritz, les aller-retours était tout à fait faisable. Alors pourquoi doutait-il? Pensait-il ne pas être à la hauteur de l’amour de sa copine, qu’il n’en était pas digne? Avait-il peur de ne pas s’intégrer à l’Union Bordeaux Bègles? Avait-il peur de ne pas être bon si il changeait de club? « What about Matthew Whitford, the other ten ? What does he think about the whole situation ? » Jonny laissa échapper un léger rire en entendant le nom de Matthew, son compatriote de toujours. C’était d’ailleurs bizarre pour lui d’entendre le nom de Matthew, il ne l’appelait que Matt quand il l’appelle par son prénom. C’était comme Jonathan pour lui un nom écrit sur la carte d’identité mais qu’on n’utilisait pas dans la vie de tout les jours. Il se gratta le sourcil et plissa les yeux avant de faire la moue.  « I haven’t talked about it with him yet actually?! But I know what he’d say. That I need to go and that he think it’s dumb that I’m even considering a second not to leave here. He’s way braver than me though… Always have been. » Dit-il en grimaçant. Il pensa à son père, il aurait probablement préférer avoir Whitford comme fils. Niveau caractère, ils se ressemblait plus, fonceur, courageux, toujours dans l’action. Jonny avait hérité ce coté parfois trop réfléchi de sa mère et ça avait parfois tendance à agacer son père. Reposant son regard une énième fois sur son ami irlandais, il vit son visage s’assombrir, il le vit s’asseoir sur l’herbe. Lui dire que ce n’était pas de sa faute et qu’il avait de la chance d’avoir un boulot. Lui demandait d’avoir une “putain de carrière”.  « I will… And mate, you don’t have to put on a face with me you know, I understand how hard it must be for you still. It’s not like you can just forget your dreams and burry them just like that. What I’m saying is, if you need someone to talk to I’m here. And don’t worry I won’t forget you when I’m all big and famous, you’ll still get an autograph! » Dit-il en ricanant pour détendre l’atmosphère avant de continuer de charrier l’irlandais sur ses cheveux et son âge. « Hey pal, I have more hair than you’ll ever have, it’s just shorter!  And me old? You’re career would be at the pinnacle when you’ll have my age little one! » Il haussa le sourcil avant de répondre toujours sur un ton taquin. « Sure, whatever helps you sleep at night, bro! »

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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyDim 28 Fév - 21:51

Pour Jonny comme pour Shane, le rugby est une affaire de famille, une passion qu’ils ont partagée avec leurs ainés. Le père de Shane était centre à un niveau bien moins élevé que son fiston mais il avait réussi à lui transmettre les valeurs du jeu. Parfois, le jeune Madigan se demandait si son père n’avait pas été plus affecté que lui encore de le voir abandonner sa carrière de haut-niveau. Mais la possibilité de perdre son fils aurait été catastrophique. Suivre l’avis des médecins, ça avait été un acte altruiste pour eux, mais pas pour lui. Aussi, il refusait que Jonny pense aux autres dans ces moments où une opportunité en or s’offrait à lui. Il n’était pas égoïste, le jeune homme ne le serait jamais, mais il fallait qu’il pense à lui lors de ce choix, c’est ce que Shane s’évertuait à lui faire comprendre. « Jonny. You’re not selfish at all. Am I selfish for being a teacher? This is your job, it’s like having an opportunity to get promoted! You are not going to lose May. Bordeaux is near and UBB have a great project you should be a part of! Everyone will be proud of you. » Non seulement sa famille, ses proches, mais aussi Shane. Parce que l’Irlandais croyait beaucoup en ce petit bonhomme anglais sorti de nulle part qui avait dédié sa vie au rugby. Pourquoi ses proches souhaiteraient son malheur, lui mettre des bâtons dans les roues alors qu’il avait tout pour réussir ? C’était insensé. Aussi, Shane chercha à connaitre l’avis de ses coéquipiers, dont le plus important, Whitford, qui était le meilleur ami de Jonny depuis de nombreuses années. Il était peut-être le mieux placé pour lui donner un avis franc. Il ne s’était pas trompé d’ailleurs. Whitford était le genre de joueur qui faisait passer sa carrière avant tout, parce qu’il était un gagneur et qu’il détestait perdre. Peut-être qu’avec un autre avis de ce genre, Jonny ferait le bon choix et se déciderait à rejoindre un club de Top 14. « He’d be right to tell you that. Your career is short, remember that. This is a great opportunity to show the world you’re valuable. You can’t stay here just to save the ship from drowning. I guess you want to play for your country, and if you want to represent your roots, you have to consider a move to Bordeaux, especially as they aren’t far away from here. Raphael Ibanez has a good project you should be a part of. » Il ne cherchait pas à lui forcer la main. Ni à le persuader, mais il avait à cœur de lui faire comprendre qu’il était bien difficile de vivre avec des regrets. Il était bien placé pour en parler. « And on that subject, which national team would you play for? » Jonny avait le choix, il avait la double-nationalité. Shane n’avait pas eu à faire ce choix, il était Irlandais pure souche et il aurait donné n’importe quoi pour jouer aux côtés de Brian O’Driscoll et Paul O’Connell. Jonny ne tarda pas à s’apercevoir d’un certain malaise et il l’encourageait même à s’ouvrir sur le sujet, sauf que Shane n’avait pas vraiment envie de lui faire part de ses regrets parce qu’ils n’étaient pas justes. Il n’aurait peut-être même pas eu de carrière s’il avait fait un autre choix. « I’m alright pal. It’s just that sometimes I wish I hadn’t recovered that quickly. I mean, I have found another job, and I wish I hadn’t done that. Because rugby was and still is my life. I would do anything to play at a professional level again. But this will never happen. I just wish I had kept on playing no matter what the doctors said. But, I have to admit it, so that’s why I do not want feelings to get into my head. » Il était bien dur pour lui d’admettre qu’il n’était pas aussi fort que ce qu’il y paraissait. Toutefois, le jeune Halfpenny savait détendre l’atmosphère et l’Irlandais se releva en le taquinant à son tour : « I don’t want your autograph, I’m no groupie! But I’ll definitely want to take a pic of us when you’ll be a rugby legend, just to remind you that I gave you tips to kick properly! » Si tant est qu’il ait servi à quelque chose.
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 3 Mar - 22:41

« Jonny. You’re not selfish at all. Am I selfish for being a teacher? This is your job, it’s like having an opportunity to get promoted! You are not going to lose May. Bordeaux is near and UBB have a great project you should be a part of! Everyone will be proud of you. » Halfpenny secoua la tête à la question de Shane sur le fait qu’il était égoïste d’avoir choisi de devenir un professeur. Réponse instantanée, sans réfléchir, un réflexe. Il n’y avait absolument rien d’égoïste à privilégier sa santé. Le contraire à la limite aurait pu être égoïste, choisir le sport avant sa santé, choisir le sport dans le risque d’inquiéter tout son entourage, mais là encore, là aussi, Jonny aurait compris. Face à la même situation que l’irlandais, il n’avait absolument aucune idée de ce qu’il aurait choisi de faire. Soit, il aurait continuer sa carrière. Soit, sous l’influence de ses amis, de sa famille, il aurait arrêté, il aurait été malheureux et aurait surement fini par partir de Biarritz pour un endroit où le rugby n’est pas aussi implanté, n’est pas aussi inscrit dans la culture. Tout ce que lui disait Madigan le faisait réfléchir, le faisait avancer de plus en plus vers cette décision qui s’impose peu à peu à lui. Celle d’accepter l’offre de l’UBB, de revenir en Top14. Au fond, la décision c’était toujours trouvée là en lui mais il ne s’était pas autorisé à la prendre. Par peur probablement. Reste quand même le problème plus qu’épineux de devoir annoncer à May qu’il voulut vraiment accepter cette offre à Bordeaux. Il espérait qu’elle le prendrait bien. Qu’elle serait contente pour lui. Qu’elle accepterait sa décision. Mais il n’en était pas si sûr. Cependant c’était une discussion qui était inévitable, qui devait avoir lieu. Pour le meilleur comme pour le pire. « He’d be right to tell you that. Your career is short, remember that. This is a great opportunity to show the world you’re valuable. You can’t stay here just to save the ship from drowning. I guess you want to play for your country, and if you want to represent your roots, you have to consider a move to Bordeaux, especially as they aren’t far away from here. Raphael Ibanez has a good project you should be a part of. » Ah ça, Matt était un sacré numéro, et il privilégiait sa carrière avant tout, il l’admirait pour ça même si ça le tuerait de le lui dire en face. Il recevrait moqueries sur moqueries si il osait lui faire un véritable compliment. Whitford fonçait, tête baissé de tout ce qu’il faisait, il ne se prenait pas la tête autant que Jonny. Il semblait toujours prendre les bonnes décision (même si Jonny avait parfois tendance à idéaliser son meilleur ami sur ce point là) et il savait que s’il venait à lui demander son avis, sa réponse serait “fonce, what are you still doing here overthinking this?!” « And on that subject, which national team would you play for? » Ah… En voilà une question qu’elle est bonne… Jonny ne s’était jamais posé la question. Il ne pensait pas avoir l’étoffe d’un jour en équipe nationale encore. Et il n’était pas sûre des conditions d’entrer de l’équipe nationale d’Angleterre, il était persuadé qu’il fallait jouer dans un club anglais pour y entrer hors Bordeaux ou Biarritz n’était pas Anglais, malheureusement. Mais oui, s’il avait le choix il choisirait l’Angleterre même s’il doutait fort d’être un jour sélectionné pour celle-ci.  Il haussa les épaules, reprennent enfin la parole après un long moment de mutisme.  « England I guess, not that I could apply anyway? Don’t you have to play in an English club to be selected by them? Plus those guys are beasts I could never compete with their 9 or 10 anyway. » Encore à toujours à se dévaloriser. Ne pas espérer trop fort pour ne pas être déçu si ça ne se fait pas. Pourtant le soir dans son lit, ou sous sa douche chez lui, il se prend souvent à rêver de grandes choses, malgré lui. À se voir soulever le trophée des 6 nations. À se voir côtoyer les grands rugbymans anglais. À prendre des leçons de coup de pieds avec son idole Jonny Wilkinson. « I’m alright pal. It’s just that sometimes I wish I hadn’t recovered that quickly. I mean, I have found another job, and I wish I hadn’t done that. Because rugby was and still is my life. I would do anything to play at a professional level again. But this will never happen. I just wish I had kept on playing no matter what the doctors said. But, I have to admit it, so that’s why I do not want feelings to get into my head. » Ça le rendait triste tout ce que son ami disait. Il aurait tellement aimé pouvoir faire quelque chose pour lui. Il baissa le regard par terre, bien impuissant. Il ne savait pas quoi dire pour lui remonter le moral. Encore une fois, il ne pouvait ne serait-ce que s’imaginer à sa place. Il préféra repartir sur la rigolade, la camaraderie pour enlever ces pensées sombres de l’esprit de l’irlandais ne serait-ce qu’un instant. À quoi bon faire remonter les vieux démons après tout…  « I don’t want your autograph, I’m no groupie! But I’ll definitely want to take a pic of us when you’ll be a rugby legend, just to remind you that I gave you tips to kick properly! » Halfpenny fit une mine faussement outrée quand il dit qu’il ne voulait pas de son autographe, avant de répondre sur le ton de la rigolade.  « Did you give me kicking advices really? All you do is sat there old man! Show me what you got! » En lui lançant un ballon pile dans les bras, un jeu d’enfant pour un joueur de son expérience malgré son encore jeune âge.

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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 10 Mar - 16:44

Jonny avait le droit de rêver à une belle carrière. Le talent était là, l’humilité aussi, et surtout, il bossait d’arrache-pied. Il avait tous les ingrédients requis pour que sa carrière soit un franc succès. Il était certes plus discret que Whitford, mais il était beaucoup plus créatif que ce dernier. Shane s’intéressait beaucoup au poste qu’il occupait autrefois, et se plaisait à aller voir les matchs de Pro D2 en plus de regarder ceux de Top 14 à la télé sans oublier évidemment de se visionner les matchs du Leinster grâce au câble qu’il avait piraté pour avoir les chaines étrangères – oui Shane avait ses travers. Pour lui, Jonny pouvait aspirer à une carrière en Premiership. Mais pour cela, il fallait vouloir quitter ses racines françaises et ce n’était pas aisé, puisque le gamin était très attaché à ses terres et à son club formateur, si bien qu’il passerait presque à côté d’une occasion en or de briller. Heureusement, Whitford était moins attaché que lui et l’aidait à entendre raison. Mais Shane pouvait comprendre ce que Jonny ressentait. Lui n’aurait jamais quitté le Leinster. Quoi qu’il aurait probablement eu envie d’un autre challenge mais il ne l’aurait peut-être jamais concrétisé. La qualité de Jonny se trouvait dans sa maturité, mais à trop réfléchir, on oublie parfois l’essentiel : un match de rugby se joue parfois à l’instinct, et sa carrière devait suivre ce chemin, un grain de folie pouvait lui ouvrir les portes du panthéon du rugby. Pourquoi avancer à tâtons? Jamais Shane n’avait mis en doute sa capacité de réussir par son acharnement, et il avait certes omis la blessure potentielle qui mettrait fin à ses rêves, mais il ne le regrettait pas, car à être trop effrayé, on n’avance pas. C’était drôle de voir que le jeune Biarrot avait envie de jouer pour le XV de la Rose alors qu’il n’avait jamais quitté la France. Mais ses doutes étaient légitimes. Même Steffon Armitage ne pouvait pas rêver de porter à nouveau le maillot de l’Angleterre à l’heure actuelle, et il avait pourtant un profil plus qu’intéressant, même si Vunipola était un sérieux concurrent. Pour autant, Shane ne voulait pas se montrer pessimiste parce qu’on ne sait jamais de quoi demain est fait. Il haussa alors les épaules : « I don’t know, maybe the rules could change with Eddie Jones at the head of England. » Mais si c’était le cas, ce n’était probablement pas pour tout de suite, alors il aurait tout intérêt à jouer pour l’Equipe de France. Le poste avait l’air bouché, mais tous ne sont pas auteurs de bonnes performances en bleu. Le seul dix qui avait de la gueule, c’est Trinh-Duc, mais ce dernier revient tout juste de blessure. Il y a moyen d’y croire. Jonny devrait être plus vindicatif, c’est à sa motivation qu’il se fera une place. « The only thing I know is that you are a great player and you shouldn’t be so humble. Look, Danny Care may be a genius, he’s not even starting every game! » Les choix des sélectionneurs sont parfois surprenants. La seule chose qu’il puisse faire, c’est s’entrainer dur et attendre que son heure vienne. Shane appréciait réellement que Jonny ne cherche pas à s’apitoyer une nouvelle fois sur son sort. Le jeune homme n’avait pas besoin de ça. Il répondit par une provocation, lançant le ballon directement dans les bras de Madigan qui le capta sans aucune difficulté et qui à peine relevé, prit un court élan pour taper un drop parfait. « Is that enough to convince you? Or do you want me to kick from this far? » Sourit-il en se saisissant d’un autre ballon, reculant pour taper une pénalité de près de 50 mètres, là aussi, d’une precision chirurgicale, et puis après être allé chercher les ballons, il se met dans un angle on ne peut plus fermé, pour tenter l’impossible : « What about here? » Celle-là, même Jonny Wilkinson ne la met pas. Et évidemment, Shane non plus. Il court rejoindre Jonny, le sourire aux lèvres, attestant une seule chose : « It feels great. »
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(JONNY) You can be a master, don't wait for luck. _
MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyJeu 10 Mar - 22:12

« I don’t know, maybe the rules could change with Eddie Jones at the head of England. » C’est vrai que ça ne serait pas la première fois qu’un sélectionneur ferait changer les règles de sélection des joueurs de leur équipe nationale. Jonny se prit à rêver de porter la rose, de marcher dans les pas de Jonny Wilkinson, de chanter à gorge déployée le God Save The Queen au milieu de la pelouse du stade qui le faisait tant rêver, Tickenham. D’entendre résonner Swing Low, Sweet Chariot pour encourager la mêlée de son équipe à cinq mètres de la ligne d’en-but adverse. Les yeux dans le vague, rêvassant un sourire incontrôlé s’afficha sur son visage presque enfantin. Envisager cette possibilité de le ravisser, il en oubliait presque qu’il devrait abandonner la France, le pays qui l’a vu naître et grandir, le pays où il a évolué toute sa carrière en temps que joueur, pour arriver à ce rêve pour le moins inaccessible pour le moment. Ce genre de “what if?” qui animait ses nuits d’insomnie. Un « what if » positif pour une fois. Et si c’était possible. Il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour le faire arriver si on lui en donnait la chance.   « The only thing I know is that you are a great player and you shouldn’t be so humble. Look, Danny Care may be a genius, he’s not even starting every game! »  Heureusement que sur le terrain, pendant les matchs, il était loin d’être aussi nerveux et peu sûr de lui. Sur le terrain, tout était évident, il fallait qu’il fasse de bons matchs, qu’il passe ses coups de pieds, qu’il mène le jeu quand il le fallait. Sur le terrain, il ne se posait pas mille questions et prenait les bonnes décisions en un claquement de doigt. Naturellement. Alors pour une fois, pour la première fois de cette longue discussion, il répondit, « We’ll see, I guess » esquissant un sourire, bien loin du pessimisme qui l’avait hanté et habité jusqu’alors. Puis voyant que Shane ne souhaitait pas vraiment parler de tout ça, Jonny lui lança le ballon ainsi qu’une taquinerie afin de les re-motiver et les re-concentrer sur le sport qui les animait encore tous les deux, même si désormais un seul d’entre eux pouvait encore en faire son métier. Quand on vit rugby depuis tout gamin, ça vous reste dans le sang, dans l’esprit, ça reste et il est inutile d’essayer d’y échapper. Si on ne peut plus y jouer, on le regarde, on s’anime devant son écran ou dans les gradins, près à pousser derrière son équipe comme si on était encore sur la pelouse. Se débrouiller pour taper des petits coups de pieds sur la pelouse vide, histoire de se prouver que malgré tout on a pas perdu la main. Le rugby ça ne vous lâche jamais vraiment une fois qu’on est tombé dedans, l’irlandais en était la preuve incarnée. Le natif anglais regardait son ami passer des coups de pieds. Impressionné. Pas mal pour un vieux rouillé qui n’a pas pratiqué depuis un moment. Il se retint de faire cette remarque parce que le vieux en question serait probablement capable de lui foutre encore une bonne raclée et qu’il avait encore légèrement besoin de l’usage de son corps et de ses jambes notamment pour le match du weekend qui arrivait. « Is that enough to convince you? Or do you want me to kick from this far? » Il haussa les épaules avant de lâcher un simple  « meh », pour l’emmerder. Petit con un jour, petit con toujours le Halfpenny quand il se sent à l’aise avec quelqu’un. « What about here? » Il le regarda prendre une position plus que périlleuse pour un coup de pied et haussa un sourcil.  « Mate, if you do manage this kick, beers is on me! Guinness of course! » Il suivit le ballon du regard, ça s’approche, ça s’approche et…… ça ne passe pas. « Sooo close! » Aboutant le pas à l’irlandais il ramassa le ballon et passa quelque coup de pied, se réchauffant et faisant à nouveau tomber la veste. « It feels great. » Entendre cette remarque fit sourire Jonny de toutes ses dents, il était heureux de voir l’irlandais reprendre un peu le moral. Il lui fit une tape sur l’épaule.  « Gotta admit you ain’t all that bad still, mate! » Reprenant les coups de pieds, après tout il était un peu venu pour s’entrainer, à la cool, avant le prochain match, il fallait bien qu’il s’y remette!
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MessageSujet: Re: (JONNY) You can be a master, don't wait for luck.   (JONNY) You can be a master, don't wait for luck. EmptyDim 13 Mar - 14:49

Il se sent léger, un ballon à la main, les yeux rivés sur les poteaux. C’était comme si, soudainement, en un bref instant, il était redevenu le jeune garçon qui avait des rêves plein la tête, à qui on promettait une carrière exceptionnelle. Celui qui rêvait de jouer aux côtés de l’idole de tout un peuple : Brian O’Driscoll. Il lui en fallait peu pour se replonger dans sa passion, parce que Madigan n’aimait pas le rugby, il le respirait, il s’exprimait à travers ses pores, émanait avec une telle force qu’on pourrait dire qu’il était possédé. C’est là la force du ballon ovale. Le choix que fera Jonny, il sera déjà déterminant pour sa carrière, alors évidemment, il refuse qu’il fasse le mauvais choix, car pour Shane, c’est évident. Il comprendrait que Jonny se pose la question s’il avait plus de la trentaine, après une jolie carrière, histoire de finir tranquillement sans être à la rue tous les weekends, mais là, il démarrait à peine son rêve, il fallait qu’il persiste, qu’il le poursuive jusqu’à atteindre le Saint Graal, car il était à la portée du jeune anglais. Ce dernier a encore beaucoup de choses à apprendre, mais cela viendrait par le biais de l’expérience. Au fond, Shane peut se targuer d’en avoir, même s’il n’a pas joué bien longtemps à haut-niveau, il a pu expérimenter bien des situations qui font évoluer, qui font grandir. Et pourtant, il est presque vierge de toute sensation de haute-voltige. Il ne sait pas ce que c’est de gagner un championnat de première division. Il a soulevé des coupes, mais pas au point d’imaginer la sensation que peut être véhiculée par un tel succès. Il aimerait que ça arrive à Jonny. Le jeune homme est si humble, qu’il peut évaluer avec quelle admiration il regarde le ballon franchir les perches à chaque coup ou presque. Il s’agit juste de travail, de dévotion au sport qu’il pratique. Rien de plus. Madigan ne veut pas croire qu’il passe les pénalités parce qu’il a du talent, mais parce qu’il comprend toutes les ficelles du sport. La dernière ne passe pas, parce qu’il a envie de montrer à Jonny que l’on a beau être talentueux, il faut toujours travailler davantage pour se surpasser. Et puis, il shoote sans pression, ce n’est pas la même chose dans un stade. Pas de Guinness offerte pour Shane qui fait mine d’être déçu. Jonny prend à son tour le ballon pour tenter des coups de pied et se réchauffer, parce qu’il commence à faire froid en restant statiques. Ce n’est pas encore le printemps, et les températures sont encore fraiches. Elles ne gênent évidemment pas l’Irlandais qui est habitué à ce genre de températures. Il est trop heureux d’être là pour se plaindre de toute façon. Après une tape sur l’épaule, Jonny le complimente, et il lui adresse un sourire honnête qui signifie plus qu’un remerciement oral. « I just do my best, even if it’s useless now I’m not playing anymore, but maybe I should try to play for a local club here, just to stay in a good shape ! » Il observait le jeune home tenter de nouvelles pénalités, de nouveaux drops, sans quitter des yeux le ballon qui fait des mouvements plus ou moins chaloupés dans l’air. Et puis il avoue quelque chose au jeune homme, lui qui ne se confie peu d’ordinaire. « Tu sais quoi…Je pense sérieusement que je devrais passer mes diplômes d’entraineur et retourner en Irlande pour mes trente ans. » Il se demande même pourquoi il ne l’a pas fait avant. Peut-être parce que devenir entraineur alors qu’il n’était même pas majeur, à peine âgé de 18 ou 19 ans.
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