isa&jonny , "there so much, that you don't see"

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Lorsqu'elle regarda la trotteuse sur l'horloge affichée en haut du mur, Isadora crût d'un seul coup contrôler l'heure. Elle avait longuement attendue, à faire de la paperasse pour cette fin d'après midi. Malheureusement pour elle, elle n'avait pas eu de visite d'un joueur du BO et elle l'admettait, cela lui manquait terriblement. Elle aimait beaucoup les recevoir, les entendre parler ici et là de leurs blessures, physiques ou psychologiques. Isadora, une idéaliste dans l'âme, s'attachait à écouter toutes leurs petites histoires de coeur, sans les brusquer. Elle adorait voir que sous leur carapace se cachait un coeur de lion, vif et souvent fidèle. Grâce au grand frère de sa meilleure amie, elle connaissait le milieu du rugby et elle en avait toujours aimé ses codes. En devenant infirmière de l'équipe de Biarritz, elle avait accompli son rêve de travailler auprès d'eux. Etre disponible au moindre instant pour leurs soucis était une chose presque innée pour elle. Elle avait cette image d'elle même, celle d'une femme forte et attentive envers les autres. Elle avait reçu tant de protection et d'amour de ses parents qu'elle sentait normal de leur rendre la pareille. Elle oeuvrait depuis quelques temps dans cette équipe et elle était contente qu'ils l'apprécient tous.

La joie qu'elle avait ressenti en se rendant compte de l'heure avait eu un effet presque enfantin, semblable à une surprise bien avenue. Elle savait que l'entraînement finirait dans moins de dix minutes et elle décida de laisser ses affaires administratives de côté pour se rendre sur le terrain, côté gradins. Elle était contente à l'idée de terminer la journée, d'avoir une bonne soirée et... de voir Jonny. Elle aurait pu se pomponner encore plus que d'habitude mais elle avait encore du mal à l'admettre. Certes, sa meilleure amie savait tout de ses sentiments mais Isa, elle, ne souhaitait pas s'avancer encore.

Elle ferma à clé la porte de l'infirmerie tout en prenant soin de se recoiffer légèrement. Elle sortit du bâtiment tout en se dirigeant vers le terrain. Elle imaginait déjà comment elle verrait Jonny. Toujours professionnel, viril et compétitif, il avait vraiment la carrure qu'il fallait. Elle fantasmait, clairement.

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Derniers entraînements avant le match du lendemain. Le coach leur rappelait à chacun sur quoi travailler suite à la défaite du weekend précédent. Ils étaient tous très à l’écoute, voulant rebondir pour la match à domicile qui arrivait. Finalement, la séance se finit, tout le monde part, Matt demande à Halfpenny s’il veut qu’il reste avec lui pour continuer à s’entrainer, connaissant bien son meilleur ami, il sait que même une fois tout le monde partit, il continuerait assidument à botter, jusqu’à ce que la nuit tombe probablement. Jonny lui dit d’aller rejoindre Louise, que ça allait, qu’il pouvait butter seul ça lui ferait du bien. Il se retrouve donc seul sur la pelouse du stade Aguilera, avec un gros stock de ballons par terre. Éternel insatisfait, se rejouant le match perdu dans la tête, il tape coup de pieds sur coup de pieds, assidu, concentré. Une fois qu’il a tiré tous les ballons avec plus ou moins de réussite, il va pour les récupérer et regarde enfin autour de lui pour apercevoir une silhouette familière dans les gradins, celle de l’infirmière de l’équipe. Comme tout le monde dans l’équipe, il l’appréciait, elle était là pour soigner leur petit et gros bobos et il se dit qu’elle avait quand meme l’estomac bien attaché pour faire ce métier, avec toutes les blessures pas très jolies qui pouvait arriver sur un terrain de rugby, blessures plus spectaculaires que grave la plupart du temps. Même lui des fois, la vue de certaines blessures lui ferait presque tourné de l’oeil, même si bien évidemment il ne laissait rien paraître, la force de l’habitude. C’était un sacré bout de femme. Après, avec sa rupture qui avait plus ou moins détruit tout son concept de l’amour, il était à mille lieu de pouvoir se dire qu’il lui plaisait. Il se disait qu’elle était gentille et attentionnée avec lui comme elle l’était avec tous les autres joueurs, que ça faisait partie de son boulot. Reposant le ballon qu’il était en train de ramasser, il se dirigea en trottinant vers elle, se demandant ce qu’elle pouvait faire là alors que l’entraînement était terminée depuis un petit moment déjà. Arrivée devant elle, il s’accouda à la barrière devant les tribunes. « Hey, qu’est ce que tu fais encore là? Je veux dire pas que le public me déplaise loin de là mais, je veux dire, si tu te sens obligée de rester parce que je suis encore là, il faut pas, je compte pas me blesser, promis! » Il bafouille un peu, cherche ses mots, ça fait longtemps qu’il n’a pas parler à une femme, à part Louise, mais elle s’est différent, c’est presque plus une fille c’est un pote avec des boobs qui sort avec son meilleur ami. Il sourit bêtement, se grattant la nuque attendant de sa réponse, en profitant pour faire quelques étirements histoire de ne pas trop refroidir ses muscles.