de passage (mads)

tu descends du bus, doucement, et tu avances. tu avances vers cette maison qui va finir par se dessiner au loin. tu te diriges vers la maison de Mads qui est juste là-bas. c'est tendu entre vous. c'est ta faute, la sienne aussi peut-être. vous e^tes deux forts caractères. tu as des problèmes, des choses qui se passent dans ton esprit, dans ton âme et dont tu ne peux pas parler, parce que tu n'as pas les mots, tu n'as rien. votre dernière dispute remonte à il y a quelques jours. c'était ton anniversaire. tout était beau, jusqu'à ... jusqu'à quoi d'ailleurs ? tu as peut-être trop regardé un type, ou pas d'ailleurs, t'en sais rien, il s'est énervé, vous vous êtes disputé, et t'es partie, tu t'es barrée parce que tu ne pouvais pas rester. maintenant tu es là, pour le revoir. tu es là, parce qu'il te manque Mads. malgré tout. alors tu es là, tu marches, tu pousses le petit portail comme si tu étais chez toi, tu vois déjà Ness arriver en trombe, prêt à te sauter dessus, mais heureusement il te reconnait juste à temps. il te regarde, tremble doucement, bat sa queue et tire sa langue doucement. tu souris, tu viens le caresser. ce malinois est réellement imposant, quand on ne le connait pas, il est angoissant, il est ... il est comme Mads. c'est vraiment ça. ils sont similaires, tu caresses la bête avant de venir frapper à la porte. trois petits coups, puis tu t'appuies contre le mur. tu sors une clope et tu l'allumes distraitement en attendant que monsieur le norvégien veuille bien t'ouvrir. tu ne l'as pas prévenu de ta visite, une sorte de surprise ? quelque chose dans ce genre là oui, certainement. alors tu t'es pointée, la bouche en coeur, pour essayer de réparer ou peut-être parce que tu te sens mal aussi. tu te sens mal quand tu te souviens de Luka. Luka qui t'a coincé contre ce mur, Luka qui a approché son visage du tien et Luka qui a disparu. toi, tu n'as pas bougé, captivée, toi, tu as culpabilisé, et maintenant tu évites Luka, et tu évites Mads aussi, parce que Mads il est souvent avec Luka. mais pas aujourd'hui, aujourd'hui, tu es là et lui aussi. enfin, tu l'espères. Si Ness est dans le jardin, c'est obligé, sinon, il l'aurait emmené avec lui, ou l'aurait rentré dans sa maison. puis tu vois la porte s'ouvrir, tu ne bouges pas de ta place, tu restes là jusqu'à croiser son regard. « Salut » que tu lui souffles uniquement. c'est banal, c'est pas ce que tu voulais dire, mais c'est pourtant tout ce qui vient. tu ne sais pas quoi ajouter, alors tu fourres ta clope entre tes lèvres, ça te fait une bonne excuse, pour la fermer finalement.

qu’est-ce que tu aimes les mercredis après-midi. C’est le jour des gosses. Pour toi, le mercredi rime avec glandouille. Depuis que tu travailles à airbus, t’as eu la chance d’avoir eu tes mercredis après-midi et tu es libre le vendredi à 18h. Que demander de plus ! En même temps, ils te doivent bien ça. Depuis que tu es arrivé, la production est plus importante. Le carnet de commande ne désemplit pas. Tu sais que c’est grâce à ton super cerveau, mais t’es pas du genre vantard. Toi, Mads, tu te caches derrière les apparences. Tu aimes trop jouer de ton côté cancre, jemenfoutis alors que tu es tout le contraire. Seulement toi, la gloire, l’argent et le renom sa te passe au-dessus de l’épaule. Toi, tu vis simplement. Tu ne te prends pas la tête avec la thune. Tu étais tranquillement installé dans ton canapé devant une téléréalité bidon, quand tu attends trois petits coups à la porte. T’es surpris. Ness n’a pas dû tout réagit. La seule raison possible est qu’il connait la personne. Enfin, un personne qui tu lui as fait comprendre que c’était un ami. Ils ne sont pas si nombreux à oser venir taper à ta porte. Pas que t’es pas d’amis, bien au contraire. Disons que les gens évitent de venir à cause de ton chien. Disons que Ness est assez impressionnant. Tu n’as pas choisi un chiwawa, non toi, tu as pris un chien à ton image. Un malinois. Ness est un énorme mâle fauve de deux ans. Tu te redresses du canapé tout en te demander qui cela pouvait bien être. Luka, ton meilleur ami t’aurait averti avant de passé. Lisa ne donne plus signe de vie depuis huit jours. Depuis sa fête d’anniversaire. Depuis la dispute. Tu ne sais pas comment c’était partie. Seulement ça avait été trop loin. Tu te souviens lui avoir dit d’être un peu plus représente. Elle avait l’air très loin de la soirée. Depuis quelques temps, Lisa était étrange. Comme si elle était à des années lumières de vous, de toi. Elle ne parle pas, en même temps, t’es pareil. Tu ne lui as jamais parlé de ton enfance. Tu as le temps d’ouvrir la porte que tu entends un faible « Salut » C’est bien elle. Ta Lisa. Ta petite amie, enfin c’est ce que tu crois, parce que depuis huit jours, tu sais plus où vous en êtes. « Salut Lisa » Tu sais plus ce que tu dois faire. L’embrasser ou pas. T’es paumé. Elle n’aura qu’à faire le premier pas. C’est elle qui est partie. Elle n’aura qu’à revenir. « Rentre reste pas là, le temps tourne » Le ciel devient sombre, ça ne promet rien de bon tout cela. Tu siffles ton chien pour qu’il rentre. T’as pas envie de faire le ménage ce soir.

« Salut Lisa » qu'il te sort, qu'il te répond. il ne fait pas mieux que toi, mais tu ne peux pas lui en vouloir, pour le coup, vous êtes certainement tous les deux fautifs. lui de ne pas comprendre, et toi, toi, de ne pas expliquer, pour le coup, vous êtes tous les deux fautifs. « Rentre reste pas là, le temps tourne » qu'il te demande, t'incite à venir alors qu'il siffle son chien, Ness qui accoure déjà et s'arrête devant son maître attendant que ce dernier l'autorise à rentrer, ce qu'il ne tarde pas de faire. tu éteins ta clope à moitié consumée et tu la mets dans le cendrier qui traîne dans le coin. finalement tu suis Ness, docilement, tu ne sais pas ce que tu dois faire. l'embrasser ou non. t'en sais rien, alors tu entres, simplement. tu entres et tu enlèves tes chaussures que tu laisses devant l'entrée. tu enlèves ton manteau, tu poses ton sac à main, et tu avances. t'es presque gênée, trop gênée d'être là. t'aurais peut-être pas du venir, c'est peut-être trop tôt. tu ne sais même pas quoi faire, quoi dire. t'avance vers le salon, tu te retournes, tu le regardes, un instant, tu viens te blottir dans ses bras. t'as peut-être pas les mots, non c'est certains, tu n'as pas les mots pour lui expliquer, tu n'as pas ce qu'il faut pour lui expliquer ce qu'il se passe, mais tu veux juste qu'il te prenne dans ses bras. c'est juste ce que tu demandes. alors tu te blottis là, et tu embrasses son cou alors que Ness est déjà en train de faire la fête autour de vous. Ness, tu la connus tout petit aussi, tu es arrivée un peu après lui. alors tu restes un petit moment, là dans ses bras, sans rien dire. « j'comprends pas ce qu'il s'est passé la dernière fois ... pourquoi tu m'as pas rappelé Mads ? » que tu finis par lui demander. c'est fini pour lui ? ça y est, il en a marre de toi, toi et ton âme perdue ? ou alors c'est parce qu'il n'osait ? non, Mads il ose toujours, ou alors il abandonne. oui, ce doit être ça, il a du abandonner. il a du baisser les bras, ou alors il voulait simplement te laisser un peu de temps ? t'en sais rien. rien du tout. « t'attendais quoi ? » que tu rajoutes, tu ne veux pas lui mettre la pression, non, tu veux juste savoir, ce qu'il en est, ce qu'il pense. parce que toi, tu n'es plus vraiment capable de penser.

tu l’observes entré dans ta maison. Depuis quatorze mois, elle a déjà passé la porte un bon nombre de fois. Seulement ce soir, c’est différent. C’est la première fois qu’elle revient ici après que vous vous soyez égueulés. Depuis que t’es avec elle, vous avez eu des désaccords, comme tous les couples. Seulement là, t’as pas comprit ce qu’est passé. Ça t’est tombé dessus sans comprendre. Certes tu as tes tords, t’aurait pas dû essayer de la réveiller pour quelle remette les pieds dans le monde réel. Tu l’avais laissée trop longtemps planée. Tu aurais dû attendre le lendemain, pas agir le jour de son anniversaire. Elle t’avait hurlé dessus, tu lui avais alors répondu. Elle était partie et t’avais quitté cette putain de soirée. Après un moment d’observation, elle vient dans tes bras. Putain, t’as l’impression de revivre. A croire que tu attendais ça depuis huit jours. Oui, t’avouerais au diable, que t’attendais que ça, de l’avoir dans tes bras. Lisa est parfois casse-couille, mais quand elle n’est plus dans ton espace vital, t’es paumé. T’aurais pû allé vers elle. Seulement, tu n’osais pas faire le premier pas. Toi qui habituellement ose, qui abuse. Tu n’as pas eu les couilles de revenir vers elle. Tu aimerais la garder la contre toi, si tu pouvais. Tu sans Ness aussi heureux que toi. Tu caresses la tête de ton chien avant de passer les bras autant de ses hanches. Confortablement installés à leurs places. Ses lèvres dans ton cou  « j'comprends pas ce qu'il s'est passé la dernière fois ... pourquoi tu m'as pas rappelé Mads ? » tu hausses bêtement les épaules. Honnêtement, tu ne sais pas. « t'attendais quoi ? » Ouai qu’est-ce que tu attendais Mads. Réveille toi, réponds lui. tu chasses un chat dans ta gorge avant de lui répondre. Tu plantes tes yeux dans les siens « t’étais si loin, j’croyais que tu n’étais plus des notre. J’avais l’impression de t’avoir perdu alors j’ai voulu te faire redescendre. J’ai peut-être merdé, j’aurais peut-être dû attendre le lendemain. Seulement je n’arrive pas à comprendre qui se passe dans ta tête. » tu glisses à ton tour tes lèvres dans son coup. Tu ne sais pas si c’est le moment, mais tu les fais revenir vers ses lèvres. Tu l’embrasses. Parce qu’elle t’a quand même manqué ta casse couille de petite amie.

il se recule légèrement, plante ses deux prunelles dans les tiennes, et toi, tu ne fais qu'attendre, tu attends qu'il parle, qu'il te réponde. parce que toi, tu ne peux rien dire de plus. alors tu le regardes, tu soutiens son regard, du mieux que tu peux. « t’étais si loin, j’croyais que tu n’étais plus des notre. J’avais l’impression de t’avoir perdu alors j’ai voulu te faire redescendre. J’ai peut-être merdé, j’aurais peut-être dû attendre le lendemain. Seulement je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans ta tête. » oui, il a merdé, non, il n'aurait pas du te ramener à la réalité. parce que la réalité est trop dur, parce que dans ta réalité, c'est trop dur. alors tu étais partie, loin, tu étais partie dans les rêves, les songes, où il y avait ce petit enfant qui jouait et tournait autour de toi. oui, il était là, il jouait et t'appelait tata. tu sens finalement ses lèvres dans ton cou, tu soupires d'aise alors que finalement ses lèvres trouvent les tiennes. une semaine, plus d'une semaine que tu l'as pas embrassé et ça t'a manqué. faut l'avouer, ça t'a manqué ses lèvres, son regard, mais tu ne peux pas t'empêcher de culpabiliser aussi, parce que tu n'y arrives pas. tu n'y arrives plus. à lui parler, à t'exprimer, c'est encore trop dur, trop compliqué, trop frai. tu essaies, tes lèvres s'ouvrent, lentement, mais aucun son ne sort. « j'ai des moments d'absence, de temps en temps .. je .. je peux pas t'en dire plus. m'en demande pas plus. » que tu lui réponds, le plus simplement possible, même si tu ne sais pas si ça va lui suffire, non, tu ne sais pas s'il va s'en contenter. tu aimerais, que ça suffise, mais même pour toi ça ne suffit pas. tu n'aimes pas être comme ça, tu détestes cette situation. alors tu enfouis ton visage dans son cou et tu sens son odeur. Mads. tu respires, doucement, délicatement tout en passant finalement tes mains derrière sa nuque et relever le regard. « je vais me reprendre, mais j'ai besoin de temps. » de temps, est-ce que ça sera suffisant, est-ce qu'un peu de temps te sera suffisant ? tu espères, tu aimerais vraiment le croire, y penser, mais tu n'as que très peu d'espoir. « je peux rester ? cette nuit ? tu sais .. il va y avoir de l'orage, peut-être et .. j'aime pas tellement ça. » que tu finis par lui demander. parler d'autres choses, te changer les idées, oublier ce vide présent dans ton coeur, ce vide que tu essaies de combler comme tu peux. tu te détaches un peu de Mads et tu viens t'accroupir pour caresser Ness qui te fait la fête. adorable. Ness, il est gentil, il t'adopté, et toi, tu l'as adopté aussi. parfois, tu vas le promener, quand Mads est en déplacement, et t'aimes bien promener Ness, tu sais qu'il ne t'arrivera jamais rien avec lui.

« j'ai des moments d'absence, de temps en temps .. je .. je peux pas t'en dire plus. m'en demande pas plus. » c’est pas une nouveauté qu’elle t’apprend. Tu as bien vu qu’elle ne voulait pas en parler. Donc comme un con t’insiste pas, t’aimerais savoir, mais c’est son choix. Tu n’aimerais pas qu’elle insiste elle aussi pour en savoir sur ton enfance. Luka n’est même pas au courant de ce que tu as enduré quand tu étais gosses. Tu le connais depuis plus longtemps que ta copine, mais tu ne lui as jamais dit. Tu aimerais arriver à lui dire, mais tu ne peux pas. Ça reste bloqué là au fond de ta gorge. Tu n’y arrives pas. Ta mère est la seule à être au courant, parce qu’elle l’a vu. Meth ne l’était même pas, pourtant c’était ta confidente. Ce souvenir est encore douloureux. Ça fait déjà six ans, mais c’est encore là. Tu n’arrives pas à passer au-dessus. T’aimerais qu’elle soit encore là. Tu aimerais que ton rayon de soleil te remette en place dans ce genre de situation. Parce que tu le sais, Lisa aurait énormément à ta demi-sœur. Tu sais qu’elle t’aurait hurlé dessus parce que vous vous êtes engluées. Puis en plus de ça, Meth aurait remis la faute sur toi. Tu ne bronches pas. Tu laisses la brune parlait. Elle se livre si peu alors tu ne l’interromps pas «  je vais me reprendre, mais j'ai besoin de temps. » tu l’espères, parce que tu te vois mal  vivre votre relation comme ça. Tu te vois mal vivre avec un mur toute ta vie. Enfin, tu dis ça mais tu es pareilles qu’elle.   « D’accord Lisa, j’te laisse du temps. Parfois j’agis connement trop connement, mais tu sais, j’suis là si tu as besoin. J’suis pas la que pour les câlins sous la couette » tu essaies de faire un peu d’humour, de détendre un peu l’atmosphère. T’es pas un comique, tu le sais, mais t’as besoin de la voir rire, être vivante. Tu ne sais pas ce qui s’est passé, ceux que tu peux constater c’est ne doit pas être une bonne nouvelle. Non, vraiment pas bonne, parce que pour qu’elle soit dans cette état, ça doit être pas bon.  « je peux rester ? cette nuit ? tu sais .. il va y avoir de l'orage, peut-être et .. j'aime pas tellement ça. » tu laisses Lisa s’éloigné de toi. Elle te demande si elle peut rester cette nuit. Tu ne vas pas te mentir, tu veux qu’elle reste. Ses huit jours t’ont fait comprendre que tu tenais à elle. « oui tu peux rester. » tu l’observes à croupis en train de caresser Ness. Tu vois que ton chien est aussi attaché à Lisa que toi à elle. Tu en confiance en elle, au point de lui laisser la clef de ta maison pour qu’elle s’occupe du malinois quand tu pars. « T’as soif ? T’as faim ? J’sais plus trop où j’en suis niveau bouffe. » Tu t’avances vers la cuisine « Si tu veux te mettre à laisse, vas-y.»  

« D’accord Lisa, j’te laisse du temps. Parfois j’agis connement trop connement, mais tu sais, j’suis là si tu as besoin. J’suis pas la que pour les câlins sous la couette » oui tu sais, il est là, et tu en as besoin, mais pas de mot. non, tu as besoin de gestes, tu as besoin qu'il te regarde, mais qu'il ne te demande pas ce qu'il y a. tu n'es pas encore assumée. alors ses paroles, c'est comme une bouffée d'oxygène. tu sais que c'est temporaire, mais tu le moment, ça te fait du bien. parce que Mads, il est là, mais il ne tiendra pas longtemps, tu sais que ça sera jusqu'à la prochaine fois où il ne pourra pas s'empêcher de parler, de demander, de te pousser dans tes sentiers battus et toi, et bien toi, tu réagiras et ça sera la même histoire. tu lui diras oui, tu lui diras, quand tu auras les mots à mettre dessus. « oui tu peux rester. » alors tu vas rester, ça te rassure, tu n'avais pas très envie de rentrer chez toi, toute seule, tu seras mieux ici, bien mieux, tu le sais. « T’as soif ? T’as faim ? J’sais plus trop où j’en suis niveau bouffe. Si tu veux te mettre à laisse, vas-y.» qu'il te dit. tu secoues la tête en te levant, tu viens t'appuyer sur le bar de sa cuisine tu poses tes mains, ta tête par dessus et tu l'observes. « je n'ai pas faim, ni soif, sauf si tu as du vin. » non tu n'as pas faim, tu manges de moins en moins. t'en as pas l'envie, tu n'as plus ce plaisir des papilles. non, tout ce que tu fais, c'est réviser, ça oui, tu continues, tes études. tu finis par relever tes mains de là, et tu files vers le canapé. tu t'assoies là, tu finis par ramener tes jambes et tu t'assois en tailleur. tu poses ta tête contre le dossier, tu fermes les yeux et tu respires un bon coup. « tu comptais faire quoi ce soir ? » que tu lui demandes finalement, les yeux fermés. « parce que je ne dis pas non à un câlin sous la couette moi. » une semaine c'est long, mais une semaine sans sexe ... c'est trop long aussi. d'autant que vous vous prenez la tête souvent, sauf quand vous vous retrouvez sous la couette. c'est une autre histoire. sur ce plan là, vous êtes compatibles à 100%, c'est certain. ça te fait du bien, d'être là, chez Mads. tu sens un peu chez toi, un peu comme chez toi. tu sais que lorsqu'il n'est pas là et qu'il te laisse ses clés, tu vis pratiquement là. Pour Ness, c'est vrai, mais aussi parce que t'es bien ici. c'est rassurant, il y a l'odeur de Mads de partout. c'est vrai que le Braou n'est pas le plus beau des quartiers, mais tu ne crains rien ici.

tu ouvres ton frigo et tu te rends compte qu’il est vide de chez vide. T’as de quoi encore tenir un jour ou deux, mais pas plus. va vraiment falloir que t’ailles faire les courses ou pire, si t’as la flemme tu le verras via le net. Tu tournes ta tête vers Lisa. Elle n’est pas loin, elle te regarde la tête sur ses mains accoudées à ton bar.   « je n'ai pas faim, ni soif, sauf si tu as du vin.  » du vin ! Encore et toujours du vin. En même temps vu le domaine que possède ses parents et les études qu’elle fait, t’aurais pas compris si elle te demandait un verre de vodka. T’aurais compris qu’il y a un truc qui cloche. « Oui j’ai ce qu’il faut. Enfin, j’sais pas ce que ça vaut, je ne m’y connais pas aussi bien que toi. J’ai fait confiance au commercial. Un saint Emilion de 2014 » Tu remplis un verre à vin et tu revins vers le canapé où elle est déjà installée. Tu poses le verre sur la table basse quand tu te stoppe pour entendre sa question « tu comptais faire quoi ce soir ? » t’avais rien prévu de spécial. La semaine avait été hard avec le nouveau projet qui t’était tombé dessus. Depuis la dispute, tu passais ton temps dessus. Tu devais concevoir un nouveau prototype d’avion pour l’armée de l’air français. Le pied total. L’avion s’était ta passion. Tu aurais aimé voler, mais t’as un souci aux yeux, t’as un problème avec la vision en trois dimension. Apparemment c’est primordial pour piloter un avion. Alors toi, tu les conçois pour le plaisir des autres.   « pas grand-chose. Enfin je devais appeler Noor, pour voir comment elle va. Ce n’est pas une période facile pour nous deux. Depuis que Meth est  …» Noor. Meth. Tu te tais. T’essaie de te souvenir si tu lui as parlé de ses deux filles, lui as déjà tu parler de tes demi-sœurs ? Tu sais plus, tu cherches, tu cherches ça vient pas. Luka est à moitié au courant, mais Lisa tu sais plus. enfin, tu verras bien si elle essaie d’en savoir plus « parce que je ne dis pas non à un câlin sous la couette moi. » tu ris, elle est pas croyable cette fille. Bon, t’avoue, elle t’a quand même manqué sous les draps. Une semaine sans elle, c’est long, mais son vie sexuelle, c’est l’enfer. « Il y a toute la nuit pour ça mais en attendant viens là. » tu t’installes près d’elle, tu l’attrapes par la taille et tu l’approches de ton corps. Tu envoies ta tête dans son cou. Ness s’installe bruyamment à vos pieds, se plainant parce que lui n’a pas le droit à des caresse. Il n’est jamais loin de vous. « Tien tant que j’y pense. J’ai oublié de te le donner pour ton anniversaire. » Tu te contorsionne pour attraper une petite boite qui est sur la meuble près de canapé. Tu lui tends la boite noire. Tu ne sais pas si ça va lui plaire. C’est juste un petit collier en argent avec un petit pendentif. un pendentif qui signifie plein de chose pour toi. seulement tu gardes ça secret. Tu ne sais pas si elle va aimer. « si ça ne te convient pas, j’le ramènerais »

« Oui j’ai ce qu’il faut. Enfin, j’sais pas ce que ça vaut, je ne m’y connais pas aussi bien que toi. J’ai fait confiance au commercial. Un saint Emilion de 2014 » tu acceptes, d'un signe de tête le verre de vin tout en allant te caler sur son canapé. tu le vois revenir avec ton verre, un seul verre, pour toi, qu'il pose sur sa table basse, tu ne le prends pas tout de suite. tu lui demandes ses plans, pour ce soir, et il semble partir dans ses pensées.  « pas grand-chose. Enfin je devais appeler Noor, pour voir comment elle va. Ce n’est pas une période facile pour nous deux. Depuis que Meth est  …» il se stoppe. Noor, tu sais qui c'est, c'est sa soeur, mais ... Meth ? tu ne sais pas qui c'est. est-ce que tu dois demander ? est-ce que tu dois tenter de poser la question ? tu n'en sais rien, tu te contentes de garder le silence, s'il s'est arrêté, c'est peut-être parce qu'il ne souhaite pas t'en parler après tout ? peut-être qu'il veut juste garder ça secret. Meth. qui ça peut bien être ?    « Il y a toute la nuit pour ça mais en attendant viens là. » oui, c'est vrai, vous avez toute la nuit pour rattraper cette semaine de vide, un vide intense. il vient s'installer sur le canapé, et te ramène vers lui. tu te laisses faire, simplement te blottissant légèrement dans ses bras.    « Tien tant que j’y pense. J’ai oublié de te le donner pour ton anniversaire. » qu'il t'informe en arrivant à se décaler pour te sortir une petite boite de noir vêtue. il te la tend, tu l'attrapes, les yeux déjà brillants. il avait pensé à toi ... il avait oublié, parce que vous vous étiez disputé, parce que tu étais partie en trombe et que lui avait d'ailleurs du faire la même chose. « si ça ne te convient pas, j’le ramènerais » tu secoues la tête. tu t'en fiches, que ça ne te convienne pas, c'est le geste qui compte pour toi. ce geste là te touche. « ne dis pas de bêtise. » que tu murmures en ouvrant la boîte, tout doucement, avec attention. tu l'ouvres et tu observes le bijou. c'est un collier, en argent avec un pendentif que tu as du mal à discerner. tu sors finalement le bijou que tu lèves devant tes yeux et tu l'observes. « il est magnifique. » que tu lui dis finalement, le sourire aux lèvres, tu te tournes vers lui, tu plonges tes yeux dans les siens. « tu me le mets ? » que tu demandes finalement en lui mettant dans les mains. non, il n'a pas le choix, vraiment pas. alors tu lui mets dans les mains, et d'un geste assuré, tu décales tes cheveux pour les caler dans seul côté en penchant légèrement la tête vers le côté. « qui ... qui c'est Meth ? » que tu demandes finalement.

elle a l’air d’apprécier ton cadeau. Ce n’est pas grand-chose. Seulement ce collier c’est toi qui as choisi et payer avec ton propre argent. Tu n’as pas eu besoin de prendre de l’argent sur le compte que ton beau-père alimente tous les mois. Depuis six ans, tu galères. Tu es venu en France, à Biarritz, sans un sous en poche. Rien qu’avec ton cerveau, un sac de vêtements peu voir pas rempli et ton vieux tacot. Tu t’es sorti le doigt du cul et tu t’es débrouillé seul. Tu as passé quelques nuits sous un pont, puis dans un vieux local à vélo. Puis t’as eu ce job en or chez Airbus. Tu avais ce diplôme en ingénierie aéronautique et ton cerveau qui tournait comme un ordinateur. Ton esprit à plus au recruteur et deux jours plus tard et une bonne douche chaude, tu avais passé les portes de cette entreprise. Pendant six mois, tu avais dormi dans une chambre qu’il y avait sur place pour les livreurs étranges. Puis t’avais enfin eu ton appartement et trois ans plus tard, tu avais pu acheter cette maison. C’était une affaire et tu pouvais dire que tous ce que tu avais, tu l’avais gagné à la sueur de ton front. Tu n’avais pas eu besoin de beau-papa et son empire dans la technologie de pointe.  « ne dis pas de bêtise. il est magnifique. » t’es soulagé, tu avais peur qu’il ne lui plaise pas. Lisa vient du même monde que toi. Sauf que ça, tu ne lui as jamais dit. Tu n’aimes pas étaler ton nom et la thune qu’à tes parents. Non, t’as simplement voulu qu’elle se mette avec toi pour le mec que tu es au fond. elle a de l’argent, elle pourrait avoir tout ce qu’elle veut sur un simple claquement de doigt. Alors qu’elle le trouve à son gout, ça te plait. « tu me le mets ? » t’as plus vraiment le choix qu’elle te met le bijou dans tes mains. Elle décale alors ses chevelures sombres pour que tu puisses lui mettre plus facilement. « qui ... qui c'est Meth ? » voilà la question qui fâche. Tu savais qu’elle serait curieuse. Tu n’as donc jamais parlé de Meth à Lisa. Tu mets l’anneau dans le fermoir. Tu poses ta tête sur sa nuque. « Meth ?! Meth c’est le diminutif de Meredith. » tu soupires avant de continuer. Tu ne veux pas qu’elle se tourne vers toi. T’as pas envie qu’elle voit ton regard perdu dans d’affreux souvenirs.   « Meth c’est ma sœur, enfin c’était ma sœur. Elle avait le même âge que moi et c’était la fille de mon beau-père. » tu chuchote presque, ta voix est inaudible. Ça fait mal. « Elle est morte, il y a six ans. Elle a fait une overdose. Elle est morte dans mes bras. J’ai rien pu faire » tu places alors tes bras autour de la taille de la jeune DeMarchelier et tu l’as sers contre toi. c’est encore douloureux.

tu poses la question, sans réfléchir, tu sens finalement le collier se poser contre ta peau et quelques secondes plus tard, c'est la tête de Mads qui vient se blottir dans ta nuque. tu ne bouges pas, pas d'un millimètre alors que son souffle chaud te caresse la peau. « Meth ?! Meth c’est le diminutif de Meredith. » Meredith. ça ne t'aide pas, en rien. tu ne connais pas de Meredith, il ne t'en a jamais parlé. c'est une ex ? quelque chose comme ça ? tu n'en sais rien du tout. alors ut te tais, oui, tu ne dis pas un mot et tu attends qu'il continue, qu'il t'indique.  « Meth c’est ma sœur, enfin c’était ma sœur. Elle avait le même âge que moi et c’était la fille de mon beau-père. » tu sens ton coeur qui rate un premier battement quand il appuie le "c'était". sa soeur, il avait une soeur, une soeur du même âge qui est morte ? tu ne savais pas, il ne t'en avait jamais parlé, mais au son de sa voix tu sens qu'il y a quelque chose de terrible dans cette mort. alors tu gardes le silence, ne sachant plus vraiment où te mettre. « Elle est morte, il y a six ans. Elle a fait une overdose. Elle est morte dans mes bras. J’ai rien pu faire » tu ne bouges plus maintenant, c'est tout ton corps qui est tétanisé, c'est tout ton corps qui se fige devant la nouvelle. il avait vu sa soeur mourir, dans ses bras, à cause de la drogue, de cette chose qui t'attire, des fois, surtout en ce moment. il a vécu une terrible épreuve et il ne t'en avait jamais fait part. pourquoi maintenant ? est-ce qu'il en avait besoin ? finalement, tu sens ses bras se serrer autour de ta taille et tu essaies de retrouver ton calme alors que ton coeur accélère tellement sa douleur te touche, ce qu'il peut ressentir d'atteint. tu es empathique, tu l'as toujours été. alors tu essaies de te reprendre. tu es d'ailleurs à deux doigts de lui balancer la mort de l'enfant de Dréa, mais tu te retiens. c'est son moment, pas le tien, tu dois être présente pour lui. alors tu baisses un peu plus ta tête sur le côté, et tu lèves ta main qui vient se loger dans ses cheveux. tu ne peux pas le voir, là, de dos, mais tu ressens toute sa peine, intensément. alors ton autre main vient se poser sur les siennes, entremêlées au dessus de ton ventre. « Mads, je ... »  sauf que dans ces cas là, il n'y a pas de mots, tu ne peux rien dire, tu n'as rien qui te vient. tu es totalement démunie. tu aimerais te retourner et le prendre dans tes bras, tu aimerais trouver ses lèvres, pour le réconforter mais s'il te serre, ainsi, c'est qu'il ne veut pas, que tu le vois. « tu ... tu devrais appeler Noor, tu devrais le faire. » que tu reprends finalement. oui, qu'il l'appelle, ils doivent en avoir autant besoin l'un que l'autre, toi, tu ne peux pas le réconforter, pas comme sa soeur le pourra. toi, tu ne sers à rien dans cette histoire, tu ne peux rien faire. tu te sens si mal, là, maintenant, pour lui. plus d'un an de relation et il te le confie que maintenant. « appelle-là » que tu rajoutes.

« Mads, je ... » elle ne continue pas sa phrase. De toute façon, elle t’aurait dit quoi. Qu’elle est désolée, ses mots, tu l’es a déjà trop entendu. Comme les sois fort, courage, ça va aller mieux. Non ça n’irait jamais mieux. Meth était quelqu’un pleine de vie, qui fessait rayonner votre monde. C’était comme si le soleil avait pris ses clics et ses clacs et s’était fait la mal dans un autre système solaire. T’allais plus bien depuis ce jour. C’était comme si on avait pris ton âme et que tu erres avec ce corps sans vie. T’étais plus qu’un zombie. T’étais devenu un mec violant, agressif, sombre. Enfin depuis que Lisa était rentrée dans ta vie, ton âme essayait de revenir à la surface. Seulement, le chemin serait long. Il y avait un tas de crase avant de revenir à la surface. « tu ... tu devrais appeler Noor, tu devrais le faire. » oui peut-être. Seulement tu veux profiter de la venue de la brune. Une semaine c’est trop long. t’as vu rouge assez souvent. T’as besoin de l’avoir près de toi ce soir.. « appelle-là » tu hoches la tête. t’es con, elle peut pas te voir. Tu déposes tes lèvres sur sa nuque avant de te retirer. Ce soir, t’es plus calme que les autres soirs. A croire, que Meth arrive encore à te calmer de loin. Tu prends ton portable sur la table près du verre de vin que t’avais servie. « Ça ne sera pas long. Tu peux allumer la télé ou autre. T’façon t’es ici chez toi, t’as l’habitude maintenant. » tu poses tes lèvres sur les siennes et tu vas jusqu’à la baie vitré du salon. tu allumes ta clope tout en cherchant le numéro de Noor dans tes contacts. Une fois le contact trouvé, tu l’appelle. Au bout de trois sonneries, elle décroche enfin « storebror hej, hvordan går det? »  *salut grand frère, comment vas-tu ?* ça te fais chaud au cœur d’entendre cette voix cristalline et surtout dans cette langue. Le danois. Depuis que t’es arrivé dans cette ville, tu parles le français – tu le parles parfaitement même, on pourrait même penser que t’es du coin. Tu évites de parler dans tes langues maternelles. Seulement quand t’as un membre de ta famille qui t’appelle, la discussion se fait exclusivement en danois ou en néerlandais. Noor parle le français, mais un peu moins bien que toi, elle cherche difficilement les mots qu’elle ne connait pas. «både ja og dig? » * oui et toi ?* que tu réponds dans une voix grave. Le danois est un langue dure comme l’allemand. Lisa ne t’as jamais entendu parler cette langue. Elle ne doit rien comprendre de là où elle est. Tu lui fais un petit signe quand ton regard croise le sien. « … » t’as dû mal à l’entendre. Un fond de musique rock. Du brouhaha. Noor doit être à une fête. Ta sœur doit d’aller bien. C’est ce que te confirme d’ailleurs. Tu restes en ligne encore cinq bonnes minutes avec elle. C’est vrai que ça te fais du bien d’avoir ta sœur au téléphone. « snart. Jeg kysser dig» * à bientôt, je t’embrasse* «Jeg elsker Mads»  * je t’aime Mads* tu souris bêtement. Tu aimerais lui dire ses trois mots, mais tu ne peux pas. Tu n’as jamais réussi à les dire. Tu écrases ta clope dans le cendrier. Tu observes le ciel s’assombrit. Tu sens l’air devenir électrique. T’aime cette odeur. Un vent chaud caresse tes avant-bras nus. T’aimes quand le temps change aussi brusquement. Un premier éclair fend le ciel. Un grondement ne tarde pas à arriver. Ça va vraiment être vilain ce soir. Tu serais bien resté dehors, seulement tu te souviens que Lisa n’aime pas du tout l’orage. Tu ouvres la baie. Ness allait pour sortir, mais une fois sa truffe à l’extérieur, il fait demi-tour. « j’pense qu’on va avoir droit à un sacré concert ce soir. L’orage n’est pas loin » tu reviens alors vers le canapé près de ta petite amie. Avant de t’installer, tu sors une photo de ton portefeuille. Une vieille photo d’une dizaine d’année. Trois gosses sont dessus. Toi encore innocent – quoi que – et tes deux sœurs. Une petite blonde de cinq ans et une pré-ado blonde. Tu tends alors la photo à Lisa. Tu te remets à ta place. « Ici c'est Noor et voilà Meth. c’est la seule photo d’elle que j’ai. Elle ne supportait pas d’être prise en photo. Elle disait qu’on lui volait un peu de son âme à chaque cliché. »

tu sens ses lèvres sur ta nuque, tu fermes les yeux, le temps du contact avant qu'il ne t'échappe. « Ça ne sera pas long. Tu peux allumer la télé ou autre. T’façon t’es ici chez toi, t’as l’habitude maintenant. » qu'il te dit en venant poser ses lèvres sur les tiennes. tu hoches la tête, tu tentes un léger sourire alors qu'il s'écarte en prenant son téléphone. oui, qu'il appelle sa soeur, il en a besoin, c'est mieux pour lui, parce que tu ne peux pas l'aider toi, tu n'as pas les bons mots pas ceux qu'il faudrait. tu préfères qu'il parle à sa soeur, celle qui peut le comprendre et le soutenir dans cette mauvaise période. tu allumes la télé, tu ne sais pas réellement pourquoi mais tu le fais. tu mets une chaîne au hasard, de la musique. c'est plutôt hip hop. tu laisses tu écoutes, tout en écoutant Mads. quand il parle, tu tournes la tête vers lui. ce doit être sa langue natale, tu sais qu'il n'est pas français mais tu ne l'avais jamais entendu parler le danois, alors tu l'observes, un fin sourire sur les lèvres alors qu'il te fait un signe. tu décides de le laisser en paix alors tu retournes ta tête pour regarder la télé. il y a ces femmes, à moitié habillée comme souvent dans ces clips. tu t'en fiches, tu regardes, tu joues distraitement avec ton collier le temps qu'il termine sa conversation dont tu ne piges pas un mot. tu entends finalement un grondement qui te donne des frissons. tu as horreur de l'orage, tu as peur de l'orage. tu ne peux pas faire mieux, tu ne peux pas te contrôler. tu es terrorisée par l'orage depuis que tu es toute petite. peut-être parce qu'un jour, tu t'es retrouvée enfermée dehors à cause de tes soeurs. une mauvaise blague et que ce soir là, il y avait de l'orage et que tu as du tenir toute la nuit ainsi. « j’pense qu’on va avoir droit à un sacré concert ce soir. L’orage n’est pas loin » qu'il t'informe en refermant finalement la baie vitrée. t'as pas vraiment envie. Mads revient vers toi, tu essaies de lui sourire. est-ce qu'il va mieux ? est-ce que ça lui a fait du bien de parler à sa soeur ? Il sort son porte-feuille, tu ne comprends pas tout de suite, jusqu'à ce qu'il sorte une photo et qu'il te la tende. tu la prends, les yeux émerveillés, brillants et tu gardes le silence tes yeux se posent dessus. il y a trois petits enfants. un garçon et deux filles. « Ici c'est Noor et voilà Meth. c’est la seule photo d’elle que j’ai. Elle ne supportait pas d’être prise en photo. Elle disait qu’on lui volait un peu de son âme à chaque cliché. » tu hoches la tête, t'as les yeux qui restes brillants devant cette photo. elle est belle, cette photo, elle sent la pudeur. « vous êtes beaux » que tu commentes finalement en caressant doucement la photo. Mads, il était déjà très beau. Mads, il a son charme, toi, tu le trouve magnifique, il a ce charme qui t'a séduit dès le premier jour. « je suis touchée que .. que tu m'aies confié ça. » tu lui rends sa photo, pour qu'il la range quand le tonnerre se fait entendre de nouveau. tu sursautes immédiatement alors que Ness revient vers vous et se couche cette fois devant le canapé sur le sol. il ne doit pas aimer l'orage lui non plus. « ça me touche vraiment Mads .. » tu es limite émue, alors tu gardes le silence. tu aimerais délier ta propre langue, tu aimerais vraiment, pourtant il faut que tu l'aides. alors tu montes sur ses genoux. tu viens t'asseoir à califourchon sur lui et tu encercles son visage de tes mains et tu lui offres un tendre sourire.

tu l’observe en silence. Tu regardes la photo dans ses mains. Ses doigts caressent la surface de la photographie. Tu attends qu’elle s’exprime, que quelque chose sorte de ses lèvres. Tu attends un mot. C’est la première fois que tu te confies. Quatorze mois de relation et elle ne connait presque rien de toi. Elle sait les bases. Elle connait tes parents et Noor. Tu captes que maintenant, qu’elle a déjà entendu parler de Noor. Lisa avait eu l’occasion de les rencontrées à Noel pour la première fois. Ta famille avait passés quelques jours à Biarritz pour te rendre visite, puis il savait que tu ne remettrais plus jamais les pieds dans ton pays d’adoption. Non, tu n’y retournerais plus.  « vous êtes beaux » tu souris timidement. Tu passes une main dans tes cheveux. Tu te dévoile un peu à Lisa. Ça devrait être normal de se confier à sa petite amie depuis autant de temps de relation. Seulement, tu ne peux pas. Au fond, t’es un être timide et renfermé. Tu t’es construit cette image de mauvais garçon pour ne plus souffrir. Tu ne veux pas avoir de sentiments pour personne parce que t’as peur d’avoir mal. Seulement quand Lisa est partie ce soir-là après vous être engueulés t’as eu peur de la perdre définitivement. T’en as d’ailleurs parlé à Luka, que la jeune femme te manquait. T’avais ce pincement au cœur. tu as compris que tu tenais à elle, même si tu aurais pu penser le contraire. Tu ne serais pas resté quatorze mois avec elle, si tu ne ressentes pas quelque chose pour elle. « je suis touchée que .. que tu m'aies confié ça. » elle a l’air sincère. Tu es content de la voir comme ça.  « ça me touche vraiment Mads .. » seulement l’orage gronde quand tu veux ajouter quelques chose. Elle sursaute et decide de se mette à califourchon sur toi. Tu observes son visage. Tu poses tes mains sur ses hanches. Tu restes comme ça, simplement à l’observer.   « j’suis désolé de pas t’en avoir parlé avant, mais j’ai du mal avec les sentiments. Enfin ça, tu le sais mieux que personne. » oui, elle le sait. Parfois, elle te reproche de rien dire. Tu comprendrais qu’elle décide de partir pour un gars un peu plus démonstratif, mais elle reste, elle s’accroche. Tu lui dit des choses, à demi voix, elle n’attends que ça. T’aimes voir se sourire quand tu lui dit qu’elle est belle. T’aimes voir ses yeux qui s’écarquillent quand tu lui fait une confidence. Elle est heureuse quand tu lui dis de simple mot. Alors, tu fais des efforts. Tu sors un peu de ta carapace, t’es près à avoir mal pour elle. Tu penses que cette fille en vaux la peine.   « un jour, quand j’arriverais à en parler, tu comprendras pourquoi j’suis comme ça. » oui parce que ce qui t’es arrivé à fait ce que tu es. T’es pas devenu comme ça pour le plaisir. Non, t’aurais aimé être différent « peu savent. Meth était au courant elle est mort. Ma mère le sait et elle souffre. J’ai envie de t’épargner ma noirceur encore un petit moment. » tu lui parle sincèrement. Tu n’as pas envie de voir de la peine sur son visage. T’as pas envie qu’elle s’éloigne en découvrant le faible type que tu es.   « j’te promet, un jour, si tu me supporte encore, j’te dirais tout. Seulement, tu vas devoir être patiente encore un peu. » tu l’as fait venir un peu plus vers toi. tu tends ta tête vers a sienne pour l’embrasser une fois de plus. t’aimes l’odeur de sa bouche. T’aime la douceur de ses lèvres. T’aimes beaucoup de choses chez cette fille. Peut-être que tu l’aimes ? Surement. Seulement ça te fait peur de te l’avouer.

il pose ses mains sur tes hanches, et tu le regardes, attentivement. tout comme lui. il te regarde. « j’suis désolé de pas t’en avoir parlé avant, mais j’ai du mal avec les sentiments. Enfin ça, tu le sais mieux que personne. » tu hoches doucement la tête en caressant sa joue du bout du pouce. « je sais bien oui. je suis un peu pareil, sauf quand j'ai trop bu. » tu tentes un léger sourire. Mads, il ne parle pas de ce qu'il ressent, non jamais. il le montre, de temps en temps, avec des gestes, mais il n'en parle pas. il ne t'a jamais dit qu'il t'aimait. tu lui as soufflé qu'une seule fois, dans une soirée d'ailleurs. tu avais trop bu, tu avais ta langue qui s'était déliée et tu le lui avais avoué de cette manière. « un jour, quand j’arriverais à en parler, tu comprendras pourquoi j’suis comme ça. peu savent. Meth était au courant elle est mort. Ma mère le sait et elle souffre. J’ai envie de t’épargner ma noirceur encore un petit moment. j’te promet, un jour, si tu me supporte encore, j’te dirais tout. Seulement, tu vas devoir être patiente encore un peu. » qu'il t'annonce avant de te rapprocher de lui. tu te laisses faire, tu écartes un peu plus tes jambes, tu t'avances un peu plus alors que ses lèvres viennent trouver les tiennes. tu lui réponds, tu y mets tout ton coeur, tu y mets ta passion et tout ce que tu ressens pour lui. vous vous embrassez, encore et encore, tu ne prends pas le temps de reprendre ton souffle, non, tu te presses contre Mads, ton corps contre le sien, ses mains sur tes hanches, tu finis par entremêler tes mains derrière son cou pour approfondir le baiser un peu plus. « j'attendrai. » que tu lui souffles finalement entre deux baisers. « je t'attendrai, le temps qu'il faut mon ange. » et tu l'embrasses, encore et encore, tu dévies ta bouche dans son cou, au creux de son oreille. « je n'ai pas peur de ta noirceur. » que tu rajoutes, que tu lui murmures avant d'embrasser le lobe de son oreille, de descendre une nouvelle fois dans son cou. non, tu n'as pas peur de ce qu'il pourrait te raconter. tu ne sais pas de quoi il pourrait s'agir, mais tu n'as pas peur. tu as envie de le savoir, mais tu attendras. tu le vois, quand tu le regardes dans les yeux, qu'il a vécu beaucoup de choses. tu le vois au fond de ses yeux qu'il a vécu des choses que peu on vécu. tu ne lui demanderas pas de se confier, il le fera au moment venu. c'est tout. toi ce que tu fais, c'est de lui changer les idées, du mieux que tu peux, là, c'est avec ton corps. tes lèvres. tes mains et tes mots;