(mino) i'm there for you whether you want it or not!

y’a des moments comme ça où un sms peut tout changer. et c’est bel t bien ce qu’a eu comme effet ce sms. Mino, mon grand frère. avait besoin de moi, qu’il veuille l’admettre ou pas en tout cas. mais à mon avis, c’était le cas. mon instinct de grande soeur me le disait, il sonnait à tout va. alors je m’étais levée précipitamment, j’avais même pas pris le temps de lui répondre. Casey avait sursauté, « je prend la journée Casey. Si on me demande, je ne suis pas là. » je prend mon sac y met mes affaires et prend mon manteau sur le porte-manteaux. « j’ai mon téléphone sur moi quand même t’en fais pas » dis-je en le voyant s’inquiéter un peu. pressée je pris mes clefs et quittais le cabinet à grande vitesse. Au volant de la voiture je répondais à mon frère. il n’avait pas le choix de toutes manières. je venais, il n’avait pas son mot à dire. j’étais sa grande soeur. il n’avait rien à dire. mes pneus crissaient dans la rue au moment de me garer, d’habitude je respectais le code de la route, mais il y avait des urgences parfois, et s’en était une. je me garais à l’arrache, fermais la porte et me précipitais vers son appartement toquant à la porte lourdement. « C’est Tilda, Mino ouvre moi, j’m’en tape si t’es complètement à poil ou pas! » dis-je déterminée

je savais pertinemment dans quel état mon frère était en train de se mettre! parce que je le connaissais l’animal, c’était presque comme si je l’avais fait parfois d’ailleurs. et j’aimais pas le moins du monde ce que je soupçonnais. j’étais d’une humeur désagréable d’ailleurs et il fallait que j’arrive à canaliser ma colère sur quelque chose. ou quelqu’un. elle. la déception était telle que j’avais l’impression de tomber du centième étage au moins. je ne l’aurais pas cru capable de ça. bordel j’lui avais laissé ouvrir le coeur de mon frère, j’l’avais aidée même à conquérir mon Mino d’amour. celui qui ne croyait pas en lui ou en l’amour. si ce qu’il me disait était vrai, que mademoiselle Gabriella Flores ne croise plus jamais ma route ou j’en ferais de la pâte pour chien! « Bordel Matilda Favre laisse-moi le temps. » je fis les gros yeux et n’arrêtais pourtant pas de toquer jusqu’à ce qu’il m’ouvre. il est changé, c’est plus le même. plus du tout et ça ne fait qu’alimenter un petit peu plus ma colère. mais pas contre lui, non. contre elle. mon téléphone vibrait enfin pour signaler son nouveau message que je recevais à retardement. « puis arrête de hurler » j’arquais un sourcil, surprise. « je hurle si je veux Mino. » mais je croise les bras. il pue l’alcool à des millions de kilomètres, si je restais dans les parage je serais bourrée en deux secondes -surtout vu ma faible consommation d’alcool et ma résistance inexistante à la boisson. « entre, tu me donnes le tournis. Je dois retourner au canapé » je m’exécutais et je le regardais retourner difficilement au canapé ou il s’allongeait sans plus attendre. fronçant les sourcils, non, non décidément je n’aimais pas ce que je voyais, ce qui se tramait devant mes yeux. je décalais du pieds ce qui se trouvait sur mon chemin et vins me planter devant le canapé, face lui « ne me dit pas que tu me l’avais dit Tilda. Je ne suis pas un type bien, elle est partie sans un mot. j’suis qu’une merde » quoi! « Hey, Mino! regarde moi maintenant! » dis-je brusquement avant de m’acroupir pour prendre son visage dans les mains. « Arrête tes conneries il mio amore! » non je ne pouvais pas le laisser dire ça! « j’ai pas à te dire que je te l’avais bien dit, je me suis trompée Mino sur toute la ligne ! » dis-je en le forçant à me regarder dans les yeux. « je me suis trompée sur elle. si elle est capable de te faire ça, elle n’est pas faite pour toi. » j’étais en colère, et je sentais le sang battre dans mes tempes. « c’est elle la merde bordel! putain Mino ça n’a rien à voir avec toi ! » je me relevais et serrais les poings jusqu’à en faire craquer les jointures. « elle sait ce que ça fait pourtant bordel! » dis-je. puis je me retournais et saisis les bouteilles d’alcool sur la table basse. « Déjà tu vaux mieux que ça. tu va pas sombrer dans cette connerie à cause d’elle, tu m’entends !? » dis-je avant d’aller vers l’évier dans l’optique d’y vider les bouteilles qui restaient.

j’étais en furie ouais, et donc je ne me rendais pas compte qu’il était pas dans son état habituel et que crier comme ça n’était pas vraiment conseillé. mais je crois que juste l’idée de le savoir comme ça m’était intolérable. alors non je n’arrivais pas à me calmer. « doucement Tilda » j’avais pas envie d’aller doucement non j’étais pas là pour aller doucement, j’étais là pour m’énerver pour comprendre ce qui c’était passé, mais aussi pour pester avec lui contre Gaby qui venait de foutre des grands coups de battes dans le coeur de mon frère. Comme s’il avait besoin de ça. oui je lui en voulait et je ne donnais pas cher de sa peau si je la voyais en face de moi en ce moment même. j’étais en train d’imaginer toutes les tortures possibles que je pourrais faire endurer à la jeune femme tout en faisant la tornade dans l’appartement de Mino qui était en bordel. et voila qu’en plus il se console dans la bouteille … pfffft …. Il disait n’importe quoi et je ne pouvais pas lui laisser dire n’importe quoi. « on s’est trompé tous les deux Matilda. On a été deux à se planter totalement » je haussais les épaules. Gaby et moi on se connaissait depuis un moment, et j’avais toujours été la première fan de leur amitié à tous les deux. et comme une conne j’avais aussi été la première supportrice de leur relation. tout ça pour ça. je peux vous dire que je m’en voulais terriblement d’avoir fait autant confiance en cette garce. « c’est moi la grande soeur, j’aurais du te protéger … » dis-je un peu plus doucement mais pleine de remords. j’entamais alors la purge. oui retirer toutes ces bouteilles qui ne servaient à rien et les vider dans l’évier. « Tilda, je suis assez grand pour faire ce que je veux. Si je veux être ivre du soir au matin, je le serais. Si je veux être une loque, je le serais aussi. Que tu balances ça à l’évier, c’est pas grave, j’en achèterais d’autre. » il s’est même pas levé. « Putain Mino, tu vas pas t’mettre dans un état pareil pour une conne. » dis-je. mes mots étaient durs et pourtant j’en pensais chacun d’une intensité folle. « C’est pas boire à longueur de journées qui va résoudre quoi que ce soit! » je le regardait durement. « je te laisserai pas t’apitoyer sur ton sort et te renfermer dans ta coquille. Putain Mino, tu vaut tellement mieux que ça. » bien sur que je le croyais quand il me disait qu’il pouvait aller acheter d’autres bouteilles. « et moi tu sais très bien que je pourrais planter ma tente dans ton salon s’il le fallait pour t’empêcher de devenir un sombre crétin alcoolisé. »

« Je vaux mieux que quoi ? » il se foutait de ma gueule là, ou quoi, c’était pas possible autrement. il a besoin d’aide et de toutes manière qu’il le veuille ou pas je l’aiderai, et je serai là, à côté de lui. comme une mère, non pire qu’une mère parce que je suis sa soeur et je sais plein de choses que maman ignore. « que tout ça! » dis-je en désignant l’appartement dans sa globalité. « tu t’fais mal pour rien. Elle en valait pas le coup, on s’est planté sur toute la ligne, ça arrive, mais faut pas non plus s’en tenir à ça. » disais-je doucement en le regardant se réinstaller un peu mieux dans le canapé. d’une main je cherchais mon sac et pris un cachet de paracétamol. je remplis un verre et lui tendais les deux. pour la tête ça serait peut être mieux. « Tilda la seule qui aurait pu me faire être différent c’est pas Gaby. Tu sais très bien de qui je parle. » je haussais les épaules. « Je sais, mais mon chéri, on n’a pas toujours le choix, quand on perd des repères on doit s’en créer de nouveaux. On voit en trouver d’autres. C’est pas aisé c’est sûr. mais Tu peux le faire Mino. T’es une des personnes les plus fortes que je connaisse. » je laissais mes bras retomber le long de mon corps c’était bon ma crise d’hyperactivité était passée, du moins pour le moment a priori. « Enfin peut-être pas. J’ai toujours été attiré par Mia. La seule fille qui m’était interdit de toucher. Si jamais je la brisais, comme j’ai l’habitude de faire, les Peretti auraient été en froid avec nous » j’arquais un sourcil. « Et t’es aussi le mec le plus borné que j’aie jamais rencontré » dis-je en riant un peu. Mia, oui c’était vrai qu’il avait toujours été dans son sillage, et j’avais bien remarqué des regards des sourires. mais une chose était sûre, les Peretti auraient pas apprécié. « Pfffft, qui dit que tu la briserait. Donne un peu plus de crédit aux femmes italiennes steuplé, j’pensais qu’Alessia, Adé, Maman et moi on t’avait donné un bon exemple. » dis-je en levant les yeux au ciel.

« tu fais comme tu veux. M’enfin je pense que ton jules sera pas d’accord que tu ne rentres pas chez toi Tilda. Que je sois ton frère ou pas. Que je sois alcoolique ou pas » je me mis à rire. « parce que tu crois que je lui demanderais son avis! » dis-je d’un trait, et peut être que c’était là aussi la clef de notre mésentente avec Julian en ce moment. « tu sais que j’ai toujours fait passer le sang avant le coeur. ça changera pas demain ça. moi aussi j’suis bornée tu sais! » ouais en fait. c’était pas vraiment très sain que je fasse toujours passer la famille avant le reste. mais j’étais comme ça. doucement je m’asseyais à côté de lui sur le canapé et posais ma tête contre son torse pour me stabiliser. « je te laisserais jamais finir alcoolique! » dis-je finalement.

mon frère c’était l’amour de ma vie. bien sûr il y avait papa et il y avait Julian. mais Mino c’était mon âme soeur, c’était un peu comme mon jumeau, quand il allait bien j’allais bien et quand il allait mal, c’était tout simple, j’allais mal moi aussi, et en ce moment bah j’allais mal. il a fallu un sms et encore le connaissant je suis sûre qu’en ce moment même il se maudissait de m’avoir envoyé ce message, c’était certain parce qu’il savait aussi que j’allais débarquer comme une furie prête à tout dégommer sur mon passage, et surtout sa mauvaise humeur. mais je savais aussi qu’il n’avait pas pu s’en empêcher, parce que lui et moi on se disait tout. si ça pouvait être éprouvant de nous « supporter » ensemble, alors c’est que vous ne nous avez jamais supporté éloignés. j’avais un vrai besoin viscéral de tout lui dire, de tout lui confier. c’était ainsi et il savait bien que si j’étais là a lui gueuler dessus tout décibels dehors, c’était pour son bien, parce que je l’aimais et qu’il n’était pas question pour moi de le laisser se morfondre dans son malheur. « Oui, oui, je vous laisse du crédit. Seulement, elle n’est plus ici, alors je ne peux pas savoir ce qu’il en aurait été. » et je n’en manquais pas une, il avait choisi maladroitement ses mots, je le savais mais j’étais lancée, et quand je suis dans ma lancée, on ne m’arrête que très rarement. « je vais pas l’appeler pour lui dire que j’ai besoin d’elle dans ma vie. Ça serait un peu excessif comme réaction » je souriais et hochais positivement de la tête. « Un peu mais … pourquoi pas après tout, tu as quoi à y perdre mon grand? » dis-je en lui faisait un clin d’oeil et avant de venir déposer un baiser sur sa joue. « Pffft, toute les femmes qui ne se rendent pas compte à quel point t’es génial sont débiles » dis-je en lui ébouriffant les cheveux comme j’affectionnait particulièrement le faire.

la conversation déviait un peu sur Julian et c’était à mon tour d’être un peu mal à l’aise. oui je faisais peut être trop passer la famille avant lui. « Matilda fait pas les même erreurs que moi. Ne délaisse pas ton fiancé, si tu agis de la sorte, tu finiras seule, tu finiras comme moi. » je haussais les épaules. « tu sais Mino, je pense que c’est fini entre Julian et moi … » pour la première fois j’avais réussi à le dire à voix haute. c’était difficile, c’était vraiment dur, mais … c’était Mino merde si je ne pouvais pas le dire à lui, à qui le dire!?« très bien. Ça sera pas facile, mais je vais arreter » je souriais largement et levais les bras victorieuse. « j’ai gagnéeeeee » avant de courir dans tout l’appart comme une folle.