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 (Maona) Une mauvaise nouvelle

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(Maona) Une mauvaise nouvelle _
MessageSujet: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 3:30

C’est la première fois que le dossier de Maona se trouve être entre ses mains. Jusqu’alors, il s’était contenté d’apprendre à la connaître à travers ses yeux, ses mots et n’avait nullement besoin de jeter un œil à ce qui était écrit là. Gaël l’a fait dès le premier jour, en l’embauchant. Eneko lui a fait confiance sur le bout des doigts, mais généralement, il prend tout de même le temps de s’intéresser un peu plus à ceux qui traînent dans les locaux et il l’a fait avec la deuxième stagiaire. Avec Mao, c’est différent. C’est comme s’il fouinait dans sa vie, comme s’il dérobait quelques uns de ses secrets, alors que ce n’est qu’un dossier purement professionnel, qu’il n’y a rien de bien confidentiel dessus. Un curriculum vitae, sa lettre de motivation, des informations personnelles, son adresse, sa date de naissance, le nom de ses parents. Des choses banales. Pourtant, son regard tique sur un prénom, un nom qui lui saute aux yeux, en même temps que son cœur bat plus fort à la lecture. Rapidement, il empoigne le dossier, quitte son bureau pour rejoindre celui de Gaël qui est en pleine discussion avec son assistante, assise sur son bureau. En voyant Eneko, elle se redresse aussitôt, mais ça lui est égal. « Il n’y a pas une erreur dans le dossier de Maona ? » Surpris par sa question, Gaël le regarde, puis le dossier qu’il a entre ses mains. Ca le surprend et il prend un peu trop son temps pour répondre. Eneko s’impatiente. « Gaël, tu es avec moi ou tu réfléchis encore à la façon dont tu vas aborder Madame ? » « Je n’étais pas en train de- » commence-t-il à se défendre, mais Eneko le coupe, en posant le dossier de Maona sur le bureau. « Je m’en fiche. Réponds à ma question. » Gaël s’empresse de prendre le dossier de la stagiaire, de le consulter, en cherchant une possible erreur. « Non, il est bon, qu’est-ce que tu veux qu’il y ait de mauvais et de si important pour que tu t’emportes comme ça ? » « Le nom de sa mère, Gaël, le nom de sa mère. » Il ne voit pas où est le problème, évidemment, puisque lui-même ne porte pas le nom de sa mère, mais c’est pourtant le même, ainsi que le prénom. « Dis-moi que c’est une erreur, bon sang. » Même s’il a la réponse. Où aurait-il été pêcher cette identité ? « Eh bien, non, je ne vois pas. » En grognant, il récupère le dossier de ses mains, l’arrache même, puis revient dans son bureau, claquant la porte derrière lui. Eneko fait les cent pas, jetant le dossier sur la table, passe sa main sur son visage, pour se détendre, décompresser. C’est forcément une erreur. Forcément. Dans la précipitation, il envoie un message à Maona pour lui demander ses disponibilités, pour exiger, même, qu’ils se voient. Il ne peut pas rester avec une information pareille sans lui en parler, sans lui demander confirmation. Il a besoin d’être rassuré. A une lettre près, le nom de famille inscrit là à pu être modifié, par mégarde, dû à une mal prononciation, un truc bête.

Le reste de la journée se passe… lentement. Trop longuement. Les réunions, travailler sur des croquis avec Gaël, ça devient compliqué de se concentrer. Son ami l’a vu aussi, s’inquiète même, mais ne pose pas de questions, sentant que ce n’est pas le moment. C’est sans compter ce dernier temps de travail avec Gaël sur une maquette en cours qui est éreintant. Il peine à se concentrer tant il a cette chose en tête. Gaël l’observe à plusieurs reprises, lui demandant par un regard s’il va bien, regard auquel il répond en se remettant au travail. Finalement, arrive son heure. L’heure de fin. Son temps de travail posé avec Gaël est terminé, mais il va leur en falloir un autre, parce que le travail réalisé n’est pas concluant. Eneko prend son manteau, ses clés, part du bureau, en laissant en plan ses affaires en bordel. Rapidement, il s’engouffre dans son véhicule, parcourant la distance qui le sépare de Mao et quand il arrive en bas de chez elle, il a l’impression de suffoquer. Il sonne à l’interphone. « C’est Eneko. » Il ne se souvient même pas de lui avoir dit bonjour aujourd’hui. Ils ne se sont pas croisés une seule fois. La porte de son appartement s’ouvre. Eneko reste bloqué face à elle, à observer son visage, ses trains, sans pouvoir dire un seul mot. La crainte de la réponse est là, oui. Enfin, il s’avance à l’intérieur, nerveux à l’idée d’avoir une réponse qui ne lui convient pas. Il n’a même pas envie de poser la question, en fait. Brusquement, comme si c’était la dernière fois, il se rapproche d’elle vivement, pose ses mains sur son visage et dans son élan, la fait reculer jusqu’au mur, tandis que ses lèvres appellent les siennes. Oui, il a peur. Peur de ce qui va arriver.
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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 3:53

tu ne l'a pas croisé aujourd'hui, ni lui, ni gaël, ni même personne d'ailleurs. les locaux étaient plutôt vides alors vers seize heure, t'as quitté le boulot. t'es rentrée chez toi, armée de ton croquis à dessin et tu as commencé à dessiner pour le plaisir, pour toi même. simplement. d'ailleurs, tu dessines sans dessiner parce que tu penses à lui, Eneko, et son message bien trop inquiétant. il veut te parler, exige de te voir, ce soir, pour dix-huit heure. le fait qu'il demande tout d'abord un bar t'inquiète. lui et toi, toi et lui, dans un bar, ce n'est pas commun ni normal. puis finalement, il va venir chez toi. inquiétant. trop inquiétant. en attendant, tu as deux heures à tué. alors tu prends ta douche, tu regardes ce que tu as à faire pour l'université, tu envoies quelques messages puis finalement tu te cales devant la télé. simplement, comme une jeune de ton âge. tu as peur de ce qu'il va se passer, tu as un mauvais pressentiment. ton entrevue avec madame Deribay te revient en tête.

« Mademoiselle, ou maona, ou devrais-je vous appeler la maîtresse de mon mari peut-être ? » tu la regardes, interloquée, comment ? comment elle sait ? « vous savez, Eneko, mon mari, laisse souvent traîner son téléphone, de temps en temps alors j'ai eu accès à vos conversations, vous n'avez pas honte ? » tu baisses doucement le regard, avant de le remonter, tu dois tenir tête. « je ... je ne vois pas de quoi vous parlez madame. » elle s'avance vers toi, pose ses longs et fins doigts sous ton menton et plante son regard dans le tien. « ne jouez pas l'innocente, je connais mon mari, ce n'est pas la première fois qu'il s'envoie en l'air avec une petite jeune. ça lui arrive, de temps en temps, lors de ses mauvaises passes, mais vous n'êtes qu'une amourette de vacances, rien de plus. est-ce que vous en avez conscience ? » c'était le coup de grâce, après ça, tu es partie, loin d'elle mais tu ne lui en as pas parlé, à Eneko. parce que tu pensais que c'était faux, un mensonge inventé de toutes pièces. finalement, peut-être pas;


La sonnerie de l'interphone te sort de tes pensées. tu te lèves et réponds immédiatement même si tu sais qui c'est.  « C’est Eneko. » qu'il dit. c'est sec, c'est incertain, et t'as le coeur en miette déjà. qu'est-ce qu'il se passe bon sang. alors tu ouvres la porte d'en bas sans même un bonjour, et tu attends qu'il vienne jusqu'à toi, jusqu'à ton appartement. t'ouvres déjà la porte de l'appartement et tu le vois arriver dans l'encadrement. Il s'arrête. te regarde, tu fais de même. Il ne parle pas alors tu gardes le silence. A ce moment, il s'empare de toi, te fais reculer jusqu'au mu opposé et te plaque contre ce dernier. une vague de chaleur t'assaille pendant que ton esprit est resté en place. tu l'embrasses, passionnément, et tu sens toutes l'incompréhension qui émane de lui. alors tu romps le baiser et tu tentes de te reculer un peu. « je ... Eneko ? qu'est-ce qu'il vous arrive ? il y a quelque chose qui ne va pas ? » dans ta tête, tu penses à sa femme, qui a du lui dire qu'elle savait, qu'elle allait tout lui prendre s'il continuer d'entretenir une relation avec lui. dans ta tête y'a trop de choses en même temps et pourtant tu es loin de la vérité. bien loin de ce qui est vrai. tu ne te doutes pas une seconde qu'il va te demander quelque chose d'irrationnel. « vous m'inquiétez Eneko .. c'est ... c'est votre femme ? non ? c'est quoi ? dites moi, s'il vous plaît, parlez moi. » son silence te fait peur, trop peur, t'inquiète et te serre le coeur. tu attends la nouvelle, tu ne respires plus, comme si tu allais succomber. tu es à deux doigts de tomber dans les pommes.

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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 4:22

C’est si chaud, si intense, si douloureux… Ce baiser, il ne souhaite pas qu’il se termine, il préfère le prolonger, encore, jusqu’à ce qu’elle y mette fin d’elle-même. Maona s’éloigne, d’un pas, lui donnant l’opportunité de l’observer plus en détail. Il l’a pourtant fait des tonnes de fois. Ca lui aurait sauté aux yeux s’il y avait eu une ressemblance, forcément. Un regard, un nez, ou le bas du visage. Il a tellement eu de peine lorsqu’elle a refusé de le prendre avec lui, pour une nouvelle famille, il s’est focalisé sur son visage une dernière fois, pour s’en souvenir, parce qu’il savait au fond de lui que ce serait la dernière fois qu’ils se verraient et c’est bien ce qu’il s’est passé. Eneko n’était pas assez bien pour elle, qui souhaitait préserver sa famille, son nouveau départ. Il ne peut pas croire que Maona fait partie de cette dernière, c’est trop douloureux. C’est encore pire que tout, comme cadeau empoisonné. Il en vient à se demander si durant les vingtaines de fois où a lu, relu, l’identité de sa mère, s’il n’a pas imaginé celui de sa propre mère, pour une raison qu’il ignore, qu’il pourrait trouver si ça peut l’arranger. « Non, il ne s’agit pas de ma femme. » Ca n’a même rien à voir avec elle. Eneko s’avance, fait les pas qu’elle a faits précédemment, pour se rapprocher d’elle. Ses doigts se perdent dans son visage, dans ses cheveux, prenant le temps de la contempler. Et puis il se lance, enfin. « J’ai consulté votre dossier aujourd’hui, celui que nous avons. » Comme ça, ce n’est pas si grave, mais ce qu’il y a dedans lui resserre le cœur. Il ne sait même pas comment amener le sujet. « Je ne vous ai jamais parlé de ma famille, je crois. » Il ne s’est jamais attardé dessus, avec personne. Anna connait les grandes lignes : qu’il ne connait pas sa mère, que son père, il le voit une à deux fois dans le mois, mais que les rapports sont difficiles. « Vous m’aviez posé la question, mais je ne vous ai pas répondu. » Une dispute à éclater juste à ce moment-là et quelque part, ça l’a arrangé. Il n’aime pas parler de ça. « Comment s’appelle votre mère, Maona ? » Il le sait, il a juste besoin d’une confirmation, mais il vient tout de même la chercher. « Vous êtes la fille de Solange Debrest ? » Dans ses yeux, il a besoin de lire que non, mais c’est peine perdue. « Vous a-t-elle dit qu’elle avait déjà eu un enfant, d’un autre mariage ? Vous l’a-t-elle déjà dit ? » Et même s’il est en colère pour tout ce que ça représente, pour leur lien qu’il ne réalise toujours pas, il aimerait que la réponse soit positive, qu’elle ait au moins assumé sa première vie. Qu’elle l’ait assumé lui. Il se le prend en pleine poire, d’un seul coup, alors qu’il ne s’y attendait pas. « Vous a-t-elle déjà dit qu’elle a préféré tiré un trait sur sa première famille, pour la nouvelle ? Pour vous. » Il se rapproche encore, pose sa main sur sa taille pour la bloquer contre le mur. « Est-ce qu’elle vous a dit toutes ces choses, Maona ? Est-ce que pendant qu’elle se montrait excessivement attentionnée, elle vous a soufflé qu’elle ne s’est pas toujours comportée de la sorte ? » Ca lui fait mal d’en parler, si soudainement, alors qu’il préférait enterrer le sujet, pour ne pas à se montrer si vulnérable, comme ça. La douleur doit se lire dans ses yeux, dans son souffle, mais il s’efforce de garder la tête haute.
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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 13:05

Il t'observe, ne te lâche pas du regard, tu fais de même, comme si un combat venait de se lancer, comme si quelque chose allait se produire.  « Non, il ne s’agit pas de ma femme. » qu'il commence par te répondre. très bien, alors là, c'est la panique générale dans ton petit corps, c'est l'angoisse, parce que tu ne vois aucune autre solution mise à part sa femme. tu ne vois aucun autre problème à part cette dernière. alors tu paniques, immédiatement. Il s'approche de toi alors que tu as tenté de fuir pour qu'il te parle, il s'approche et frôle ton visage de ses doigts. la bouche entre-ouverte, tu t'apprêtes à parler, mais il commence. il te devance .   « J’ai consulté votre dossier aujourd’hui, celui que nous avons. » tu secoues la tête, tu ne comprends pas. et alors ? qu'est-ce que tu as dis qui ne correspond pas à ton dossier, tu ne lui as pas menti, il n'y avait rien d'important dedans, rien de conséquent. t'es perdue alors qu'il reprend.   « Je ne vous ai jamais parlé de ma famille, je crois. Vous m’aviez posé la question, mais je ne vous ai pas répondu. » il passe du coq à l'âne, tu ne le suis pas, tu ne comprends pas où il veut en venir. tu ne comprends pas le rapport, si son but c'est de te perdre et bien il est bien parti car tu es perdue. totalement. un brouillard intense s'installe devant tes yeux. tu hoches la tête doucement pour confirmer ses dires, irrémédiablement. tu as besoin qu'il continue de parler, dans sa lancée, car tu ne comprends toujours pas ce qu'il veut. « Comment s’appelle votre mère, Maona ? Vous êtes la fille de Solange Debrest ? » qu'il finit par répondre à sa propre question, oui, c'est bien ta mère, c'est bien elle et il a du le lire dans ton dossier ou quelque chose du genre. ce n'était pas une information compliquée à trouver non plus. alors tu hoches la tête sans perdre ses yeux du regard.  « Vous a-t-elle dit qu’elle avait déjà eu un enfant, d’un autre mariage ? Vous l’a-t-elle déjà dit ? Vous a-t-elle déjà dit qu’elle a préféré tiré un trait sur sa première famille, pour la nouvelle ? Pour vous. Est-ce qu’elle vous a dit toutes ces choses, Maona ? Est-ce que pendant qu’elle se montrait excessivement attentionnée, elle vous a soufflé qu’elle ne s’est pas toujours comportée de la sorte ? » il dit des choses étranges, des choses qui entrent dans ton esprit, se perdent et ne restent surtout pas parce que ce n'est tout simplement pas possible qu'il soit cette personne, ce n'est tout simplement pas possible que ce qu'il dit soit vrai. c'est n'importe quoi. ton esprit bloque toute possibilité, ton esprit le bloque complètement. tu ne fais pas attention à ses yeux, à son désespoir, tu ne fais pas attention à tout ce qu'il peut dire ou te faire ressentir. « qu'est-ce que vous racontez ... » tes mains se plaquent sur ton torse et le pousse. violemment. qu'est-ce qu'il vient te dire ce genre de choses, qu'est-ce qu'il vient de te parler de ta mère et ... et c'est mal ce qu'il te dit, c'est grave, c'est gros, trop gros. « arrêtez ... arrêtez, taisez-vous ! » que tu commences alors à crier en le poussant toujours un peu plus. tu te dégages de son emprise, tu sens les larmes monter et tu fais le rapprochement. doucement. c'est sa femme, c'est obligé, elle a du le mettre en alerte, lui dire qu'elle savait et qu'il ferait mieux d'y mettre fin ... comme ça ? ça lui semblait réellement la meilleure manière ? « vous n'êtes qu'un lâche et votre femme m'avait prévenu, elle est venue me voir, pour me dire que je n'étais pas la première et que ça n'allait pas durer, que ce n'était qu'éphémère mais ... mais vous me dégoûtez !  » tu cries, tu hurles, ton coeur saigne alors que tu ne baisses pas ton regard. « vous n'auriez pas pu trouver autre chose ... une autre raison pour me larguer comme une mal propre. vous ... vous n'êtes qu'un ... vous ... partez de chez moi ! partez ! vous ne connaissez rien de ma mère, vous ne me connaissez pas ! »  tu es énervée, tu es furieuse, tu as mal, tu saignes, tu ne contrôles d'ailleurs pas tes gestes. ce n'est pas vrai ce qu'il te dit, il veut juste se débarrasser de toi.
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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 13:55

Eneko fait plusieurs pas en arrière, déstabilisé par la violence de son geste, par le fait qu’elle le repousse, pour la première fois. Il se tait, la mâchoire crispée, les sourcils froncés. Il étouffe et a l’impression de suffoquer lorsqu’elle parle de sa femme. Elle est au courant, de tout ce qui se passe, de Maona, sans même qu’il ne sache comment. Il ne pensait pourtant pas avoir fait de faux pas jusque-là, pensait même avoir été plutôt discret avec Anna, mais ce n’est pas tant qu’elle soit au courant qui le marque. C’est le reste. Il ne supporte pas qu’elle lui dise qu’il est lâche, encore moins qu’il la dégoûte. Il ne supporte pas ce regard qu’elle pose sur lui, différent de ceux qu’il connaît. « Ne me dites jamais ça, Maona, ne me dites jamais que je vous dégoûte, vous entendez ? Je ne veux pas l’entendre de votre bouche. » De celles des autres, ça lui est égal, mais pas venant d’elle. Avoir de l’estime pour ses yeux, qu’elle pense du bien de lui, Eneko y tient. Anna vient de mettre son petit grain de sable pour tout bousiller, pour les sauver, eux, au détriment d’une histoire qui le tient à cœur, quitte à le faire passer pour ce qu’il n’est pas. Un homme marié qui n’est pas à sa première infidélité. « Comment ? » commence-t-il, le cœur lourd. « Comment vous pouvez croire une chose pareille ? Anna, bon sang, Anna ! Vous préféré croire ce qu’elle dit, vraiment ? » Ca le tue à petit feu de voir que sa sincérité est remise en doute en si peu de temps, à cause d’Anna, principalement, de ce qu’elle a pu lui dire. Ca le rend furieux d’imaginer son épouse venir retrouver Maona pour lui parler, lui mettre des idées dans la tête qui ne sont pas réelles. Elle a voulu sauver les meubles. « Nom de Dieu, Maona, si j’avais voulu vous quitter, je l’aurais fait depuis longtemps et avec une raison moins grave que celle-ci ! Enfin, vous me prenez pour qui ? » Anna se fiche bien de ce qu’elle pourrait penser de lui, elle. C’est ce qu’elle a voulu, finalement, faire en sorte que Mao s’éloigne, qu’elle ne puisse plus le regarder sans manquer de confiance. « Vous lui donnez exactement ce qu’elle veut. Tout ce qu’elle désire, vous lui servez sur un plateau d’argent. » Elle doit bien être satisfaite, maintenant qu’elle a fait ce sale boulot. Ce n’est cependant pas une chose qu’il cautionne. Ses yeux se posent sur le téléphone portable de Mao, qui est posé sur la table. Il le prend, le lance sur le canapé, furieusement. « Demandez-lui. Demandez-lui ! » S’écrie-t-il. Mais elle a raison : Eneko ne connait pas sa mère. Il a coupé les ponts dans son adolescence et aujourd’hui, à part quelques détails qu’il a appris par son père, il n’a aucune idée de comment elle vit. Jusqu’à ce qu’il en sache encore plus avec ce que Mao a pu lui en dire, jusqu’à cet appel qu’elle a reçu. Tant d’attention. Il ne comprend pas comment elle a pu changer à ce point. Eneko s’efforce de ne pas trop y songer, de ne pas montrer que ça le touche, mais il ne contrôle rien. Il fait les cent pas, tourne en rond, passe sa main sur sa nuque pour se calmer et puis s’arrête face à Mao. « Vous voulez que je vous dise pourquoi elle n’a pas souhaité vous voir évoluer dans la branche de l’architecture ? » Ca lui saute aux yeux, maintenant. Cette fameuse raison qu’elle ne connait pas, lui, il la connait. « C’est parce qu’elle ne voulait pas qu’on se rencontre. C’est parce qu’elle n’avait pas envie que je vous parle d’elle. Elle semble tellement tenir à vous que l’image qu’elle vous renvoie est importante. Celle de la bonne mère. Solange n’a pas toujours été comme ça. Demandez-lui ce qui s’est passé après que l’entreprise dans laquelle elle bossait a fait faillite. Passez-lui le bonjour de ma part, aussi, ça lui fera plaisir. » C’est de la dérision. Ca fait bien longtemps qu’elle a fait une croix sur lui, elle aussi, même si elle ne voulait peut-être pas qu’ils coupent les ponts. Il l’a aidé, ça a dû lui faciliter la vie. « Souhaitez-vous vraiment que je passe le pas de la porte ? »
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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 14:19

comment tu peux le croire ? aussi bien que tu le connais lui, que tu la connais elle, que tu vois son regard là, détruit. Aussi bien que ses mensonges qu'il te lance en pleine tête pour un peu plus t'enterrer, comme s'il avait une raison que tu ne dises rien sur leur relation, il te sort le plus catastrophique des scénarios. il te sort le pire de ce qu'il pourrait arriver. il te dégoûte, mais tu ne prends pas le risque de lui répéter. « Nom de Dieu, Maona, si j’avais voulu vous quitter, je l’aurais fait depuis longtemps et avec une raison moins grave que celle-ci ! Enfin, vous me prenez pour qui ? » tu hausses les épaules, furieuse, toujours autant. tu le foudroies du regard, pourquoi est-ce qu'il te fait ça à toi ? toi ... toi qui pensais qu'il tenait à toi, il s'est bien fichu de toi. « j'en sais rien, à vous de me le dire ! peut-être que vous vous êtes lassé, peut-être que je ne suis pas assez obéissante, peut-être que vous ne voulez pas que ça se sache alors vous tentez de mettre dans mon esprit une sale histoire, peut-être que vous tentez de détruire ce qu'il me reste de conscience. » parce que c'est ce qu'il fait, à petit feu.   « Vous lui donnez exactement ce qu’elle veut. Tout ce qu’elle désire, vous lui servez sur un plateau d’argent. Demandez-lui. Demandez-lui ! »   il balance ton téléphone, sur le canapé, tu te recules, immédiatement, de peur. peur qu'il ne s'énerve plus, peur qu'il ne dérape. « Vous voulez que je vous dise pourquoi elle n’a pas souhaité vous voir évoluer dans la branche de l’architecture ? C’est parce qu’elle ne voulait pas qu’on se rencontre. C’est parce qu’elle n’avait pas envie que je vous parle d’elle. Elle semble tellement tenir à vous que l’image qu’elle vous renvoie est importante. Celle de la bonne mère. Solange n’a pas toujours été comme ça. Demandez-lui ce qui s’est passé après que l’entreprise dans laquelle elle bossait a fait faillite. Passez-lui le bonjour de ma part, aussi, ça lui fera plaisir. » il te fixe, arrête de faire les cents pas. te regarde. tu captes chacun de ses mots, comme si des pièces d'un puzzle enfoui se réveillait. petit à petit. « Souhaitez-vous vraiment que je passe le pas de la porte ? » c'est comme si cette phrase signait l'arrêt de votre relation, comme si tu n'allais plus jamais le revoir. comme si c'était la fin. tu ne peux pas l'accepter. alors tu tournes ta tête, de droite à gauche. « non. » c'est sur un ton moins oppressant, plus singulier, mais c'est un ordre, il ne doit pas partir, pas alors que tu penses toutes ces choses infâmes, pas tant que la situation ne sera pas éclairée. alors tu prends ton téléphone, tu composes le raccourcis pour joindre ta mère et tu te plantes devant Eneko. tu le fixes, sans peine, tu le fixes pendant que ça sonne. quand elle décroche, tu mets le haut parleur. ah ma chérie, tout va bien ? tu vas bien ? tu prends le temps de te poser, tu respires un coup avant de répondre. « non maman, non, ça ne va pas du tout. j'ai ... est-ce que tu as un fils ?» c'est cash, c'est précis, c'est net, tu n'as pas le temps de passer par quatre chemins pour arriver à ta réponse. tu parles sans perdre le regard d'Eneko. mais ... qu'est-ce que tu racontes mon ange? « tu ne réponds pas à ma question, est-ce que tu as un fils, Eneko, est-ce que ... est-ce que c'est ton fils maman ? » le silence est pesant, lourd, accru. il t'assaille et répond à sa place. oui. ça fait mal. ça fait si mal. tu sens tes jambes te lâcher, tu sens tout ton corps sombrer. ton esprit n'est plus là, tu n'entends pas ce qu'elle dit par la suite, tu n'entends pas ce qu'elle essaie de dire. peut-être des excuses, des explications, quelque chose comme ça, ou peut-être même qu'elle te demande comment tu sais. tu ne sais pas, tu n'es plus là, tu es déconnectée. tu regardes dans le vide et ... sous la colère tu lances ton téléphone. tu le lances. il vient s'écraser contre le mur opposé dans un fracas. qu'est-ce que tu as fais ? qu'est-ce qu'elle t'a laissé faire en te cachant une chose si énorme, si grosse ... comment c'est ... possible ? elle vient de te détruire, elle t'a sali de ses mensonges, elle t'a sali. tu n'es plus rien, tu as ... tu as couché avec ton ... ton ... frère. tes yeux se plantent dans les siens et tu comprends son désespoir, tu comprends ce qu'il se passe dans sa tête. tu le comprends, tout ce mal qui doit l'habitait t'habite aussi. « non ... non ... c'est pas possible, qu'est-ce qu'on a fait ...  » tu vois qu'il tente de s'approcher, mais tu recules, tu l'arrêtes d'une main. « stop stop, non, c'est ... c'est mal.  »

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MessageSujet: Re: (Maona) Une mauvaise nouvelle   (Maona) Une mauvaise nouvelle EmptyLun 28 Mar - 15:14

Ce non, ce n’est pas une réponse, ça sonne plutôt comme un ordre, alors il reste là, à attendre qu’elle passe son appel, aurait préféré ne pas entendre la voix de sa mère qu’il n’a pas entendu depuis des années maintenant. Il ne l’avait pas oubliée pour autant, elle tournait en boucle dans sa tête lorsqu’il se rappelait de leur dernière entrevue. Eneko n’aime pas l’entendre, encore moins les petits surnoms qu’elle donne. Les siens se sont arrêtés très rapidement, mais il n’a pas eu le même rapport. Ils étaient loin d’être proches, comme Mao et Solange. Elle a pris son rôle de mère à cœur, s’est rattrapée de ses erreurs passées, mais pas pour lui. Elle ne fait que s’enfoncer davantage en n’avouant pas tout de suite. Il a envie de rire tant la situation est énorme, tant ça le touche au fer rouge. Si Solange avait pu éviter ça, elle l’aurait fait. S’il n’y avait pas eu le père de Maona pour l’encourager dans sa voie, leur mère se serait arrangée pour l’encourager à voir d’autres choses, s’intéresser à d’autres activités. Le « oui » tombe et dans la précipitation, Solange s’enfonce dans des explications. Elle souhaitait les préserver, la protéger, elle. Et puis elle lui demande si elle a rencontré Eneko, si l’information vient de lui. Toutes ces phrases ne font que le conforter dans ce qu’il a toujours pensé : elle s’en fiche de lui, il n’existe pas. Solange continue de parler, demande après sa fille si elle est toujours là, du moins c’est ce qu’il suppose qu’elle allait demander, puisque le téléphone éclate contre le mur avant qu’elle n’ait le temps de terminer. Ca y est. Les choses sont dites, sont révélées, mais Eneko peine encore à tout bien réaliser. Il s’est épris de la fille de sa mère, de sa petite sœur. Il l’a désiré, plus que n’importe qui, l’a embrassée, l’a touchée. Il lui a fait l’amour, à plusieurs reprises. Ses yeux se perdent dans la pièce, fixant un point dans le vide, tandis qu’il essaie de tout remettre en place. C’est en train de le bouffer, de le rendre malade. Eneko relève la tête vers Mao qui le croit maintenant. Il s’avance d’un pas, souhaite se rapprocher, réduire la distance, qu’il n’y en ait plus, même, mais pour la deuxième fois, elle le repousse. Doucement. Pourtant, c’est encore plus violent que la première fois, ça fait mal. Il aurait préféré que leur relation se termine à cause d’Anna, finalement, parce qu’il y aurait toujours eu possibilité de recoller les morceaux. Là, il sent que même avec tous les efforts du monde, ils ne peuvent rien faire. Leur lien de parenté, ce sang qui coule dans leurs veines, le même, fait blocage et lui donne un goût amer. Il n’a jamais autant espéré ne pas faire partie de la vie de Solange que maintenant. Même sans être là, près de lui, elle continue de s’acharner, sans même que ce soit volontaire, mais il lui en veut, parce qu’il faut bien trouver une personne sur qui rejeter la faute. « Je vais rentrer. » Finit-il par dire, sur un ton posé, murmuré. Eneko s’avance, hésitant, s’efforçant de ne pas croiser son regard, pour ne pas faiblir, craquer. Son cœur l’a fait depuis longtemps. Il s’est resserré, s’est fissuré, dès qu’il a pris connaissance de son dossier. Maintenant il se brise. Ses lèvres atteignent sa joue sur laquelle il s’autorise à déposer un baiser, un dernier et il n’a même pas le droit de capturer ses lèvres, ça le tue. Avec son nez, il effleure sa joue et murmure : « Prenez soin de vous. » Eneko n’a pas envie de la quitter, de s’en éloigner, mais il se force à le faire, à se retourner face à cette sortie, à cette porte qu’il ouvre, qu’il referme, en même temps que leur relation se termine ? Cette unique pensée lui semble tellement inconcevable. Pourtant…
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(Maona) Une mauvaise nouvelle
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