i don't go anywhere (numaïse)

tu t'en souviens encore, t'étais entrain de boire un verre à ton bar habituel avec tes colocataires quand ton portable a sonné dans ton pantalon. tu l'as regardé et t'as vue le numéro d'ade; la petite soeur de numa, puis ton petit coeur de femme sauvage a fait qu'un tour et t'as décrochée le coeur battant fort (très fort) t'as essayée que ta voix ne trahisse pas ton angoisse, t'étais heureuse d'entendre la voix d'ade; mais tu savais qu'elle ne t'appelait pas pour parler de la pluie et du beau temps. tu t'es levée alors que tu plaquais ton portable sur ton oreille attentive à ces mots, puis hésitante; elle a fini par tout te déballer et sur le coup, t'as cru à une blague de mauvais goût ça ne pouvait pas être possible, pas lui. t'as encaissée la nouvelle; t'es retournée auprès de tes potes qui te questionnèrent d'un regard et t'as secouée la tête désignant que tu n'avais pas envie d'en parler. t'es pas le type de fille qui parle de ses histoires et encore moins de ceux de tes amis. t'as passée le reste de la soirée avec eux; pourtant ton esprit était déjà ailleurs, il était déjà à barritz auprès de lui. t'as rassemblée tes affaires et t'as pris le premier avion; tu te devais d'être là, ce n'était pas négociable, pas pensable que tu puisses être ailleurs à surfer à te la couler douce pendant que lui était en pleine tempête, tu devais être là. ayant louée ton appartement lors de ton départ; lorsque tu revins, tu t'installais chez tes parents; ceux-ci étaient bien ravis de te retrouver et toi aussi au final. tu as défait ta valise; tu as retrouvé ta chambre, celle-ci était métamorphosé en bureau, mais tu y installais un matelas le temps de te retrouver un appartement convenable. finalement, tu t'es rendue à l'hôpital; cet endroit qui te fout les boules, tu l'as fait pour lui évidemment. tu as demandée où était sa chambre; puis t'as marché dans le corridor, tes bottines claquaient sur le plancher; tu marchais d'un pas assuré jusqu'à ce que tu sois près sa porte, qui était déjà ouverte. t'as sentis l'angoisse t'envahir et t'es demeurée quelque secondes l'épaule appuyé contre le mur, puis t'as inspirée et t'as fait ce fameux pas sachant que maintenant il pouvait te voir. il avait le regard rivé à la fenêtre et t'as eut ce sourire timide aux lèvres et tu as frappé délicatement à la porte t'appuyant alors que ton regard vint croiser le sien où ton sourire s'élargit un peu plus et tu soufflais; « t'as vraiment une sale tête favre..»charmant comme approche, vous ne trouvez pas? avec isaïse c'était toujours comme ça; pourtant cette phrase ça voulait tellement dire plus; mais la belle n'a jamais été très douée avec les mots à la teinte sentimentale et émotive.

qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? fixer le plafond ? ou fixer le mur d'en face ? bonne question. qu'est-ce que tu as fait hier ? c'était le plafond ou le mur ? t'as un doute, tu ne t'en souviens plus vraiment. les jours se ressemblent de trop, t'as l'impression d'être coincé dans un jour dans fin, comme si tu revais chaque jour la même journée. seules tes séance de kiné avec betina te sortent de ton cauchemar ambulant. penser à elle pourrait presque te faire sourire. tu ne la vois pas aujourd'hui, donc ça sera certainement un jour sans, tu vas attendre simplement, que le temps passe encore et encore jusqu'à ce qu'il fasse nuit, jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dormir et ainsi de suite. « t'as vraiment une sale tête favre..» t'entends finalement, tu tournes la tête et tu tombes sur elle. t'avais reconnu la voix, mais .. mais tu pensais te tromper, ce n'était pas possible, elle n'était pas censée être là non, elle était censée être loin, elle avait fait ses valises et était partie. tu la regardes, la bouche à moitié ouverte, tu ne sais pas quoi lui dire quoi lui répondre alors tu restes là comme un con à l'observer quelques secondes. et t'as vu la tienne, t'as trop pris l'soleil ma pauvre. tu lui réponds alors avant de te redresser. tu te mets en position assise et tu l'observes. Isaïse, elle est belle, elle est là devant toi, elle est revenue et ta ton p'tit coeur qui bat doucement la chamade sans prévenir. Elle, c'est ta meilleure amie, c'est ton tout, et tu sais que sa présence va t'aider, tu sais qu'elle ne va pas t'attendrir, elle va te bouger et quelque part, tu en as besoin. bien trop besoin. t'es venue voir l'estropié ? tu demandes simplement, alors qu'un sourire se dessine sur tes lèvres, un vrai et beau sourire.

vos regards se croisent et tu te sens bien, tu te sens de nouveau chez toi. tu te décolles du mur et tu entres dans la pièce alors que ton sourire demeure scotché à tes lèvres.et t'as vu la tienne, t'as trop pris l'soleil ma pauvre. tu lâches un petit rire à ces paroles, le soeil d'hawaï te va bien; d'ailleurs les mecs, les filles de l'île où tu étais l'on tous dit, que ta peau dorée c'était beau. tu marches tranquillement et tu t'arrêtes à son chevet alors qu'il a repris la parole; t'es venue voir l'estropié ? tu fronces les sourcils et tu secoues la tête avant de jeter un oeil derrière toi et tu avoues d'une voix normale; « pas du tout, je suis venue parce qu'on m'a dit qu'il y avait des infirmiers extrêmement sexy par ici.» tu rapportes ton attention sur ton meilleur ami et tu souris en coin, d'un sourire malicieux. c'est bon de le revoir, de voir son sourire qui réchauffe le coeur; tu te doutes que ça n'a pas dû être facile au cours des derniers mois, mais maintenant que t'es là; tu comptes essayer de changer ça comme tu le peux. tu demeures un moment silencieuse à le regarder, tu ne portes même pas attention à sa jambe manquante; comme si t'avais oublié la raison principale de sa venue ici. pour toi, numa c'est un guerrier; c'est le mec à qui il n'arrive que du bon, le mec qui réussi tout ce qu'il entreprend sans grande difficulté. « ils te traitent bien ici?» que tu demandes avec un ton plus sérieux, ton côté protecteur et maternel semblent prendre le dessus. maintenant que t'es rentrée, tu veux t'organiser pour que tout ce passe bien pour lui. sinon, t'étais prête à aller leur botter le cul sans gêne ça te faisait pas peur au contraire, t'étais prête à tout pour lui.

tu la regardes, sans la lâcher des yeux, parce que c'est étrange de la voir là, isaïse, c'est étrange de la voir debout, dans ta chambre d'hôpital. tu ne comprends pas pourquoi, ni même comment, mais elle est là. elle est là, et ça fait un bien fou de la voir devant toi. « pas du tout, je suis venue parce qu'on m'a dit qu'il y avait des infirmiers extrêmement sexy par ici.» qu'elle t'informe en regardant derrière elle, d'une voix tout à fait normal, tu laisses un petit sourire s'afficher sur tes lèvres devant sa réponse, c'est la brune tout craché ça. ouais, c'est vrai, ils sont pas si mal .. tu réponds, uniquement alors qu'elle s'approche, qu'elle regarde un peu plus le lit, qu'elle te regarde toi, sagement, avec cet air sérieux. « ils te traitent bien ici?» qu'elle te demande finalement, avec cet air protecteur que tu lui connais si bien, tu sais qu'elle a toujours été comme ça avec toi, qu'elle a toujours fait en sorte de prendre soin de toi, parce que toi, t'as jamais vraiment su l'faire, parce que toi, t'as toujours pris soin des autres avant toi même. beaucoup trop bien .. tu lui ajoutes, tu l'informes, doucement, oui beaucoup trop bien alors que tu tentes malgré tout de les envoyer chier, de leur crier dessus. tu tentes, mais tout le monde revient vers toi pour t'emmerder, encore et encore, alors que tu veux simplement être seul. même si je suis insupportable .. enfin bon, ça va, ils font tout pour ... pour j'sais pas trop mais t'as pas besoin d'aller leur gueuler dessus t'inquiète, je l'ai déjà assez fait.

tu t'avances, tes yeux plantés dans les siens encore plus près de son lit d'hôpital; tu le scrutes à la loupe attendant la moindre réaction de sa part, puis tu souris amusé en entendant ces propos; ouais, c'est vrai, ils sont pas si mal .. évidemment, t'as toujours eu du goût pour les mecs rien de moins. t'as toujours fréquentée des mecs canons, des connards pour la plupart, mais des canons quand même. puis voilà que tu joues la carte de la féline protectrice; tu ne peux pas faire autrement avec lui, c'est comme ton petit frère; l'homme de ta vie aussi. sincèrement, c'est l'un des mecs pour qui tu as le plus de respect sur terre et que tu aimes; pas d'un amour comme une fille peut ressentir envers son petit-ami, non c'est plus fort que ça. c'est ta moitié tout simplement et tu ne t'imagines pas vivre sans lui. d'ailleurs, t'as eu vachement peur quand sa petite soeur t'a appelée ce jour là, t'as eu peur et t'as cru que ton monde allait s'effondrer durant un court instant. évidemment, t'es pas une sentimentale; t'es pas le genre de fille qui va aller lui balancer tout ça en larmes, lui dire que t'as eu peur qu'il crève, qu'il parte sans toi. tu lui demandes s'il le traite bien, t'es sérieuse et ton visage en témoigne aussi. t'es prête à aller casser des gueules s'il le faut; tu t'en fous.beaucoup trop bien .. tu te doutes qu'il va enchaîner alors tu le laisses continuer; même si je suis insupportable .. enfin bon, ça va, ils font tout pour ... pour j'sais pas trop mais t'as pas besoin d'aller leur gueuler dessus t'inquiète, je l'ai déjà assez fait. tes sourcils se froncent et tu laisses échapper un rire, quoi il plaisante là c'est ça, où sont les caméras? lui, insupportable alors là c'est la meilleure de l'année. tu t'humectes les lèvres doucement et tu prends finalement la parole; « arrête, je paris que les infirmières veulent toutes t'avoir comme fils ou alors comme gendre pour leurs filles.» ton sourire amusé s'élargit et tu fais une petite moue devant sa tête. « même ma mère a toujours rêvée de t'avoir comme gendre.» que tu dis toujours avec cet air amusé et là, tu ne mens pas du tout; ta mère a toujours trouvée que numa était le mec parfait pour toi, mais toi tu ne sembles qu'attirer la racaille, les mecs au passé trouble. t'as besoin de ça, peut-être quelque part; d'un mec qui peut réussir à te tenir tête et t'ébranler, t'as pas besoin d'un mec trop doux qui veut te materner ça tu refuses ça t'exaspères.

« arrête, je paris que les infirmières veulent toutes t'avoir comme fils ou alors comme gendre pour leurs filles. même ma mère a toujours rêvée de t'avoir comme gendre.» tu la regardes, tu souris. tu connais bien sa mère, tu l'as déjà croisé, plusieurs fois, elle est adorable, elle a toujours été aux petits soins avec toi. tu l'aimes bien sa mère, comme ta mère aime bien Isaïse d'ailleurs. mais ça a toujours été simple, sans ambiguïté entre vous. vous êtes amis, vous êtes deux parties d'une même chose, deux parties dans deux corps différents. tu ferais beaucoup pour Isaïse, comme elle ferait beaucoup pour toi, tu le sais bien, et ça fonctionne. quand elle est partie, tu as eu mal oui, mais tu as compris son choix, tu ne l'as pas retenu, loin de là, tu l'as encouragé, pour qu'elle vive simplement. mais t'es bien content qu'elle soit de retour, tellement content qu'elle soit de retour, parce qu'elle t'avais manque même beaucoup manqué la brune. il n'y avait plus personne pour te remettre dans l'droit chemin. t'en as fait des conneries sans elle. ta mère sera déçue à jamais. tu souris, doucement, parce qu'Isaïse, elle attire les mauvais garçons, les bad guys, combien de fois tu lui as dis de faire attention, combien de fois tu as voulu te montrer grand, fort, t'as voulu rentrer dans l'tas pour la protéger mais tu n'as pas été capable non, parce que toi, numa, t'es une peluche, t'es un gentil garçon, t'es un non violent. dans une bagarre, t'es celui qui se fait frapper, pas celui qui frappe. encore moins maintenant que tu ne peux plus tenir sur tes deux jambes ! bon, j'pense qu'il faut que je te dise que pendant que t'étais pas là, lia est revenue. lia, c'est ton ex, qui faisait partie de la bande aussi, qui a tout claqué, qui a tout plaqué et qui n'a pas laissé un mot avant de partir. c'est celle qui t'a brisé en mille morceaux, celle que tu retiendras toute ta vie. j'ai .. j'ai pas su me montrer fort tu sais. je suis tombé dans le panneau, une nouvelle fois, puis elle .. elle s'est cassée. encore. tu dis, tu lui dis, le coeur un peu plus léger de te confier à Isaïse. tu sais qu'elle va te remettre sur les rails.

«ta mère sera déçue à jamais» tu souris à ton tour doucement en haussant également les épaules. ta mère a dû faire un deuil, parce que ouais; toi, tu attires que la mauvaise graine c'est comme ça et ça toujours été comme ça, étrangement t'as jamais cherché à changer ça; à croire que t'es un peu masochiste, mais au fond c'est que tu te dis que tu ne mérites pas mieux que ça c'est tout. voilà que ton meilleur ami reprend la parole; «bon, j'pense qu'il faut que je te dise que pendant que t'étais pas là, lia est revenue.» tes sourcils se froncent lorsque tu entends ce prénom résonner à tes oreilles; cette fille, elle faisait partie de la bande ouais; tu tentais de jouer la fille cool avec elle; parce que c'était la copine de ton meilleur pote et que tu souhaites que le meilleur pour lui; mais au final, tu n'as jamais réussie à la blairer correctement cette fille-là. t'avais l'impression qu'elle avait un visage à deux faces, qu'elle utilisait la gentillesse de numa; mais tu ne disais rien de ça, tu te tenais à carreau pour ton meilleur ami, heureusement parce que sinon tu ne t'aurais pas gênée pour lui parler entre quatre yeux. étrangement, avant qu'il ose poursuivre ses explications; tu sens déjà que ça sent mauvais, mais tu le laisses continuer quand même;«j'ai .. j'ai pas su me montrer fort tu sais. je suis tombé dans le panneau, une nouvelle fois, puis elle .. elle s'est cassée. encore.» cette fois, ta mâchoire se crispe et tu sens ton sang ne faire qu'un tour; bordel de merde tu la détestes, t'aurais juste envie de lui refaire le portrait à cette conne. d'ailleurs, tes pensées franchisent tes lèvres; t'es comme ça, impulsive (trop) impulsive. « sale pute, je vais lui refaire le portrait si elle ose se ramener encore avec ses yeux de biche et sa bouche en trou de cul de poule.» tu grimaces, tu passes une main dans tes cheveux; puis tu viens à recroiser le regard de numa et tu t'adoucis un peu, il a toujours eut cette façon silencieuse de calmer la tempête en toi. tu renifles légèrement et tu oses les épaules en te justifiant; « j'ai jamais pu la blairer celle-là.» que tu avoues en marmonnant, non tu ne vas pas t'excuser d'avoir dit de telles paroles; parce que tu penses clairement ce que tu dis, mais en même temps; tu vois à quel point ça à bouleversé ton meilleur ami et au fond ça te fait de la peine, t'as mal pour lui. parce que ouais; numa c'est le type le plus gentil que tu connaisses, avec de belles valeurs, généreux, attentionné, t'arrives pas à croire que des filles puissent lui briser le coeur; toi, tu ne pourrais jamais faire une chose pareil.

« sale pute, je vais lui refaire le portrait si elle ose se ramener encore avec ses yeux de biche et sa bouche en trou de cul de poule.» t'es pas choqué non, parce que c'est du isaïse tout craché, parce que c'est comme ça qu'elle fonctionne, parce qu'elle est impulsive, franche, honnête, caractérielle et légèrement vulgaire sur les bords. c'est elle ta brune, alors ses mots en t'étonnes en rien. « j'ai jamais pu la blairer celle-là.» qu'elle rajoute, comme pour se justifier, tu hausses les épaules en même temps qu'elle, puis tu tu remets ta tête contre l'oreiller en fixant le plafond, uniquement, tu sais pas quoi lui dire. j'pensais que tu devais être au courant que j'suis vraiment con, que j'sais pas résister, et que j'me suis encore pris un mur en pleine face. tu rajoutes, pour lui expliquer pourquoi tu lui en parles. tu ne veux pas lui faire de mal, tu ne veux pas qu'elle tombe dans la rage, ou quoique ce soit, tu veux juste lui faire remarquer que t'as pas vraiment changé finalement. enfin, un mal pour un bien quoi. après qu'elle soit partie, j'me suis remis en question, j'suis pas tombé si bas. j'me suis simplement dit qu'il était temps que je me reprenne et que je commence par cette douleur insupportable que je traînais depuis plus d'un an. l'attente c'est jamais bon, du coup ... du coup, ça c'était bien trop infecté et ils n'ont pas pu sauver ma jambe. tu conclus, finalement, sur cette note qui fait terriblement mal au coeur. c'est vrai ça, c'est ta faute, t'as attendu, justement pour éviter cette situation, et au final, tu n'as fait que plonger dedans. rien d'intéressant dans ma vie .. bref, et toi alors ? raconte moi un peu.

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