Drink, drink, drink. [Simon].

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Une longue journée venait de se terminer. Une journée de merde qui plus est. Elle s'était levée en retard et avait du se presser pour arriver à l'heure en cours. Le chat avait fait ses besoins sur le sol de l'appartement et non dans sa litière pourtant changée la veille. Arrivée en TD, on lui avait ramassé son devoir qu'elle avait clairement bâclé la veille. Ses CM lui avait paru durer des heures et des heures. Une torture. Mais heureusement, un petit quelque chose lui redonna le sourire. Un simple message d'une amie qui lui proposait de sortir le soir-même. Alessia ne pouvait clairement pas refuser cette proposition. Elle n'était pas sortit s'amuser depuis longtemps. Trop longtemps, ça devait bien faire une semaine et demie.
Rentrée à son appartement, elle jeta son sac dans un coin, jetant sa veste dans un autre. Se retrouvant sur son canapé. « Le chat ? » Et comme par magie, la petite boule de poils apparut dans le salon, marchant tranquillement comme à son habitude. Un chat qui sauta sur les genoux de l'étudiante en venant se frotter à elle. « Ouais, c'est ça, essaie de te faire pardonner pour ta connerie de ce matin. » Et l'animal se coucha, ronronnant sans bouger. Il semblait calme pour une fois. Un moment de répis dans leur conflit perpétuel. Elle profita de ce temps pour simplement caresser le chat, se retrouvant avec des poils plein les mains. Elle souffla dessus avant de les regarder tomber au sol. Elle devrait faire le ménage sous peu. Mais elle n'avait pas le temps actuellement. Elle devait aller se préparer si elle ne voulait pas être en retard. Elle souleva le chat, qui ne protesta pas, le posant sur le canapé. Alessia se leva ensuite et se prépara. Rien d'exceptionnel en soit. Un short ainsi qu'une blouse.
La jeune femme rejoignit ses amies à quelques pas du caveau. Un bar où elles passaient la plupart de leur soirée. C'est d'ailleurs ici que bossait Mino, son grand frère, ainsi que Simon, un ami de ses frères. Alors oui, ce n'était clairement pas un endroit où elle devrait pouvoir se lâcher puisqu'elle finirait par se faire remonter les bretelles par ses frères. Mais elle sortait toujours là, c'était un endroit génial. Alors la voilà désormais en compagnie de ses deux amies. Elle les salua l'une après l'autre en souriant. « Comment tu vas ? » Alessia fit face à ses amies en passant une main dans ses cheveux. « Génial. Et vous ? » Elle répondirent toutes les deux qu'elles allaient bien et sur ces paroles, elle entrèrent dans le bar. Il devait être autour des vingt heures. Le bonne heure comme on dit. Certaines personnes étaient déjà ivres. Rien d'étonnant en faites. Alors les filles s'installèrent à leur place habituelle. Et comme toujours, ce fut Alessia qui alla prendre les commandes. Elle alla donc vers le bar et sourit en voyant que c'était Simon qui bossait ce soir. Au moins ça n'était pas son frère. Elle attendit qu'il termine de servir les quelques autres personnes avant de grimper sur un tabouret pour lui faire la bise par dessus le comptoir. « Salut le barbu. Prend en note la rime que je viens de faire. » Elle lâcha un petit rire en remettant ses pieds au sol. « Tu peux nous mettre trois bières ? » Elle accompagna ses dires d'un petit sourire.

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Y a de la fatigue qui se lit sur ses traits tirés, des cernes qui se profilent sous ses yeux clairs alors qu’il se met une nouvelle paire de claques, assit sur une chaise dans les bureaux, derrière le bar, à regarder l’heure qui défile sur l’horloge. Pour le coup, il se sent con, parce que s’il est crevé il peut pas tellement la ramener; c’est lui qui a demandé à doubler ses heures, pour gagner plus ou, plutôt, dans l’espoir de grapiller de l’argent supplémentaire. Il sait pas encore ce qu’il va vraiment en faire de ce blé, constitué à soixante pour-cent de pourboires qu’on lui glisse pour son sourire et ses blagues vaseuses, mais l’idée de pouvoir avoir de l’argent à dépenser dans tout et n’importe quoi, ça lui arrache un sourire. Sa bouteille d’eau à la main, une légère gueule de bois qui lui fend encore le crâne en deux, des relents de vin bon marché et Simon se sent aussi pitoyable qu’un épisode des Feux de l’Amour; le seul truc bien c’est l’idée de pouvoir revenir d’entre les morts dans l’épisode suivant. Dixième gorgée, son gosier qui le fait moins souffrir à mesure que l’eau fraîche lui hydrate les tissus, usés à force de gueuler pour couvrir la musique trop forte. C’est un peu bête ça, ses tympans se sont habitués au volume sonore, mais pas ses cordes vocales, dont il abuse tous les soirs, au point de finir aphone la plupart des nuits de boulot. La bouteille vide, qu’il jette dans la poubelle qui traîne et qui dégueule dans un coin de la pièce, Simon finit par se relever, s’étire de tout son long, fait craquer ses os et bondir ses muscles, avant de souffler et se chauffer, comme Rocky avant un match. C’est tout comme, parce qu’il lui aura fallu un an à bosser ici pour se rendre compte que, l’air de rien, faire constamment les mêmes mouvements ça lui musclait les bras. Point bonus, ça lui évite de se coltiner l’odeur de sueur dégueulasse des salles de sport et le regard des mecs qui s’y perdent, qui se matent dans le miroir et qui bavent devant leurs reflets bourrés de testostérone et d’amour propre. Simon lui, au moins, il en a aucun, ça simplifie largement les choses. Un regard vers la pendule et il souffle avant de prendre son service, celui que personne ne veut parce que c’est calme, qu’y a plus souvent des habitués que des étudiants qui viennent se rincer le gosier et se vider la mémoire en avalant des litres, zappant tout ce qu’on met à leur apprendre en une semaine de cours. La belle époque, si vous voulez l’avis de Simon, surtout quand il s’agit d’aller vider des pintes après une journée de cours merdiques.
Son regard clair se pose sur la salle, repère les deux trois poivrots qu’il a l’habitude de voir les autres soirs et s’affaire à nettoyer des verres qui traînent, histoire d’être à peu près prêt quand le gros des fêtards arrivera. Il a l’air d’un de ces vieux barman qu’on voit dans les films de cowboy, son torchon sur l’épaule et les mains posées à plat sur le comptoir quand les portes s’ouvrent et qu’il reconnaît la troupe de nanas qui entre. Parce qu’il a l’habitude de les voir, mais aussi parce qu’y en a une qu’il connaît mieux que les autres et, machinalement, il plisse un peu les yeux alors qu’elle s’approche. Le sourire d’Alessia provoque celui de Simon qui, quand elle est là, se penche un peu plus pour lui éviter d’escalader le bar et lui coller la bise. Du coin de l’oeil, il remarque que les quelques clients perdus, accoudés au comptoir, se soufflent quelques mots; il a jamais compris pourquoi ça provoquait autant de réactions qu’une cliente puisse connaître un barman au point de le saluer aussi intimement en public. Les gens sont un peu cons, c’est pas leur faute. « Quelle rime riche ! Je vois que tes cours du lycée sont encore là-dedans, c’bien. » Il lui tapote le crâne de la main, avant de reposer ses coudes sur le bar, jetant un oeil aux copines d’Alessia, assises à leur table. « Attends. » Il s’éloigne deux minutes, attrape un petit bol de cacahuètes et le dépose devant un de ses poivrots, histoire d’avoir bonne conscience en se disant qu’il aura tenté de lui faire éponger l’alcool dont il s’imbibe depuis trois heures. « Pas de rime pour la commande ? c’est dommage, je pensais que tu lançais un truc .. Suis déçu. » Mine faussement boudeuse, il attrape trois verres, qu’il rince avant de passer sous la machine. « Bonne journée ? » Il affiche un sourire à moitié moqueur, avant de lui signifier qu’elle a une petite boule de poil accroché dans les cheveux.

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Alessia et ses amies ont leurs habitudes dans le bar. À chaque sortie, elles si dirigent machinalement dans ce bar. Et les protestation de la jeune Favre ne suffit jamais à convaincre ses amies d'aller ailleurs. Enfin elle se plains simplement quand Mino travaille. Il refuse de la servir parfois. Alors elle râle et boude dans son coin. Pitoyable, mais au moins elle fait rire les autres. Il faut voir le bon côté des choses non ? Mais maintenant, Numa serait capable de se rajouter à la danse. S'il se mettait réellement à la surveiller pendant ses sorties, elle le prendrait mal. C'était une évidence. Elle n'était plus une gosse et savait se gérer. Enfin elle savait presque le faire. Puisque après quelques verres, elle faisait bien souvent n'importe quoi. Mais elle n'était jamais la pire. Ses amies et elles faisaient la paire en faites. Il n'y avait de « Sam » ou de truc dans ce genre là, elles rentraient toutes les trois bien trop éméchées pour prendre appeler un taxi, alors si le barman ne le faisait pas, elles rentraient à pieds jusqu'à l'appartement le plus proche pour simplement se laisser tomber dans le canapé, ou même parfois le sol. Mais que voulez vous, elles profitent de leur jeunesse, de leur temps libre, de l'argent qu'elles ont de coté. Elles ne font rien de mal. Enfin tant qu'on ne les emmerdent pas. Si quelqu'un vient les emmerder, fille comme garçon, ça a tendance à vite crier. Alessia n'hésite même pas à gifler la personne. Heureusement pour elle, aucun garçon n'a encore osé la frapper, ou il n'en a simplement pas eu le temps. Bref. La demoiselle venait alors de saluer Simon en conservant son sourire. Elle plissa le nez quand il lui tapota le crâne. Elle détestait quand on lui faisait ça, elle avait l'impression d'être une gosse. « Et ouais, je m'en souviens encore. J'ai une assez bonne mémoire en faites. » Elle hocha ensuite simplement la tête en le suivant des yeux jusqu'à l'homme avachit contre le comptoir. Il lui donna des cacahuètes. Au moins il mangera peut-être quelque chose. Même s'il ne semblait pas vraiment intéressé par le bol qui venait d'être déposé devant lui. C'était le cas de quelques autres personnes. Des habitués, du moins c'est ce qu'elle pensait puisque à chaque fois qu'elle venait elle les retrouvaient exactement au même endroit. Comme si c'était leur place. Les autres personnes présentes dans le bar étaient principalement des étudiants venant fêter la fin des cours. Ou plutôt se vider la tête avec une bonne sortie. Il y avait quelques nouvelles têtes par rapport à d'habitude, enfin à vue d’œil, il y en avait un peu moins de dix qu'elle n'avait jamais vu avant dans le coin. Elle n'avait porté aucun intérêt à la réaction des clients quand elle avait salué Simon, elle se moquait éperdument de ce qu'ils pouvaient penser. Tous autant qu'ils étaient. Elle le connaissait avant même qu'il ne devienne barman, ou qu'elle ne commence à venir ici, par le biais de Numa. Quand Simon revient vers elle, Alessia rit doucement sous ses paroles. « Ouais, je sais, je suis désolée mais ça aurait fini par me prendre trop de temps pour répondre. Ou alors répondre des trucs bizarres juste pour la rime ... » Elle laissa une petite moue apparaître sur son visage avant d'hausser doucement les épaules. Et en entendant sa question, ainsi qu'en voyant son air moqueur, elle plissa les yeux. « C'est ça, moque toi. Et non, ça n'a pas été une bonne journée. Elle a été catastrophique. » En entendant sa remarque quant à la présence d'une boule de poil dans ses cheveux, elle passa sa main dans ses cheveux pour la retirer. Elle du s'y reprendre à plusieurs fois pour réussir à l'enlever d'ailleurs. « Mon chat perd trop de poils. Il va finir par ne plus en avoir et devenir tout moche. » Elle laissa un souffle, faussement dramatique, quitter ses lèvres. Elle aimait le chat, même si il lui faisait de mauvais coups. Et même sans poils, elle le trouverait toujours beau, ou presque beau du moins. Au moins elle n'aurait plus à passer sans cesse le balais dans son appartement pour chasser les boules de poils qui traînaient un peu partout. En faites, ça serait presque une bonne chose qu'il les perde tous. Mais il finirait par avoir froid et elle ne supporterait pas de lui acheter un quelconque vêtement pour le couvrir. Elle n'avait compris et ne comprendrait jamais les personnes qui habillaient leurs animaux. Elle pensait qu'ils devaient souffrir d'un manque quelconque, d'une envie inconsciente d'avoir des gosses peut-être.

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Il a beau ne pas être là, Simon imagine déjà très bien la réaction de Mino, à l’entrée de sa soeur et, probablement, qu’il aurait refusé de la servir et qu’en quelques coups de coude, discrets, il aurait réussi à convaincre Pratt d’en faire autant. C’est marrant, parce qu’ils ont réellement pas la même manière d’éduquer et veiller, sur leurs cadets; Simon il empêche pas son frangin de boire, peut être aussi parce qu’y a plus d’intérêts pour lui à récupérer son frère en train de cuver sa bière que sobre, histoire de se faire bien voir auprès de ses parents. C’est un mec après tout. Et ça c’est peut être une réflexion un peu misogyne. Tant pis, personne l’a entendu celle-là, les féministes risquent pas de lui tomber sur le coin de la gueule. Le fait est que Mino est pas là ce soir, que Simon est le seul des deux barmans à connaître la Favre, alors il peut bien lui offrir ce qu’elle demande et puis il s’excusera auprès du frère aîné plus tard, plaidera en la faveur d’Alessia ou expliquera qu’y avait trop de monde, qu’il a pas pu la garder à l’oeil. Après tout, elle est majeure merde, il voit pas pourquoi ses frangins, puis sa soeur aînée aussi, ont plaisir à lui tomber sur le dos à chaque fois qu’elle fait quelque chose. Ils ont pas grand chose à lui dire, parce que Simon il en a vu, pris aussi, des cuites avec Numa au point de finir lessivé et carpette. Il a beau apprécier la jeune Favre, elle reste une cliente et une bonne, surtout quand elle a ses copines avec elle, il peut clairement pas faire perdre des profits à l’établissement, juste pour s’éviter que Mino lui foute des tartes. Ça serait con.
Son sourire s’élargit un peu et il se gratte le menton, salut légèrement les filles qui accompagnent Alessia, restées à leur table. Ça l’éclate, lui rappelle sa folle vie d’y a quatre ans, quand le seul truc qui l’inquiétait c’était de savoir s’il avait réussi son examen et de pas rentrer trop déchiré chez ses parents.. Si on lui avait dis que devenir adulte c’était ça, pensez bien que.. « Tu dis ça maintenant, mais tu verras.. Environ un an après ta dernière année d’études, pfiouuu tu auras tout paumé. » Il agite les doigts au niveau de sa propre caboche blonde, comme pour imager l’envol des souvenirs, parce qu’il a beau ne pas être aussi con qu’on veut bien l’imaginer, Simon il a oublié depuis un moment à quoi ça servait une tangente et ces conneries. Si y avait pas son frangin, plus jeune, qui avait besoin d’aide pour ses devoirs il y a quelques temps, Simon aurait très probablement complètement zappé plus la moitié de ce qu’on a essayé de lui apprendre, à coup d’heures de colle et d’exclusions aussi.
Un regard sur son poivrot, qui fixe les cacahuètes comme si elles allaient se jeter à son cou et l’étrangler et le norvégien se dit qu’il a encore de la marge, avant de finir comme ça. « Mange, parce que je te sers pas un autre verre avant que tu m’aies récité ta table de deux! » Le type le regard de travers, mais il a l’air de vraiment réfléchir et Simon retient un rire en revenant à Alessia, ses verres à la main qu’il remplit avec une lenteur presque calculée. L’air de rien, l’idée que Mino lui foute des tartes parce qu’il a laissé sa petite soeur boire, ça le tente moyennement. « Et c'est ça qui aurait été drôle, que ça finisse par ne plus avoir de sens! » Ou alors y a que lui que ça aurait fait marrer, parce que Simon il a encore des jeux d’abrutis, d’adolescents pré-pubères qui continuent de rire aux blagues du style « pipi-caca-prout ». Ouais, des fois il est un peu con.. Enfin, si c’était que des fois. « Me moquer ? Moi ?! Il se plaque la main sur la poitrine, faussement outré d’une telle accusation. Tu me connais, j’oserais pas. » Malgré tout, il étouffe un rire, dans un soupir et secoue la tête avant de lui poser le premier verre remplit de bière, puis le second et de s’attaquer au troisième. « C’était hyper à la mode, la coupe à ras chez les chats, fut un temps.. Il sourit avant de claquer des doigts. Sinon tu lui achètes un pull tout dégueulasse pour animaux là. Ma voisine en a un pour son affreux clébard, c’très marrant. » C’est surtout ridicule, m’enfin. Sa main tape doucement le comptoir alors qu’il dépose le dernier verre de sa commande, un clin d’oeil avec, gratuit. « Promis, cette fois c’pas des bières sans alcool. » Il se marre, mais il a souvenir d’avoir déjà essayé de lui refourguer une mousse alcool free, y a quelques temps.. Mini était là aussi, faut dire.

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Alessia détestait quand son frère était là. Elle ne pouvait jamais boire, enfin elle ne pouvait surtout pas aller commander à boire. Mais elle rusait. La demoiselle demandait à diverses autres personnes d'aller lui chercher un verre. Diverses personnes qui n'étaient pas ses amis proches puisque Mino les aurait reconnus. Il ne faut quand même pas penser qu'elle passerait toute sa soirée sans boire parce que son frère ne voudrait pas la servir. Elle savait qu'il la surveillait du coin de l’œil, tout comme Simon. N'importe quel ami de Mino et Numa la surveillait du coin de l’œil pour tout balancer à ses frères le lendemain. Comme le simple fait qu'elle venait régulièrement au caveau. Elle savait très bien que c'était Simon qui avait prévenu Numa. Elle lui en avait voulu pendant environ deux minutes trente. Elle ne pouvait même pas réellement lui en vouloir, elle savait qu'il ne pouvait résister à son frère. Cela la faisait d'ailleurs bien rire. Elle avait longtemps pensé qu'ils étaient ensembles mais ne voulaient pas en parler. Mais elle en avait parlé avec Numa il y a quelques temps, voulant mettre les choses au clair. Comme toujours, Alessia avait mit les deux pieds dans le plat. Elle le faisait toujours de toute manière. Il avait été surprit de sa question mais ils en avaient rit. Il n'y avait plus que ça à faire de toute manière.
Alessia a connu ses meilleures soirées ici, principalement celles où elle finissait au plus bas. En faites, elle finissait sa soirée au sol. En riant évidement. Elle finissait au sol après s'être faite bousculée une énième fois, après un pas de danse mal maîtrisé, après avoir simplement tellement bu qu'elle ne tenait plus debout. Mais elle était majeure et vaccinée, enfin jusqu'à preuve du contraire. Elle devait pouvoir faire ce que bon lui semble. Même si ses aînés ne semblaient pas réellement en prendre compte. Ils la charriaient toujours quant à son âge et à sa consommation d'alcool. Heureusement qu'elle n'était pas susceptible et du genre à se vexer pour un rien sinon elle aurait quasiment toute l'année ses frères et sœurs à dos. Mais c'est de bonne guerre leur relation. Ils se lancent chacun des piques. Alessia est d'ailleurs loin d'être la dernière à en lancer. Qui aime bien, châtie bien comme on dit. Inutile de dire que la demoiselle aime plus que tout ses deux frères et ses deux sœurs. Même si elle ne le leur dit que rarement. Elle n'aime pas spécialement le dire clairement, mais elle se sous-entend ou le montre à travers diverses actions.
Elle écouta les paroles de Simon avant de laisser le coin de ses lèvres remonter quelque peu. « Ce n'est pas parce que ta petite tête n'a rien retenu que la mienne fera de même. » Et elle lui tire la langue. Puérilement. Parfois, on pourrait franchement penser qu'il s'agissait d'une gosse. D'une sale gosse même. Difficile de croire, dans certaines situations, qu'elle était majeure, en âge de voter et de conduire. Heureusement qu'elle ne conduit pas tellement, c'est un petit danger cette gosse. Et comme précédemment, elle laisse ses yeux se poser sur l'homme qui observait le de cacahuètes. S'il n'était pas dans un tel état d'ivresse, elle aurait sûrement avalé les cacahuètes quand Simon aurait eu le dos tourné pour ne pas le priver d'un autre verre, mais vu son état, manger était plus que nécessaire. Elle rit en entendant le jeune barman lui dire qu'il ne le servirait pas tant qu'il ne lui avait pas récité la table de deux. Elle savait qu'il ne le ferait pas, ou du moins l'espérait. Mais l'homme, lui, semblait y croire alors il réfléchissait. Il semblait remuer sacrément ses méninges. « Promis, d'ici quelques verres, je m'y remets ! » En le voyant jouer si mal la comédie par la suite, elle leva les yeux au ciel avec un sourire amusé. « C'est justement parce que je te connais que je sais que c'est totalement ton style de faire ça. » Elle observa le premier verre de bière, puis le second, le fait qu'il prenne autant son temps ne la gênait pas plus que ça, elle avait tout son temps, toute la soirée en faites. Le nez d'Alessia se fronça quand il parla des vêtements pour animaux. « Ah me parle pas de ces conneries, c'est tellement ridicule. » Elle remua la tête de gauche à droite, clairement désolée pour ces pauvres bêtes. Elle ne put cependant que rire en entendant Simon évoquer la fois où il lui avait servit des bières sans alcool. Enfin, sur le coup, ça ne l'avait pas du tout fait rire, mais avec du recul, il avait bien joué. « T'as pas intérêt à me refaire un coup comme ça ! En plus, elles étaient même pas bonnes ... » Elle sortit un billet de sa poche, payant malgré tout les commandes. « Aller, garde la monnaie, ça contribuera à ton prochain repas. Histoire que tu ne meurs pas de faim. » Elle évoquait évidement l'échange de messages qu'ils avaient eu quelques temps avant. Et enfin, elle regarda le billet qu'elle lui avait tendu avant de rire dans son coin. Garder la monnaie … Il ne gardera pas grand chose en tout cas. Quelques centimes. Pas plus.

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C’est idiot, mais Simon aurait adoré être à la place d’Alessia, pas en tant que membre de la famille Favre - quoique, on pourrait se poser la question vu qu’il les colle tous comme une âme en peine -, seulement en tant que membre d’une fratrie nombreuse. A ses yeux, il a jamais été fait pour être l’aîné, celui qui éclaire le chemin du cadet pour qu’il évite de se prendre les pieds dans les racines semées sur son chemin boueux, celui qui lui enseigne deux ou trois conneries histoire de faire tourner les parents en bourrique.. Simon, il aurait voulu être le plus jeune, le gamin, celui qu’on prend par la main et qu’on entraine dans son sillage, parce qu’il a beau s’en donner faussement des airs, il a rien d’un leader, d’un dominant et il est tellement incapable de s’occuper de lui, de se décider sur la route à prendre dans sa vie, que guider celle de Bastien, c’est complètement dérisoire et hypocrite. Comment peut-il espérer être un aîné digne de ce nom, s’il s’embourbe dans une merde monstre, sans aucun diplôme, enfin son bac en poche même si à ses yeux ça n’a plus tellement de valeur vu la facilité avec laquelle on le distribue. Alors ouais, il aurait bien aimé être à la place d’Alessia et subir la protection et l’autorité de ses aînés, ne serait-ce que pour trouver une certaine légitimité à aller contre leurs ordres, à passer outre leurs interdictions stupides et faire sa vie sous leurs regards accusateurs. Ça le fait sourire, du coup, quand Mino est là, ou Numa et qu’ils surveillent ses arrières, quand ils ont pas en tête de lui plomber sa soirée en l’empêchant de se défouler comme les jeunes de son âge. C’est probablement l’un des rares avantages à être l’aîné; récupérer le cadet déchiré, au bord du com éthylique et se servir de ça pour faire un peu pression.. Enfin ça marchait jusqu’à une certaine époque pour Simon, quand Bastien vivait encore chez les parents, mais maintenant c’est plutôt à coup de photos ridicules qu’il fait marcher la bête. Et son regard se perd deux secondes sur le visage de la Favre, un sourire en travers de ses lèvres. « Ça dépend de combien de litres de bière tu t’imbibes.. » qu’il s’amuse, moqueur avant de lui répondre la même chose en tirant la langue à son tour, gamin puéril qui s’amuse totalement. Le menton baissé, le norvégien finit par trouver la tête vers son alcoolique préféré, parce qu’il a ses têtes le barbu, pour taper un peu brusquement sur le comptoir, réveiller un court instant l’homme perdu et lui pointer les cacahuètes du doigt. Il boira pas plus ce soir, déjà parce qu’il a probablement plus un rond et aussi parce que s’il rentre trop tard et trop imbibé, sa bonne femme le jettera probablement encore sur le canapé. L’avantage d’être barman; tout connaître de ses habitués, dans les moindres détails, même ceux qu’on veut éviter de connaître. « Mon style.. mon style.. Mais non, pas du tout.. M’enfin c’est vrai que t’as quand même une sale gueule.. » Et ça le fait marrer et il retient un peu l’hilarité, pour éviter de secouer ses épaules en déposant les verres sur le comptoir, visiblement fier d’avoir réussi à l’arnaquer une fois, même s’il devine bien qu’il n’y en aura pas de deuxième. Et puis merde, y a pas les Favre dans le coin, cette fois, elle peut bien avoir droit à sa soirée la pauvre, Simon se fera complice, obligé de la boucler pour pas s’en manger une aussi. De réflexion, principalement. « Mais si c’comme du panaché, c’pas si dégueulasse que ça.. Il réfléchit deux secondes avant de grimacer. Ouais non. promis, je referais pas cet affront. » Ça vire même au blasphème un produit pareil, m’enfin c’est dans la carte des boissons, alors il peut pas tellement critiquer. Attrapant le billet, Simon relève les yeux vers elle, visiblement pas amusé, ou faussement en tout cas, parce qu’y a un sourire joueur qui se cache quelque part dans ses traits. « Très drôle. Vraiment. Tu sais quoi ? J’espère que tu t’étoufferas avec ta bière, voilà. Tire-toi, y en a qui font semblant de travailler, tu vois. » Et lui donne un léger coup avec son torchon en rangeant le billet, haussant les épaules en soufflant, rire qui se déguise en soupir.

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Avoir des frères et sœurs, Alessia en est heureuse, du moins la plupart du temps. Parce que oui, de temps en temps, principalement quand elle était plus jeune, elle aurait tout donné pour être fille unique, ne pas devoir tout partager avec les quatre autres, avoir toute l'attention de ses parents. Même encore actuellement, il lui arrive de ne plus vouloir avoir de grands frères. Parce que oui, Matilda, elle, ne l'empêche pas de sortir et de s'amuser, tandis que les deux jeunes hommes prennent un malin plaisir à contrôler ses sorties, sa consommation d'alcool et tenir à l'écart divers jeunes hommes. Alors oui, elle leur en veut parfois, mais elle se reprend rapidement. Elle ne se voyait cependant pas vivre sans eux. Sa vie serait trop calme, elle s'ennuierait. Elle n'aurait personne à emmerder et personne ne l'emmerderait. L'avantage de la famille Favre, c'est qu'ils sont cinq enfants, alors Alessia peut taquiner chaque personne, sans s'acharner sur une seule personne. Et Dieu seul sait qu'elle s'amuse à les taquiner. À les pousser doucement à bout même. Heureusement, elle sait s'arrêter avant de dépasser de quelconques limites. De pousser trop l'un de ses frère ou l'une de ses sœur totalement à bout. Le faire littéralement péter les plombs. Alessia n'est pas la plus jeune, mais parfois on pourrait le penser. Elle taquine comme une enfant, agit puérilement de temps en temps, mais elle sait surtout se faire pardonner comme seuls les enfants savent le faire. Un sourire, une petite voix et hop.
« Je vais profiter du fait que Mino ne soit pas là pour boire plus que de raison. » Au moins elle avait le mérite d'être sincère. Après tout, elle ne cachait jamais le fait qu'elle se mettait dans des états pas possibles quand ses frères n'étaient pas dans le coin. Elle compensait ses soirées ''gâchées'' par ses aînés. Elle sait que Simon ne l'empêchera pas de boire. Au pire des cas, il lui demandera de se calmer un peu. Elle l'écouterait d'une oreille, mais ses paroles ressortiraient de suite par l'autre oreille. Elle n'en ferait qu'à sa tête, comme la plupart du temps. Encore une preuve de sa maturité pas encore entièrement acquise. En voyant Simon lui tirer à son tour la langue, elle rit légèrement. Elle avait toujours été amusée du contraste qu'il y avait entre son physique d'homme, clairement impressionnant, et son caractère, son côté puéril. C'est d'ailleurs grâce à ce côté encore enfant que les deux individus s'entendent aussi bien, ils passent leur temps à rire des conneries de l'un et de l'autre. Il n'y avait que ça à faire de toute manière. Rire. Ses yeux suivaient les mouvements du jeune homme, restant appuyée contre le comptoir du bar. En entendant ses paroles, elle prit une mine choquée, mais elle perdait sa crédibilité puisqu'un sourire venait étirer ses lèvres. « Mais n'importe quoi. Je suis la plus belle du coin. » Et elle rit par la suite. Elle n'était aucunement du genre à réellement penser ces paroles. Elle ne se vantait jamais réellement, enfin jamais sérieusement surtout. Alors que Simon déposait les verres de bières sur le bar, elle jeta un coup d’œil vers ses amies qui discutaient et riaient en attendant les boissons. Elles ne semblaient pas réellement s'impatienter. Elles avaient l'habitude de l'attendre un petit moment avant qu'elle ne revienne avec les boissons. Autant quand c'est Simon au bar, que quand il s'agit de Mino. Elle reste papoter, rigoler, charrier les garçons, les narguer de temps en temps même. Mais elles la laisse y retourner à chaque commande. Juste parce que ça les fais aussi marrer d'entendre Mino lui râler dessus pour ne plus qu'elle boive, ou l'entendre dire des conneries avec Simon. Parce que oui, dans ces deux cas, Alessia n'est pas la personne la plus discrète. Son nez se fronça quand il enchaîna avec le fait que le panaché ne soit pas si dégueulasse que ça. Elle n'était aucunement d'accord avec ça. Elle avait encore un très mauvais souvenir de la seule gorgée qu'elle avait bu de la boisson. « J'ai jamais rien bu de plus mauvais que ça. Réellement. J'ai cru que j'allais tout recracher. Ah merci, je suis ravie d'entendre ça. » Et elle tendit sa main vers le jeune homme, décollant son petit doigts des autres doigts. « Promesse de petit doigt ? » Et elle rit de plus belle quand il prend le billet entre ses doigts. Au début, elle avait réellement pensé qu'il resterait de la monnaie. Mais elle avait mal fait le calcul. Du moins c'est ce qu'il faut croire. « Eh ! C'est pas sympa de dire ça. Si je meurs, ça sera de ta faute, t'auras ma mort sur ta conscience et mes frères sur le dos. » Elle s'écarta vivement du comptoir après s'être reçu le coup avec le torchon. « C'est ce que je fais pour faire partir le chat, c'est pas cool. » Elle le regarda faussement méchamment avant de prendre les bières entre ses mains. Elle le regarda en souriant alors en coin. « Aller, à tout à l'heure la blondasse. » Et elle lui tira la langue en filant rejoindre ses amies. Elle riait en marchant, faisant tout de même attention à ne pas renverser les boissons. Elle donnait ce surnom à Simon de temps en temps, principalement pour rire.