wonderwall ♡ auxence

Étonnant. C'est ainsi qu'il décrirait sa situation actuelle. Pourquoi donc? Eh bien, il avait rencontré ce blond dans un bar, Auxence qu'il s'appelait. Ils avaient discutés un peu, autour d'un petit verre, et de fil en aiguille la discussion avait dérivé. Et maintenant? Il marchait, mains dans les poches, en direction de la maison de la personne que nous avons évoqué plus tôt. Et dans quel but? Apprendre le violoncelle. Qui aurait cru qu'un gars comme lui apprendrait un instrument tel que celui-là? Au lycée, on lui attribuait la guitare, ou même la batterie, ça lui « collait bien » qu'ils disaient. Mais il n'en avait rien à faire de ce qui collait. Il avait envie d'apprendre des choses insolites, et l'instrument que lui avait proposé ce Auxence il le classait dans cette catégorie. Alors il avait dit oui, bêtement il avait dit oui. Il s'était dit « et pourquoi pas? », il avait eu envie, oui une simple envie, tout bête, à chaud, sur le moment. Lui, Fabrizio, coach de rugby, plutôt pas tendre, apprenait un l'instrument si délicat qu'était le violoncelle. Étonnant, il ne le dira jamais assez, étonnant. Parfois, il se disait qu'il craignait le regard des autres, la façon de juger chaque action qu'il fait, leurs regards qui te scannent de haut en bas, puis après il se dit « je m'en fous », parce que c'est vrai; il s'en fout, parce qu'il a beau l'air stupide parfois, il a les muscles, il a les mots, il a de quoi se défendre, et leurs messes-basses? Inutiles, ça ne l'atteint pas. Alors oui, il a un peu dit oui pour toutes ces raisons : l'originalité, s'imposer, montrer aux autres que faire quelque chose ne vous rend pas plus ou moins viril, ou moins crédible, ou quoi que ce soit. Il chercha un peu la maison, arpentant les rues, mais il la trouvait bien vite, elle n'était pas très dure à trouver. Le numéro neuf. Il poussa la grille, et entra, remonta jusqu'à la porte d'entrée et toqua. « Auxence? C'est Fabrizio, je viens pour euh.. le cours de violoncelle? » Il devait l'avouer, ça sonnait quand même un peu faux quand il le disait. Je veux dire, on a tous des à priori, et le mot violoncelle qui sort de la bouche d'un gaillard comme lui, c'était assez inusuel. Il attendait que la porte s'ouvre.

(AFTER READING):

Auxence venait juste de se réveiller lorsqu'il entendit quelqu'un frapper à la porte. Un voisin ? Un livreur ? Il n'avait rien commandé et avait les idées biens claires. Non, non. Il se servit un bol de lait, le fit chauffer sur le gaz et sortit le chocolat en poudre. On frappait vraiment à la porte. Auxence prit son pull de laine géant de la taille d'un semi-remorque, s'enveloppa dedans et regarda dans le judas. Nouveauté, ce judas, il était beau, Auxence l'avait repeint en blanc, et ça sentait bon la peinture dans toute la maison (et le jardin, parce qu'il avait renversé le pot de peinture). Un homme, un jeune, comme lui, en habits civils, était derrière la porte et semblait un peu confus. Le musicien décida qu'il était gentil et ouvrit la porte, comme s'il avait peur que c'était le grand méchant loup. Ils se dévisagèrent pendant cinq bonnes minutes, et Auxence demanda à tout hasard... « Bonjour, monsieur. Vous voulez de l'aide ? » Décidemment, il n'allait pas y arriver... MAIS ! C'était... n'était-ce pas le... Fabrizio ? Oui ! « Ah, pardon, c'est... pour le cours de violoncelle ! Désolé, j'ai complètement oublié... » Auxence n'en revenait pas ! Il avait oublié son premier élève ! Quel piètre professeur... Il fit entrer Fabrizio chez lui, l'installa sur le canapé et se rendit dans la cuisine... Malheur ! Le lait avait bouillé et débordé, la cuisinière était dégoulinante de lait brûlant ! Auxence s'empara de l'éponge et se brûla. Qu'est-ce que cela faisait mal ! Son doigt était tout rouge, il le passa sous l'eau froide et éteignit la cuisinière. Il se mit un pansement de a trousse de secours et couru voir son élève, ses deux violoncelles à la main, toujours en pyjama.

- we are the new americiana: