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 et si (jude)

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Maïa Cavanagh
Maïa Cavanagh
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MessageSujet: et si (jude)   et si (jude) EmptyJeu 21 Juil - 17:55

le soleil éclaire la pièce, à travers la fenêtre restée entrouverte durant toute la nuit. un rayon chaud traverse la chambre de fortune, s'écrasant contre ma joue. j'ouvre les yeux, réalisant que je ne suis pas chez moi, ni chez jude. mais je suis dans les bras de jude. j'ai dû mal à me souvenir comment j'ai atterri ici. j'ai un peu mal à la tête aussi. j'ai les muscles douloureux un peu, mais ça va. je n'ai pas si mal que ça. je n'ose pas remuer, de peur de réveiller jude, mais la douleur s'intensifie. la seule chose que j'arrive à penser, c'est... prendre du paracétamol, quelque chose. je me touche le ventre. il s'est un peu arrondi, depuis... depuis quand, déjà ? ça n'a pas d'importance. je m'arrache de l'étreinte de morphée, et, moins agréable, celle de jude. je repousse doucement le drap, et je me lève. où se trouve la cuisine, déjà ? ah oui, au fond du couloir. je titube dans le couloir, l'esprit encore embrumé de ses chimères. je secoue la tête et j'attrape un gobelet en plastique et j'y verse de l'eau. paracétamol. je retourne dans la chambre, sur la pointe des pieds, et je cherche un sachet dans la trousse de toilette. je trouve une note disant que nos meubles arriveront demain vers midi. notre nouvelle maison. on est dans notre nouvelle maison. j'ai vraiment mal à la tête, maintenant. je prends le sachet et la note et je retourne dans la cuisine. machinalement je bois mon médicament, et je prépare les bols pour le petit-déjeuner. la cuisine est très grande et lumineuse, avec une baie vitrée qui donne sur un jardin sans haies ni rien. si on écoute bien, on peut entendre la mer. on peut entendre le marché aussi. mais en général ça reste calme. heureusement. je nettoie la table, et grille du pain. l'odeur qui s'en émane est agréable, et je sens la chaleur sur mon menton. je remplis du lait dans mon bol, mais je laisse celui de jude vide, car je sais qu'il ne mange pas le matin, enfin, pas de trop, mais ça peut changer.
je m'assois et je repense au médecin. sale homme avec sa barbe mal rasée et son air trop hautain. pas fichu de faire une écographie correctement, et sa stagiaire aussi. on est même pas fichus d'avoir un médecin correct pour avoir des réponses à nos questions. d'habitude, j'étais avec une femme, qui étais bien meilleure que tous. c'était la première fois qu'on m'envoyait dans une salle avec un gars comme ça. sale type. mais au moins, je savais que j'attendais un enfant. deux, même. diagnostic : tout va bien. c'est ce qu'ils disent, mais ils disent tout très vite. je pense à jude. qu'est-ce qu'il va penser de tout ça ? j'ai peur. peur d'avoir enfin ma famille. peur de savoir comment tout ça va tourner, peur de moi, peur d'eux, mes enfants, peur de jude, peur de tout le monde. mes parents, grand-parents ? ça paraît irréel. et les parents de jude ? je bois une gorgée de lait. elle passe difficilement. j'en bois une autre. je reste les yeux fixés sur un point invisible, remuant toutes mes pensées, les évènements précédents. mes yeux se déplacent vers l'horloge. dix heure seize. j'ai dormi si longtemps ? dis comme ça, ça paraît totalement impossible. le pain saute dans le grille pain. je me lève et je prends le pain entre mes doigts. mauvaise idée, ça me brûle. j'entends des pas dans le couloir. ce que je trouve à dire, c'est juste « bonjour ! » .
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Jude Héméra
Jude Héméra
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyVen 22 Juil - 11:22

• je n'arrive pas vraiment à y croire. je n'arrive pas vraiment à réaliser que ça y est. que j'ai déménagé. que j'habite avec maïa. c'est tellement irréel. je ne pensais pas que ça arriverait un jour. je pensais qu'elle finirait par me repousser en me disant que je suis bien trop détruit pour elle, qu'elle n'arrive plus à supporter tout ça. mais ça n'a pas été le cas, au contraire. c'est même elle qui a proposé qu'on s'installe ensemble. alors on a regardé nos économies -je culpabilise que ce soit elle qui aie payé plus que moi, d'ailleurs, mais bon, je ne regrette pas tellement- et fait le tour des maisons. et on a vu celle-là. avec un jardin, et le bruit de la mer. avec deux chambres, une pour nous, et une pour les amis. avec une cuisine, un salon, une petite salle à manger, et une grande salle de bains. je n'arrive vraiment pas à en revenir. je sors de mon mouchoir de poche, alors ça me paraît être un palace, évidemment. la place dans le matelas gonflable qui nous sert de lit, en attendant que les meubles soient livrés est vide. elle s'est déjà levée. il y a l'odeur du pain grillé dans l'air, et je souris paresseusement, en observant ce plafond sans défauts. je suis heureux. je suis tellement bien, ici, avec elle. j'ai envie que ça dure pour toujours. alors je repousse mes doutes et mes peurs et mes démons loin dans mon esprit et je les enferme à double tour. pas question qu'ils viennent pourrir ma petite journée. je me lève et m'observe dans le reflet de la fenêtre, mettant un peu d'ordre dans mes cheveux flamboyants.
• lorsque j'arrive dans la cuisine, je la vois attraper le pain grillé à mains nues et je la vois se brûler. je ne peux m'empêcher de sourire d'un air amusé, tandis qu'elle me lance un bonjour qui semble plein d'entrain. je vois mon bol vide sur la table de la cuisine, et mon sourire s'attendrit. je ne mange toujours pas le matin, mais des fois, j'essaie de faire un effort. même si je ne mange pas grand-chose, je me force, pour passer un peu de temps avec elle, pour lui faire plaisir. je dépose un baiser dans son cou « bonjour ma belle. tiens. » j'attrape le pain à mains nues et je le mets dans son assiette. je suis plus résistant à la douleur, et puis, j'ai l'habitude. alors ça aussi des applications dans la vie quotidienne. je fais couler un peu de café, et une fois le breuvage chaud, j'en verse dans mon bol. c'est souvent tout ce que je prends. avant, je fumais en même temps, mais j'ai pris l'habitude d'attendre, pour ne pas la déranger. je pense que ce sera aussi l'occasion de profiter du jardin et du soleil qui brille dehors. je la regarde tendrement, mais il y a quelque chose dans ses yeux qui me dit que ça ne va pas. il n'y a pas cette étincelle habituelle. elle a l'air tourmentée par quelque chose, et je n'aime pas ça. je commence à très bien la connaître et je sais lire dans ses yeux. plus ou moins. ça dépend. mais là, je suis sûr que quelque chose la tracasse. « ça va ? t'as pas bien dormi ? » il y a un verre, sur la table, avec des résidus de poudre dedans. paracétamol. elle est pas du genre à prendre des médicaments pour rien, la belle maïa. la preuve, il y a quelques temps, elle avait souvent la nausée le matin, elle en a pas pris. c'est qu'elle doit avoir sacrément mal au crâne. je lui caresse doucement la joue. moi qui n'aimais pas tellement les contacts tendres de ce genre, j'en suis devenu fan. avec elle en tout cas. comme si je voulais toujours m'assurer que c'était réel.
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyVen 22 Juil - 19:16

il attrape le pain à main nues, avec cette dextérité qui n'est pas sans charme et que j'admire. j'aime le regarder faire ces tours, mais le problème c'est qu'il se fait mal, aussi. je n'ai pas envie qu'il se fasse mal, car jude est un garçon qui a tellement de mérite, qui fait tant d'efforts, plus que tous les autres pauvres garçons auxquels il ressemblait avant qu'on se rencontre. c'était avant, et je ne veux pas retrouver ce temps là. j'aime jude, j'aime ce qu'il est, et ce qu'il deviendra. avant, il me faisait peur, je ne voulais pas l'approcher. trop violent, trop détruit, comme il se disait. et puis finalement, je l'ai aimé. moins que je l'aurais voulu, au début. j'ai toujours voulu plus avec jude. il illumine chaque pièce où je suis, chaque moment est plus tendre dès que je le vois. je n'avais jamais autant aimé un homme de cette manière. des amourettes, y'en a bien eu, mais une relation comme celle-ci, jamais. et ce sera la dernière, parce qu'elle durera encore longtemps, du moins, je l'espère. jude prend souvent du café, et il en restait un peu d'hier. je m'en veux de ne pas lui avoir préparé un meilleur café, tous frais de ce matin, c'est meilleur pour la santé. je vois ses yeux glisser vers le sachet de paracétamol et sur le verre, et je lis de l'inquiétude dans ses yeux. encore une fois, je me maudis pour ne pas avoir lavé mon verre et jeter ce qui apaise la douleur. je ne veux pas l'inquiéter. il avait déjà remarqué que j'étais prise de violentes nausées le matin, mais je prétextais que c'était le temps, ou que j'étais sortie hier sans assez me couvrir. une fois je lui avais même dis que j'étais allée dans l'eau et que j'y étais restée trop longtemps, mais je sais qu'au fond, il ne me croit pas. bientôt je ne pourrais plus nier ma grossesse, je ne pourrais plus lui cacher. mais je veux que ce moment reste encore loin, très loin. « si, si, j'ai bien dormi, c'est juste qu'avec tous les déménagements, enfin... heu, tout ça, ce qu'il se passe en ce moment... » prétexter le déménagement pour cause de mon mal, trop peu. le médicament ne fait toujours pas effet, et je commence à avoir des crampes dans le bas des reins, alors que normalement, à ce qu'on m'a dit, je ne devrais pas ressentir ces douleurs. toutes les grossesses sont différentes, peut-être ? je n'en sais rien, mais ça me fait mal. je me tortille sur ma chaise, comme je le fais d'habitude. geste d'habitude naturel, mais pour cette fois-ci, c'est juste pour tenter de supprimer ce mal. « c'est... je dois avoir des courbatures. » je n'ai rien fait qui justifie des courbatures, hier. j'ai peur qu'il se doute de quelque chose. j'essaie d'avaler une gorgée de lait et de croquer dans mon pain grillé, et je me rends compte que j'ai oublié de mettre du beurre dessus. je me lève pour aller le chercher dans le frigidaire de secours, mais ça me fait trop mal, alors je me rassois et j'essaie de me calmer. quand ça va mieux, je prends une expiration et je me dirige, un peu pantelante, vers le réfrigérateur, et j'ouvre la porte. dure porte, qui refuse de s'ouvrir facilement. ça nécessite de faire un effort, mais je ne veux pas montrer à jude que je ne vais pas trop bien. enfin, non, je vais bien, si je me mets à penser cela... il boit toujours son café, mais je sais qu'il m'observe, mes réactions et moi. je tire un grand coup sur la porte et je prends le beurre. oh mon dieu, ça fait mal, que ça fait mal. pire que lorsque je m'étais entaillée le bras avec un scalpel, c'est une toute autre douleur. c'est trop tôt pour que ce genre de choses m'arrivent, c'est trop tôt. on voit à peine que je suis enceinte. je fixe mon ventre derrière la porte métallique du frigidaire. non, ça va, on voit rien. enfin, si, un peu quand même. ma tête me lance encore, et mes reins, c'est pire encore. je referme le frigo et je souris à jude. « tu veux du beurre sur ton pain grillé ? » je lui demande, surtout pour m'assurer que je suis encore en état de parler. j'ai l'impression de délirer, mais ça va, encore, je ne suis pas encore si malade que ça. j'ouvre une fenêtre, je crois que c'est celle qui est près de la table, elle donne sur la rue, une petite rue piétonne bien sympathique. en face, y a un salon de thé et la patronne est très gentille. penser à d'autres choses me soulage, mais ce n'est pas tout. je me demande si tous les voisins sont gentils. bien sûr, y a le vieillard qui habite juste à côté, il est sourd et parle très fort, et hier je me suis mise à penser qu'il allait réveiller nos futurs enfants. puis je me suis dis que, zut, tant pis, c'est pas grave, il peut bien dire ce qu'il veut, je pourrais toujours lui reprocher. il est trop enfoncé dans le malheur. après, y a la petite jardinière qui entretient un jardin absolument ravissant, à ce propos... « je voudrais bien avoir un jardin comme celui de la voisine... » je bois encore du lait, et tartine mon pain. je grimace lorsque j'avale, la douleur me rappelle que, même si je pense à autre chose, je ne dois pas l'oublier, encore moins la négliger. je ferme les yeux et je presse mes poings l'un contre l'autre, pour empêcher mes bras de trembler, et je pose ma tête contre ceux-ci. je prie pour que tout ça s'arrête. je prie pour que ça ne me gâche pas ma journée. et je prie aussi pour que jude ne s'inquiète pas pour moi. c'est la dernière chose de pire qui pourrait m'arriver, qu'il s'inquiète. pourtant, il n'y a pas de quoi. j'essaie de me persuader que je vais bien, mais rien de va, il faut bien se rendre à l'évidence que ce n'est pas normal, et je ne peux pas me droguer de paracétamol tout le temps comme ça en attendant péniblement que ça s'arrête. je voudrais quelque chose qui me soulage et qui arrête pour toujours ce que je vis actuellement. l'odeur du beurre fondu m'enivre de plaisir, combien de fois j'en ai préparé pour mon jude ? chez lui, chez moi, non, chez nos anciens chez nous. maintenant, c'est ici, qu'on vit. c'est notre maison. et elle n'est à personne d'autre. l'heure tourne, l'heure tourne, et rien ne se passe. je continue de sourire à jude tout en le contemplant, comme on regarderait le coucher de soleil qui ternit à l'horizon.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyVen 22 Juil - 19:51

• elle prétexte le déménagement. les courbatures. mais je fais attention au moindre signe, parce que c'est une habitude que j'ai prise avec aramis. et je me mordille la lèvre. je m'inquiète pour elle. les signes qu'elle présente ne sont pas très encourageants. nausées, migraines, courbatures, et maintenant tremblements. et elle ne cesse de changer de sujet. elle me demande si je veux du beurre. elle me dit qu'elle voudrait le même mignon petit jardin que la voisine. je me mords la lèvre, sans lui répondre. parce que je me retiens d'envoyer tout ça au diable, pour lui demander la vérité. je vois qu'elle me ment, mais je n'ai pas de leçons à lui tenir sur le mensonge. je prends son verre et me lève pour le mettre dans l'évier, en profitant pour en goûter discrètement la poudre dans le fond. bien. c'est bien du paracétamol. je mets mon bol aussi, sans un mot, la regardant fixer l'horizon. puis, toujours sans rien dire, je passe mes bras autour d'elle. je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter parce que je l'aime. parce qu'elle m'aime elle aussi, et qu'elle a accepté qui je suis, entièrement. elle est la première à le faire -à part aramis, mais lui, c'est mon meilleur ami, mon frère, ça ne compte pas-. alors j'ai toujours peur qu'elle disparaisse de ma vie d'une manière ou d'une autre. c'est la raison pour laquelle je ne cesse de m'inquiéter pour elle quand elle montre le moindre signe de fatigue ou de panique. je la cale contre moi et je lui caresse doucement le dos. je l'incite à me parler par ces contacts. il faut qu'elle m'explique ce qu'elle a vraiment. je suis prêt à tout entendre, vraiment. « je... ça m'étonnerait que ce soit ça, mais sait-on jamais. les gens qui ont ce genre de soucis sont rarement ceux qu'on croit. tu sais que si jamais tu... t'étais accro à une substance quelconque, tu peux m'en parler, hein ? je suis là. je partirai pas, surtout pas si tu as besoin de moi. »
• ce ne serait pas son genre, et je le sais, je la vois très mal se droguer, même en soirée. elle ne fume déjà pas, et ne boit pas à outrance, ça m'étonnerait pas mal de sa part. mais après tout, on ne peut jamais vraiment savoir. tout dépend des gens. il aurait suffi d'une erreur, d'un essai, d'un rien pour tomber accro. je ne la lâcherai pas pour ça, parce que même si je ne sais pas totalement ce que c'est, je peux l'aider. comme elle essaie de m'aider chaque jour avec ma maladie. elle n'est pas une cause perdue, si c'est ce genre d'ennuis qu'elle a, on peut de façon relativement simple, l'aider à s'en sortir, et à ne plus y revenir. je passe ma main dans ses cheveux bruns et je hume doucement son parfum. je l'aime vraiment, même si je ne le lui ai pas encore dit. je ne pense pas qu'elle aie besoin que je le lui dise de toute façon. moi qui refuse les responsabilités et les choses en bloc, le fait de s'installer ensemble remplace aisément une grande déclaration vue et revue, et entendue dans les trois quarts des comédies romantiques. je l'embrasse tendrement. je veux qu'elle sache que je suis prêt à tout pour elle, vraiment. à faire pas mal de choses qui me font toujours peur maintenant. de toute façon, je pense que si c'était vraiment quelque chose d'important, de capital, elle m'en aurait déjà parlé. si elle était enceinte, elle aurait paniqué de la réaction que j'aurais pu avoir, et elle m'aurait appelé au secours. là, je ne sais pas tellement comment j'aurais réagi. oh, je ne l'aurais pas influencée dans son choix, parce qu'après tout c'est son corps, pas le mien. c'est aussi sa décision. mais je ne sais pas si je suis capable d'être père. pas encore. pas tout de suite. c'est trop tôt. je n'ai pas encore assez confiance en moi, je ne suis pas encore tout à fait sûr de ne pas avoir de rechutes impromptues où j'envoie tout le monde se faire foutre pour replonger dans mes vices.
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyDim 24 Juil - 11:46

je sais qu'il sait que je lui mens, et je déteste ça. j'ai l'impression de le trahir. mais ce secret que je garde, c'est aussi le sien. c'est lui le père de mes deux futurs enfants. de nos, plutôt. lorsqu'il prend mon verre, j'aimerai bien l'en empêcher, mais je suis stoppée dans mon geste. je détourne mon regard vers la fenêtre, mais quand il passe ses bras autour de moi, je ne peux pas retenir une sorte de sanglot, de tristesse, parce que de ses mains il a touché mon ventre. d'ailleurs, il a toujours ce contact avec l'une de ses mains. j'aime ça, c'est fou ce que j'aime ça. je voudrais en redemander, encore et encore plus, mais je sens que mon corps ne répond déjà plus trop bien à mes questions. je sais ce qu'il veut. il veut que je lui dise ce qui ne va pas. ce qu'il cloche chez moi. mais tout cloche chez moi, en ce moment. il croit que je suis accro à la drogue, mais jamais je n'y toucherai. je me dis qu'au final, ça va, et qu'il n'y a pas de raison qu'il s'inquiète. puis je me dis aussi que de toute manière ce que je porte dans mon ventre le concerne aussi. pourquoi lui cacher ? parce que j'ai peur de sa réaction. j'ai envie de pleurer dans ses bras. j'ai toujours essayé de ne pas pleurer devant jude. mais c'est plus fort que moi, les larmes coulent toutes seules. de douleur, de tristesse. d'émotion, aussi. « en fait, en fait... » je n'arrive pas à parler. je pose ma main sur la sienne, sans m'arrêter de pleurer, juste parce que ça me fait du bien, en fait. je soupire. il y a deux manières d'annoncer une nouvelle comme celle-ci, soit on choisit de faire court, et l'on va directement à l'essentiel, en annonçant de but en blanc ce qu'on veut dire. l'autre manière, c'est de dire quelque chose et attendre que l'autre disent ce qu'il craint ou pense savoir. je décide d'utiliser la première méthode. « voilà. » j'inspire. « je suis allée faire une écographie à l'hôpital, et en fait... » je me mord la lèvre, et je ressers ma prise sur sa main. « voilà, on est futurs parents. » ça ne me soulage pas de le dire. au contraire, même, ça me coupe la respiration. je me crispe.
dans le fond, j'aurais aimé que mon entretient avec le docteur se termine mieux que cela. quand j'ai poussé la porte avant de lui dire au revoir, il m'a regardé, et il m'a dit simplement de faire attention. je n'y ai pas repensé, parce que je voulais croire que tout allait bien, que ma grossesse se passerait bien. mais à première vue je dirais que ça empire de jours en jours. c'est comme ça. si ça se trouve, c'est normal. faut que j'arrête de me dire ça, car à première vue, non, ce n'est pas normal. ça ne le sera jamais. pourquoi chaque matin je me tords de douleur, pourquoi chaque matin je dois me droguer au paracétamol qui ne fait rien ? je dois aller repasser une écographie. c'est le seul moyen que je peux utiliser pour comprendre. j'espère que ce ne sera pas l'autre taré de la dernière fois avec son assistante.
j'ai dû mal à respirer. elle est toujours bien là, cette saleté de douleur qui me ronge de partout. et cette nausée qui revient encore. je reste tout contre jude, et j'attends qu'il digère la nouvelle. je ferme les yeux. je veux juste que tout se passe bien.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyMer 27 Juil - 20:46

• elle pleure. c'est tout ce que mon cerveau retient. elle est en train de pleurer et j'ai l'impression que je ne peux rien faire contre ça. je me sens impuissant et j'ai horreur de cette sensation. j'essuie tendrement ses joues, mais c'est inutile, puisqu'elles sont de nouveau trempées quelques instants plus tard. mais c'est tout ce que je trouve à faire, en attendant ses explications, entrecoupées de sanglots. je vois qu'elle se sent mal, et je n'arrive pas à comprendre la source de tout ça. peut-être qu'elle a peur d'aller trop vite ? peut-être qu'elle veut revenir un peu en arrière ? je ne pourrais pas la blâmer. je ne lui en voudrais pas. je la laisserais faire parce que je ne veux jamais rien lui imposer. elle est maître de notre couple. elle est aussi maître de mon destin, mais ça, je préfère ne pas le lui dire. je préfère le garder pour moi, ce ne sont pas des choses qui se disent, mais qui se ressentent. elle doit le savoir par elle-même, de la manière dont je me raccroche complètement à elle. ma main posée sur son ventre est rejointe par la sienne, et je la serre un peu plus contre moi, pour lu donner le courage qu'il lui manque. elle me parle d'échographie, et d'abord je pense à celles qu'on peut faire des chevilles ou d'autres articulations. j'ai peur qu'elle me dise qu'elle a une maladie incurable. qu'elle aussi, elle va bientôt mourir, comme aramis. mais rapidement elle efface ces doutes là. pour annoncer cette bombe atomique. futurs parents. ça met du temps pour arriver jusqu'à mon cerveau. pour en comprendre pleinement le sens. ça veut dire qu'elle est enceinte. bordel. putain de bordel de merde. le pire qui pouvait arriver est arrivé.
• je la lâche, complètement sonné, et je fais quelques pas chancelants en arrière. je ne suis pas sûr de tout comprendre, de comprendre tout ce que cela signifie. je vais être père ? non. non. je refuse. je sais que je pâlis à vue d'oeil. je me sens trahi. peut-être était-ce un accident ? peut-être est-ce que le préservatif a craqué sans que je m'en rende compte ? peut-être a-t-elle oublié sa pilule un soir ? … peut-être en a-t-elle fait exprès ? non, je refuse cette dernière possibilité, elle ne ferait pas ça. je serre mes mains sur le rebord du plan de travail, dos aux placards et toujours face à elle. je serre les dents « et tu ne me le dis que maintenant ? » je n'en sais rien de comment ça marche, mais je me dis que si elle est allée faire une échographie c'est que c'est déjà trop tard pour qu'elle avorte. mais je ne peux pas être père. elle ne semble pas comprendre ce que c'est d'être borderline. il y a une possibilité pour que ce soit génétique. je pense déjà le tenir de ma mère, et je ne veux pas que le petit aie ça aussi. qu'il doive gérer avec tous ces sentiments qui le noient en permanence. et puis je ne sais pas si je vais tenir très longtemps comme ça. je finirai par replonger, toujours, parce que c'est comme ça que e suis parce que c'est comme ça que j'ai toujours été. ? je commence à paniquer. ma respiration se fait saccadée. je sens l'air entrer dans mes poumons, mais j'ai l'impression qu'il ressort aussitôt sans oxygéner mon corps. je me sens pris au piège. elle me demande de prendre des responsabilités. elle me demande de faire attention à quelque chose qui se casse en un rien de temps. elle me demande de veiller en permanence sur la même chose. je ne peux pas. je ne peux pas. je n'ai jamais su faire une chose pareille et je ne le saurais jamais. je ne suis pas fais pour ça. et elle le sait. elle le sait. « non. non, je peux pas, maïa... je peux pas … ce que tu me demandes, c'est trop... je t'aime, mais je peux pas... ça va trop vite... je suis pas prêt à ça... je pense que je ne le serais jamais... tu veux qu'il ou elle soit un monstre comme moi ? parce que borderline, c'est un truc dans le sang... je suis pas le gars qu'il faut si ton rêve c'est de fonder une famille... » je sors une cigarette de ma poche et je l'allume. il faut que je concentre ma respiration sur ça si je ne veux pas faire une crise de panique.
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptySam 30 Juil - 13:23

les larmes continuent de couler sur mes joues. j'essaie de les arrêter, mais c'est plus fort que moi, et j'inonde mon visage d'eau salée. elles refluent de plus belles lorsque je vois que jude paraît choqué, effrayé même par l'annonce de ma nouvelle. puis c'est la surprise qui l'envahit. il m'accuse de ne pas lui avoir dit plus tôt. je me maudis encore une fois pour ne pas lui avoir dit, d'avoir rejeté toujours plus loin les nombreuses possibilités de lui avouer ce que je portais en moi. j'ai mal, au cœur, partout. c'est ma faute. je n'y avais pas pensé. je croyais qu'au final, jude accepterais, qu'il deviendrait un père de famille heureux et comblé et que l'on aurait une vie merveilleuse. « sincèrement, je voulais... je voulais te le dire dans de meilleures conditions... » j'ai conscience de ne pas dire les bons mots, de ne pas savoir quoi lui dire d'autre pour ma défense. je plaque ma main devant ma bouche. « je t'assure... » j'ai l'impression d'avoir cassé quelque chose. une chose que je ne pourrais jamais réparer, même partiellement. je vois ses mains serrer le plan de travail, ses doigts blanchir. pourquoi ça le fait peur ? pourquoi est-ce qu'il ne veut pas connaître un bonheur qui lui ferait du bien ? que craint-il exactement ? je repense à une de nos discussion, un soir. un jour où il m'avait expliqué sa maladie, comme il dit. quand il m'avait avoué qu'il était borderline. quoi, c'est de ça qu'il a peur ? que notre enfant grandisse avec un père borderline ? dans le fond, je pense que jude peut surmonter cette épreuve. que ça lui fera du bien d'avoir quelques responsabilités. que tout s'arrangera dès la première minute de notre histoire familiale. ça me révolte, tout d'un coup. je me force à me calmer. à reprendre mon souffle, à ne pas me mettre en colère ou pleurer encore. ça ne fera qu'aggraver les choses. je sais qu'il pense ne pas être capable de veiller sur un enfant. je ne sais pas si c'est la vérité ou si ça ne l'est pas. puis je me rends compte d'une chose. dans l'histoire, je n'ai pensé qu'à moi. je n'ai pas pensé à jude et tout ce que ça lui ferait quand il saura. ou alors, si j'y ai pensé, j'ai préféré écarter le problème et me convaincre qu'il y arrivera. je suis égoïste. j'ai essayé d'y penser, mais je n'y suis pas arrivée. j'ai renoncé. je crois que j'ai tout perdu.
je crois que ça a commencé à la seconde où j'ai décidé de ne pas prendre la pilule ce soir-là. j'avais les idées parfaitement claire. j'étais revenue dans l'ancienne cuisine de son appartement. j'ai pesé le pour et le contre. j'ai choisi de vivre ma vie comme je le sentais. ma vie. je n'ai pas vraiment pensé à lui, sur le coup. je m'en veux. j'ai fait un truc vraiment dégueulasse. je prends ma tête entre mes mains, et je m'approche de lui. pas de trop, mais quand même. il m'annonce qu'il n'est pas prêt. il m'annonce que ce n'est pas lui qu'il me faut. je reste persuadée que si. les pensées se bousculent dans ma tête, je ne sais plus vraiment ou elles se dirigent. mais je ressent le besoin de lui dire que moi aussi, je l'aime. « jude... on a traversé beaucoup de choses ensemble. plus que je n'en ai jamais eu dans ma vie. et on en traversera d'autres ensemble... jude, j'ai tellement désiré cet enfant. j'ai rêvé d'une vie ou l'on serait tous les deux, avec des enfants. mais je n'ai pensé qu'à moi. je comprends ton point de vue, mais... mais... » je sens les mots se bloquer. ça me rend folle. vraiment. je ne sais plus quoi lui dire. il sort une cigarette de sa poche, et l'allume. je le vois qui commence à fumer. la colère s'empare de moi, mais je la contiens. « il n'y a qu'avec toi que je veux fonder une famille. » je m'assois. ça se calme, dans mon corps, les douleurs s'estompent. je soupire. « je t'aime. » et puis je le regarde en face, sans retenir les larmes qui recommencent à couler.
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Jude Héméra
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyVen 19 Aoû - 18:56

• elle me dit qu'elle voulait me le dire autrement. dans de meilleures conditions. certainement pour que le prenne mieux. mais les conditions n'ont rien à voir là-dedans. pour que je le prenne mieux, pour que ça m'effraie moins il aurait fallu qu'on en discute. qu'on se mette d'accord. pas que je le découvre, comme ça, d'un coup. il aurait fallu que ce gosse soit prévu pur moi. j'ai peur. j'ai peur parce que je sens la colère commencer à étendre ses longs doigts noueux dans tout mon corps, prendre lentement possession de mon cœur et je ne veux pas m'énerver. pas alors qu'elle pleure. parce que malgré la surprise, la peur et la rage, je ne peux pas m'empêcher de toujours l'aimer. et je ne peux pas m'empêcher de tout vouloir sauf la faire pleurer. j'aimerais sécher ses larmes comme je l'ai fait quelques instants auparavant, mais quelque chose m'en empêche. quelque chose qui s'est dressé entre nous. cet enfant. cet enfant dont je devrais prendre soin quand il viendra à naître. cet enfant qui se reposera sur moi et uniquement sur moi. qui voudra de moi que je sois toujours exemplaire, toujours parfait, que je ne tombe jamais. et ce n'est pas possible. ce ,'est pas moi. ma vie est destinée à se composer de moment normaux et de moments où je me retrouve plus bas que terre. et je ne veux pas entraîner quelqu'un d'autre là-dedans, et encore moins un enfant. je sais trop bien ce que ça fait. j refuse de reproduire les mêmes schémas que ceux qui ont construit cette non-enfance.
• elle me raconte les rêves qu'elle avait pour nous. des rêves simples mais qui se compliquent tellement à cause de moi. je lui ai donné de faux espoirs. je lui ai fait croire que tout ça c'est derrière nous. je lui ai fait croire qu'elle pouvait avoir une vie normale et heureuse avec moi. mais ce n'est pas possible. je ne veux pas, je ne peux pas être responsable de quelque chose d'aussi frêle, d'aussi fragile, d'un poids aussi lourd que celui d'un enfant. je la vois enter de maîtriser sa colère envers moi parce que je m'allume une clope, et ça ne fait que redoubler la mienne. comment peut-elle m'en vouloir de fumer alors que je viens d'apprendre que je vais être père ? alors que je fais de mon mieux pour ne pas partir en courant ? pour ne pas fuir et me cacher ? je ne peux pas la forcer à avorter, je refuse de la forcer à faire une telle chose. elle l'a dit. elle voulait de cet enfant. mais elle se trompe sur mon compte. me donner des responsabilités de force, ça ne fait que me bloquer. je comprends ce que ressent aramis, le temps d'un instant. j'ai besoin de disparaître. qu'on arrête de se reposer sur moi. je suis une béquille cassée, et je ne veux pas qu'ils se vautrent. je tire sur ma clope. je ne peux pas lui faire ça. je ne peux pas risquer de blesser son fils ou sa fille. je ne peux pas prendre le risque de devenir violent ou de replonger sous leurs yeux. je ne peux pas lui donner ce qu'elle veut. elle trouvera quelqu'un d'autre, quelqu'un qui reconnaîtra ce gosse comme les sien et qui sera un vrai père pour lui. et je ne serais plus qu'un vieux souvenir dans la mémoire de la brune. mon cœur saigne mais c'est le mieux que je puisse faire. pour tout le monde.
• elle me dit qu'elle m'aime. il y a des larmes dont je n'ai même pas conscience qui coulent le long de mes joues, rougeoyantes de la lueur de ma clope. je secoue la tête. je n'ai pas la force de lui répondre. je dois réprimer la rage qui s'installe en moi. je dois réprimer mon envie de partir en courant. « je sais, maïa. je le sais. et je sais que tu ne cherchais pas à me faire peur. mais ce n'est pas comme ça que je marche. je tiendrais pas. comment... putain, comment tu peux prendre un tel risque ? laisser ta progéniture, l'enfant que tu vas porter pendant neuf mois près d'une bombe à retardement ? bordel de merde, ma mère était borderline, je sais ce que c'est ! et je te jure que ce n'est pas ce que tu veux lui offrir à ça. vraiment pas. je veux pas de cette putain de famille, j'en ai jamais voulu parce que j'ai une très bonne idée de comment ça va se finir. parce que c'est pas pour moi. parce que je veux pas non plus devoir te partager avec un truc pareil ! » et merde. la colère a explosé dans ma voix. mes mots ont dépassé ma pensée, largement. et je vais encore la faire pleurer. mais peut-être que si je lui brise le cœur elle ne voudra plus de moi. elle m'abandonnera, comme les autres. ou je la forcerai à le faire. parce que c'est ce qu'il faut. parce que c'est ce que je mérite. elle n'aurait jamais dû m'appeler ce soir là, et ça aurait été bien mieux. elle ne se retrouverait pas enceinte. et seule. parce que je n'attends pas plus. je ne veux pas la voir pleurer. j'attrape ma veste et je l'enfile en jetant juste un regard en arrière.
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Maïa Cavanagh
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MessageSujet: Re: et si (jude)   et si (jude) EmptyLun 29 Aoû - 16:34

j'entends les voitures, qui passent loin, très loin dans la rue. j'entends les cris des enfants, mais par dessus tout, j'entends la voix de jude. dans sa voix, la colère. celle que je voulais écarter, que je ne voulais pas attiser. la colère qui submerge et détruit, elle devait rester loin, mais je l'ai éveillée. et maintenant, je découvre jude comme j'aurais voulu ne jamais le découvrir. l'ancien jude. pas celui qui me tenait dans ses bras, tendrement, avec amour, des étoiles dans les yeux. ni celui qui, des fois, le matin, préparait le café en fumant une clope, puis la cachant en faisant l'innocent. le jude que j'aime. maintenant, en lui, tout n'est plus que feu, sans dessus dessous, tandis qu'en moi tout est glace et immobile, écoutant patiemment la sentence qui m'est échue. et qu'elle est dure, entendre celui que j'aime renier tout, tout ce que j'avais imaginé. m'expliquer encore, comme une lancinante chanson, les cinglants méfaits de sa maladie. on pourrait s'en sortir. si on voulait. il jure. il jure, et je ne peux rien faire pour l'en empêcher. il ne veut pas de famille. je ne suis rien pour lui ? je ne suis pas là pour lui ? pour moi, il compte comme un membre de ma famille, la seule qui me reste aussi, dans un certain sens. la seule à laquelle j'aurais pu me raccrocher. je ne me rappelle pas avoir connu de jours heureux avant jude. il explose, puis se tait. je le regarde, cherche ses yeux, mais il ne me jette aucun regard. qu'est-ce que je peux répondre à cette longue tirade qu'il m'a déroulée ? qu'est-ce que je peux dire à celui que j'aime et qui vient de me dire qu'il ne veut pas de l'enfant que je porte ? je ne peux rien dire, je ne peux que me maudire, m'enfermer dans un silence. il attrape sa veste, et me plante là. tout ce que je vois de lui, c'est un dos, qui disparaît dans l'air frais du matin.
je tombe à genoux, et je m'assois sur mes talons. je ne me relève pas. pas encore. il est parti. où ? il n'y a que lui qui le sait, et ça, ce n'est même pas sûr. je voudrais mourir. comme ça, quand il rentrera, si un jour il le décide, il ne trouvera qu'un cadavre en putréfaction, baignant dans son sang, gisant, le regard morbide. avec de la tristesse, quand même, peut-être, dans les yeux. quand ? quand va-t-il revenir ? dans longtemps, j'imagine. je marie mes doigts aux barreaux de ma chaise, et je m'en aide pour me relever. j'essuie, lamentablement, les larmes qui coulent. et puis, je me dirige vers la fenêtre. j'imagine qu'il est au coin de la rue, et qu'il m'observe, comme ça, guettant la moindre de mes réactions. j'imagine qu'il revient, qu'il me parle, qu'il me réconforte. mais rien de cela arrive. dans la rue, rien n'a bougé, toujours les mêmes courbes, les mêmes lignes, identiques sont les poteaux qui la borde. rien n'a changé, comme s'il ne s'était rien passé. comme si je n'avais rien fait. comme s'il n'était pas parti. je passe ma paume sur le rebord de l'orifice, sans précipitation. et puis, une dernière fois, avant de refermer la fenêtre, je me prends à espérer que je le verrais, courant dans la rue, vers la maison. vers moi. vers une nouvelle vie.

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