(antoine) homeless.

✯ ❋ ✯
Cause you had a bad day
(...) You sing a sad song
just to turn it around

@Antoine Pees

l’immeuble se fait dératiser. elle a une heure pour quitter l’immeuble. elle aurait pu être prévenue plus tôt si elle avait daigner lire ses mails autre que ceux de l’université, si elle avait lever la tête de ses bouquins juste assez longtemps pour sortir de chez elle et voir les affichettes qu’il y avait partout dans l’immeuble. mais non elle était dans un cycle de révision intense et elle ne s’en rend compte que maintenant. elle doit emballer toutes ses affaires, pour minimum une semaine, tous ses bouquins en moins d’une heure maintenant. une tornade passe dans son appartement tandis qu’elle fait au mieux. putain de rat. putain de voisin qui ont des rats, elle a pas ce soucis là elle. quoi que même si elle l’avait, concentrée comme elle l’était elle l’aurait probablement pas vu. c’est sous une montagne de livres plus grande qu’elle et avec une valise pleine à craquer qu’elle sort de son immeuble avec une ridicule minute d’avance. elle espère n’avoir rien oublier. évidemment, elle a pas prévu le coup, sa twingo est garé à l’autre bout de la rue. en plus elle a oublié d’enlever ses lunettes elle a l’air d’un clown. pourvu qu’il n’y est pas un lampadaire sur son chemin, elle ne voit absolument rien devant elle. elle fait un espèce de numéro d’équilibriste à essayer d’empêcher ses livres de tomber. elle regrette de ne pas être aller au sport depuis deux jours, elle sent ses bras faiblir sous le poids de ses baguages. saleté de rats. au moins il ne pleut pas c’est déjà ça. elle cherche sa voiture du regard sans succès, avançant d’un pas décidé, se disant que si quelqu’un était sur sa route, il la verrait arriver de loin et se pousserait probablement. apparement pas. choc frontal de plein fouet. les bouquins volent. elle laisse tomber sa valise en voulant les rattraper. causant plus de dégâts qu’elle n’en arrête. elle s’accroupit pour essayer de tout récupérer avant que quelqu’un ne marche dessus où qu’un chien vienne marquer son territoire. elle s’attend à se faire gueuler dessus une remarque du style « tu peux pas regarder ou tu marches connasse » ou quelque chose de cette acabit mais non, rien, pas une seule insulte. elle relève les yeux tandis qu’elle continue de ramasser ses livres et … «  antoine?! » antoine. coup de coeur de soirée à qui bêtement t’as donné ton numéro et qui t’as jamais rappelé. « je veux dire... désolée! » bien sûr fais comme si tu ne le connaissais pas maintenant très jolie tactique qui va échouer comme un vieux flamby parce que t’as jamais sû mentir.

Nous étions un jeudi après-midi comme un autre, normalement, Antoine devait déjà être en train de s’entraîner avec son club. C’était rare de le voir flâner comme ça en ville. Une épidémie de gastro dont il avait été miraculeux épargner s'était abattu sur toute son équipe. C’est ça de venir de la campagne, on n’est jamais malade. Du coup, il avait décidé de faire quelques courses, car rapidement, il serait à court de tout. Il risquait de mourir de faim dans les prochains jours. Lui et faire les magasins ça fait deux. D’ailleurs, quand Thomas vivait encore avec lui, il se fessait urgence pour qu’il y soit de tout à l’appartement, pour évier une mauvaise crise. Parfois, c’était le petit garçon qui remplissait le caddie. Il était d’ailleurs au téléphone avec celui-ci en train de regarder une vitrine d’un magasin. Tellement intéressait par les articles de rugby qu’il voyait qu’il ne voit pas la personne qui va passer près de lui. Il se recule lentement et là, c’est le drame.« je te laisse Thomas, je te rappellerais un peu plus tard, promit ! » Il range son portable rapidement dans la poche de sa veste et essaye de remettre en ordre les livres qui sont un peu éparpiller un peu partout autour de la personne qu’il vient de se prendre et lui. « antoine?! » cette voix, il s’en souvient trop, elle hante souvent ses esprits, il n’a eu que l’occasion de l’entendre une seule fois et il se souvient parfaitement de son timbre. Ce n’est pas possible, il doit être en train de rêver. Il redresse sa tête et croise le regard de la jolie blonde. Oui, c’est Elle, il n’a pas rêvé. Il détaillé la demoiselle en silence, elle est aussi belle que dans son souvenir, encore plus même. Il sourit comme un idiot, alors elle se souvient de son prénom. Ils n’ont pas eu l’occasion de se voir souvent, deux ou trois fois enfaîte, à la fameuse soirée et en ville. Malheureusement pour lui, il y avait toujours Clément dans les parages, alors il n’avait jamais tenté le diable. « ça va ? je ne t’ai pas fait mal ? » c’est la seule chose qui le préoccupe à cet instant. Est-ce qu’il lui a fait du mal en la tamponnant ? parce que vu ta carrure, c’est comme se prendre un autobus de plein fouet «non, non, c’est moi qui suis désolé Cleo, j’aurais dû faire un peu plus attention » le grand blond l’aide à sa redresser et remarque enfin la valise pas loin d’elle « tu pars en vacances ? » Autant profiter de la situation et de lui parler un petit peu. il est pas fou Antoine, c’est peut-être la seule et unique chance qu’il est, car si elle part peut-être qu’il ne verra plus jamais la jeune femme

ouais elle se souvient de son prénom. bêtement, elle l’a retenu. elle qui s’intéresse plus aux bouquins qu’aux garçons. celui-là, il l’a marqué, elle sait pas pourquoi. elle y pense souvent, elle revoit son visage, se rejoue mille fois leur conversation dans sa tête, en souriant bêtement, alors qu’elle essaye de réviser. comme un poison dans son cerveau où il s’est immiscé ni vu ni connu. elle préfèrerait que ça ne soit pas le cas, puisqu’il est visiblement pas intéressé. mais elle s’est trahie toute seule, en prononçant son prénom. il lui sourit. avec ses putains de fossettes qu’elle a envie de caresser du bout des doigts. ça l’a toujours fasciné les fossettes. elle reste comme une conne a fixé son sourire, son visage. reveille toi cocotte il est en train de te parler et t’es en train de passer pour une idiote. « je… euh…. » tu…. euh… quoi cleo. eh oh. coucou. on se reveille, on aligne des mots qui font des phrases. et on arrête de le fixer c’est gênant. elle baisse, enfin!, le regard vers ses livres. «  je crois que ça va. je sais pas… » à vrai dire elle était tellement obnubilé par ses livres qu’elle en oubliait de vérifier si elle, elle allait bien. elle s’en souciait assez peu en fait. à moins d’être malade avec 40 de fièvres et dans l’incapacité complète de bouger, elle fait pas vraiment attention à sa santé, son bien être. il est fort possible qu’elle se retrouve avec des bleus partout entre les livres et la carrure imposante du rugbyman qu’elle s’est pris de plein fouet, ça serait assez peu étonnant. elle secoue la tête quand il s’excuse, elle non plus ne regardait pas où elle allait, ou du moins elle était dans l’incapacité de regarder où elle allait avec tous ses livres. c’était franchement de sa faute. en temps normal, elle aurait pu l’éviter. elle le remercie quand il l’aide à se relever « en vacances? » qu’elle demande comme si elle n’avait jamais entendu ce mot auparavant avant de reposer son regard dans sa valise. « oh ça! non, j’aurais préféré… mon immeuble se fait dératiser ou je sais pas quoi, du coup je me retrouve à la rue parce que j’ai pas vu l’information avant y a une heure de ça et tous les hotels sont bookés complètement avec les touristes, je sais pas ce que je veux faire, je vais probablement juste dormir dans ma voiture, si j’arrive à la trouver….. » arrête de parler. il s’en fout. trop d’informations. arrête! « désolée. je…. je sais pas pourquoi je te dis tout ça, t’as probablement autre chose à faire… oublie ça. ça m’a fait plaisir de te revoir. » ça m’a fait plaisir de te revoir????? pourquoi tu lui dis ça? pauvre meuf. ça fait bien longtemps que t’as pas eu d’interaction avec le genre humain et surtout la gente masculine toi ça se voit, ça te transpire par tout les pores.

Il l’écoute attentivement, ne voulant pas et ne pouvant pas la couper toujours avec ce stupide sourire affiché sur le visage. Mec, tu vas te griller tout seul si ça continue, reprends-toi ! Parle ! Peine perdue, il en est - de toute façon - incapable d’aligner des mots les uns après les autres tellement il est surpris de lui tomber dessus. Pas que littéralement parlant. Il n’était pas préparé à ça le petit Antoine. Il a toujours vu Cleo avec du monde autour, il se sentait en sécurité avec ses amis. Si elle le rejetait, il aurait pu partir la queue entre les jambes vers ses potes, mais là, il est seul face à elle. C’est bien une première Antoine ! Lui le grand gaillard du haut de son mètre quatre-vingts, il n’est pas confiant devant cette jeune femme. Le comble, il se sent petit en face d’elle. Si elle le voulait, elle pourrait lui faire mal en quelques mots. Son cerveau se remet enfin en route. Dératisation. À la rue. Pas d’hôtel. Dormir dans sa voiture. Non, non, non, ce n’est pas possible qu’une femme dormir dans une voiture en pleine rue. Surtout pas Cleo, s’il laisse faire ça, il ne se le pardonnera surement pas. Il ne retire que sa main de son bras après quelques secondes. Merde, il se sent con, elle n’apprécie peut-être pas son contact. Clément avait dit des trucs sur le fait qu’elle n’était pas du tout branchée homme, vu qu’elle refuser ses avances. Peut-être que son contact la répugne, alors il retire sa main rapidement.  « tu ne vas quand même pas dormir dans ta voiture le temps de la dératisation ? » Il hausse les sourcils, le dire et encore plus dure à l’imaginer.  « tu n’as pas une copine qui peut héberger gentiment ou un peu de famille dans le coin » il pose la question, parce qu’au final, il ne sait même pas si elle est originaire d’ici. Ils sont parlés de tout et de rien durant cette soirée, mais pas d'eux. Pas de leurs familles et de tout le reste. « non j’ai rien à faire. Enfin des courses, mais ça peut attendre » il essaie de la rassurer de lui dire qu’il n’a rien à faire. Lui aussi, ça lui fait plaisir de la revoir et il aimerait bien qu’elle reste un peu près de lui pour discuter un peu. d’ailleurs, il a une idée folle qui lui traverse l’esprit « enfin après ce que je peux te proposer si tu n’as pas d’autre alternative c’est… heu… » Il passe une main dans ses cheveux bouclés. Si elle le connaissait bien, elle serait qu’il est extrêmement gêné de la proposition qu’il va lui faire. « … tu peux venir loger quelque temps dans mon appartement. Enfin, je comprendrais que tu souhaite aller chez une amie, on ne se connaît pas vraiment tous les deux. » Vraiment, Antoine, tu l'invites à venir loger chez toi ?« Ce n'est qu'une proposition, puis ne t'en fait pas, je n'ai pas d'intention cachée en te proposant ça. C'est en tout bien tout honneur » il préfère préciser au cas où!

les yeux rivés sur sa main sur son bras, elle se rend compte d’à quelle point elle est petite face à lui dans tous les sens du terme. quand il la retire avec hâte, elle sort de sa torpeur. «  bah j’ai pas vraiment d’autre choix… » qu’elle dit un peu gênée, passant sa main dans ses cheveux complètement en vrac après cette rencontre impromptu avec l’imposant rugbyman. « mais ça va aller hein, je vais m’en sortir je suis une grande fille. » qu’elle dit pour faire la forte. qui essaye-t-elle de convaincre, lui ou elle-même. ne pas céder à la panique, elle est intelligente, elle va trouver une solution, n’est-ce pas? son père a été muté à paris donc, la famille c’est mort. les amies… elle a pas vraiment d’amie fixe, elle a bien de connaissance mais elle n’est pas sûre que l’environnement y soit très… apte à la recevoir dirons nous. Non sa voiture c’est temporaire, c’est pas si mal, la banquette arrière ferait l’affaire pour le temps que ça durera…. d’ailleurs elle est pas sûre de savoir combien de temps ça va durer cette affaire là, elle a pas pensé à demander. elle a pas pensé à grand chose à vrai dire. là voilà qui commence à angoisser sec. elle repose son regard sur le visage d’antoine toujours flanqué de ses fossettes. elle lui sourit timidement quand il dit qu’il n’a rien de mieux à faire. tant mieux au fond, tant qu’elle se laisse hypnotiser par ses fossettes et son sourire, elle est pas en train d’angoisser à où est-ce qu’elle va dormir, comment elle va s’en sortir etc… elle est pendu à ses lèvres. oui? une solution? il passe sa main dans ses cheveux et elle se surprend à se demander à quel point ils sont doux, elle secoue la tête. chasse cette image de ton esprit, illico! oublie ma grande, oublie. « je…. vraiment? » elle est un peu abasourdie par cette proposition, elle en reste sans mots. «  je veux dire t’es sûr? » il précise pas d’intention cachée, elle n’y aurait meme pas penser avec sa petite tête bouclée, elle lui donnerait le bon dieu sans confession, imbécile. «  je veux dire. ça risque pas de déranger ta copine? ton pote… je sais plus son nom, m’en a parlé, super jalouse etc… je suis pas sûre qu’elle apprécierait? » bravo. tu viens donc tranquillement de lui avouer que tu te souviens de son prénom à lui mais pas de son pote. dis lui que t’arrêtes pas de penser à lui depuis cette soirée et t’auras touché le fond du pathétique mon chat.

il sourit encore plus quand la jeune femme essaie de se convainque d’être une grande fille. Enfin il ne se doute pas qu’elle arriverait à se débrouiller seule, seulement maintenant qu’il sait ça, ça lui pose problème de savoir qu’elle dormira dans sa voiture alors que lui, il est au chaud dans son grand lit. Non, il ne peut pas partir en sachant ça. « bien sûr que je suis sûr de moi, je ne suis pas du genre à faire des promesses en l’air. Je n’ai qu’une parole Cleo. » Puis la petite blondinette lui parle du fait que ça pourrait dérange la copine jalouse du rugbyman. Quelle copine, il n’a pas de copine. « ma copine ? mon pote ? » il réfléchit quelques instants à ce qu’elle vient de lui dire et il ne met pas longtemps à comprendre. « qu’est qu’il a encore raconté ce con. Alors d'un, Clément n’est plus du tout mon ami, c’était un sacré enfoiré, pardon si tu t’entends bien avec lui. Puis de deux, je n’ai jamais eu de copine. Enfin deux ou trois, mais rien de bien sérieux qui puisse amener à ce que l’une d’elle emménage chez moi. Alors ne t’inquiète pas pour la copine jalouse, il n’y en a pas. » C’est la vérité, il n’est jamais resté assez longtemps en couple pour que l’une d’elle s’installe dans son appartement. D’une certaine façon, avant qu’une femme puissent vivre avec lui, il fallait que la dite petite amie accepte son petit-frère. C’était non négociable. Thomas prenait une place importante dans le cœur du rugbyman, mais aussi dans sa vie. Il suffisait que son petit frère n’aille pas bien et il accourait dans les heures qui suivaient si celui-ci était dans leur maison familiale. Seulement là, il est en train de faire le contraire de ce qu’il dit. Cleo serait la seule à avoir le privilège à passer une nuit ou plusieurs dans son appartement. Puis il ne va pas mentir, il n’est pas contre le fait qu’elle vive chez lui. Non, si c’est Cleo, ça ne le dérange pas du tout. Seulement, il ne l’avouera jamais à la demoiselle. Il ne sait même pas ce que pense Cleo de lui. « il n’y a que mon chaton qui pourrait être jaloux de ta venue, mais j'en doute un peu, c’est un amour »  Depuis que Thomas est parti, il se sent seul, alors il a adopté à la SPA. c'était le seul qui était venu vers lui, les autres avaient fait la gueule.

le sourire qui s’agrandit sur le visage du bouclé à le don de la calmer aussi sec. elle joint son sourire au sien quand il lui affirme qu’il ne fait pas de promesses en l’air, que sa proposition n’est pas dans le vent. elle lui sauterait volontiers au cou de joie si elle n’était pas enterrée sous ses livres. même si elle pense qu’il y a une ombre au tableau, sa copine, super jalouse dont lui a parlé clement, elle se souvient d’avoir senti son coeur se déchirait dans sa poitrine tandis qu’elle ne laissait rien paraitre. parce que oui évidemment regardez le, évidemment qu’il a une copine, il ne peut en être autrement. machinalement quand elle le voit s’énerver presque en parlant de son ex-pote, elle se sent coupable d’avoir aborder le sujet et pose sa frêle main sur son avant bras, comme si ça pouvait le calmer. geste réflexe, quand elle s’en rend compte, elle l’enlève aussi sec. « désolée je… désolée. » elle hoche la tête pas de copine jalouse. tant mieux. elle n’a donc pas de raison de refuser son offre. elle esquisse un sourire. « oh ça devrait aller, les chats même bien, je suis plus douée avec ces petites bêtes qu’avec les hommes » elle se stoppe. « je viens pas de dire ça tout haut si? » le rouge lui monte aux joues, elle baisse les yeux. « ok euh… ce que je te propose c’est que je vais poser tout ça dans ma voiture et je t’aide à faire tes courses pour te remercier? » qu’elle propose alors que les livres commencent à peser pour ses petits bras. « et je suis de corvée de cuisine et de tout ce dont tu peux avoir besoin, je me ferais toute petite tu me remarqueras meme pas. » toute petite, elle l’ai déjà ça devrait pas être bien difficile de se faire discrète. la cuisine ça sera son moyen de le remercier de son hospitalité. elle se débrouille pas mal à ça. son amour des bouquins lui a été bien pratique sur ce coup-là, et les émissions culinaires en replay à quatre heures du matin pour combattre ses insomnies et les tourner en quelque chose d’utile. elle attend de savoir sa réponse à sa proposition avant de prendre le chemin de sa petite voiture qu’elle aperçoit enfin.

Il sent sa petite main toute douce sur son avant-bras découvert. Elle la retire assez vite et elle n’a pas le temps de le sentir frissonner à son contact. Calme-toi, mon petit. Cleo s’excuse d’avoir abordé le sujet. Elle ne pouvait pas savoir ce qu’il s’était passé deux mois avant. Ils n’étaient pas assez intimes ou amis pour qu’il lui parle de sa dispute avec Clément. Puis il se demande ce qu’il avait bien pu raconter à son égard, puis est-ce que ce qu’il lui avait dit de la jeune femme était-il vrai ? Antoine oubli tout, tu auras une semaine pour savoir qui est réellement la jeune femme. En une semaine, tu vas bien en apprendre un peu plus sur elle.  « t’en fais pas pour ça, c’est qu’un con, je m’en suis rendu compte trop tard » il hausse les épaules en fessant genre que tout aller bien. Il rit de bon cœur quand la petite blonde à lunettes annonce qu’elle a plus de facilité avec les animaux qu’avec les hommes, avant de lui demander si elle n’a pas dit ça à haute voix. « Ne t'en fais pas, je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Si tu veux être sur un pied d’égalité, j’ai moi aussi plus de facilité avec les animaux qu’avec les femmes. Vous pouvez vous montrer compliqué parfois   » oh oui, certaines femmes sont très compliqués. Enfin, il ne veut pas la mettre dans le même sac. Elle a l’air d’être différente de ses filles qui lui tournent autour juste pour dire qu’elles sortent avec un rugbyman. Non, Cleo, elle est différente, il l’avait senti le soir de la fameuse soirée. « va pour les courses et si tu me fais à manger, je dis pas non. Tu aurais surement mangé que des pâtes ou des pizzas si c’était moi en cuisine. »  elle est mal tombée la petite Cleo. Il se débrouille bien, mais ce n'est pas un cordon-bleu le jeune homme. Sa mère a essayait de lui apprendre, mais Thomas avait une mémoire immense et il se chargeait des repas. Il avait à peine douze ans et il fessait des repas dignes des grands restaurants « même si tu te fais toute petite, je te remarquerais quand même » hé merde, maintenant, c’est lui qui parler à haute voix. Alors il essaie de changer de sujet, il voit l’énorme pile de livres entre ses bras tout frêles. Elle ne risque pas de tenir encore longtemps. « attend donne-moi ça » il prend la pile sans grand effort, certes ça pesse, mais il lui en faudrait plus pour qu’il fasse tout tomber. Il la suit alors jusqu’à sa petite voiture. Il sait d’avance qu’il va devoir se plier en deux s’il l’accompagne. « tu crois que je vais réussir à monter dans ta voiture ? » Qu’il lui demande avec un sourire taquin. Il est venu à pied, donc sa voiture est encore garée sur le parking de la résidence « ah au faite, ça te va très bien les lunettes. » vas-y mon petit Antoine fait lui des compliments. Tu ne perds pas le nord !

 « quoi qu’il en soit je suis désolée d’avoir abordé le sujet… et que ça se soit mal terminé visiblement, vous aviez l’air proche c’est jamais simple… » qu’elle dit avec une moue désolée. en fait, elle en savait rien si ils étaient proches ou pas, tout ce qu’elle sait c’est qu’à chaque fois qu’elle voyait Antoine il était toujours avec le-dit Clément, qui essayait toujours de la draguer d’ailleurs, sans qu’elle soit intéressé, sans même qu’elle le remarque parfois. il fait comme si tout allait bien, mais elle sent bien que l’histoire a blessé le grand gaillard qu’elle a en face d’elle, et elle s’en veut de l’avoir mentionné. et comme si elle essayait inconsciemment de lui changer les idées, elle se met la honte toute seule et le voit rire de son embarras. «  te moques pas!!!! » qu’elle dit faussement outrée, avant de joindre son rire au sien. « merci j’apprécie! et eh, les mecs sont pas plus simples… enfin ceux qui veulent pas juste te prendre vite fait dans un coin je veux dire, ceux la c’est simple à comprendre, ya rien à comprendre… » qu’elle dit. elle en a connu en soirée. elle les a toujours recalé pas venu pour ça. certains plus insistants que d’autre. un beaucoup plus insistant qui a bien failli avoir ce qu’il voulait d’elle de force si une jeune femme n’était pas venu à son secours. elle a des flashbacks de cette nuit-là, son regard se perd dans le vide, un peu effrayé. elle tente de chasser tout ça de sa tête en reposant son regard sur le bouclé. « tu veux dire en cuisine ou au téléphone avec la pizzeria du coin? » ajoute-t-elle moqueuse, t’es sûre que tu veux faire des blagues la maintenant tout de suite, il a même pas commencé à t’héberger que tu te dévoiles déjà comme ça… elle hausse les sourcils surprise de sa remarque, comme ça il la remarque, un sourire se dessine sur ses lèvres. elle est pas du genre qu’on remarque d’après elle. elle est pas bimbo. elle est toujours dans ses bouquins. elle fait pas tout pour se faire voir. en plus de ça, niveau taille on peut pas dire qu’elle est grande, elle a souvent du mal à atteindre les dernières étagère de ses bibliothèque, obligée de monter sur une chaise comme une gamine. heureusement qu’il change de sujet parce qu’elle commençait à rougir. il la décharge de ses livres et elle attrape sa valise direction sa voiture. elle ouvre le coffre et reprend les livres des bras d’Antoine pour tout fourrer dans son coffre. à sa question elle se tourne vers lui, le regarde de bas en haut, regarde sa voiture et répond faussement songeuse « ça dépend t’es bon contorsionniste ou pas? » elle laisse échapper un léger rire. « mon père doit faire à peu près ta taille et ta carrure et il rentre, t’en fais pas! » il la complimente, elle est pas habitué d’ordinaire quand on la complimente c’est ironique ou pour la mettre dans son lit. « je… euh… merci » la revoilà à bégayer, pauvre petite. cette fois, pas de changement de sujet, et ses joues rougissent belle et bien, du coup elle détourne le regard, ferme son coffre « on y va? » ajoute-t-elle incapable de le regarder.

« ce n’est pas grave, on oublie. » C’est vrai que même s’il fait comme si cette histoire ne le blesse pas, il a mal au fond de lui. Il connaissait Clément depuis quatre ans, depuis qu’il était arrivé à Biarritz avec sa mère et son petit frère. L’étudient en sociologie était rapidement devenu son pilier. Seulement, Antoine était qu’un sujet d’expérience pour Clément. Monsieur avait décidé de faire un mémoire sur la faiblesse de l’homme à se lier aussi facilement. Le rugbyman avait vite déchanté quand il avait appris ça le jour où il lui avait mis un poing dans sa gueule d’ange. Ses quatre années n’étaient que du vent et il avait aussi appris ce jour-là, que son ami s’était intéressait à la petite blonde juste pour le faire chier. Il choisirait mieux ses amis maintenant, les mecs de son club étaient peut-être un peu con, mais au moins, ils étaient loyaux. Il s’était éloigné d’eux à cause de Clément. «je me moques pas, je me moques pas, enfin j’aime bien taquiner les gens, c’est pas vraiment pareil. Enfin si en faite. » il rit de bon cœur, il rit pour la première fois depuis deux mois. C’est un vrai rire qui vient du cœur. « les mecs sont de grands timides de nature. On fait les cons, on se marre, mais au final, quand il y a une femme qui nous plait en face, on fait moins les fière. Enfin, j’avoue que je suis comme ça. » C’est vrai, la preuve, même s’il déconne l'Antoine, il n’est pas trop sûr de ce qu’il fait. En temps normal, il aurait réfléchi avant de faire une telle proposition. Il agit bêtement en lui proposant ça. Enfin, il avait eu surtout peur de se prendre un refus le pauvre. Il est timide devant elle, enfin, même si elle ne doit même pas le remarquer. Il dit connerie sur connerie, en se fessant passer pour quelqu’un de sûr. Tu feras moins le malin ce soir mon gars, quand elle sera prête à aller dormir dans ton lit. Tu n’auras pas l’esprit clair. À ça non, il n’aura pas l’esprit très clair. Déjà, la nuit qu’il avait passée après sa première rencontre avait été inoubliable, enfin, ce qui s’était passé dans sa tête. Rien de bien très innocent ! « si j’ai la flemme, j’appelle la pizzeria du coin. » ce qu’il dit pas, c’est qu’il cuisine de temps à autre. Parfois, c’est dégueulasse, mais parfois, c’est bon. Les pizzas faites maison sont sa spécialité, mais pas un mot. « non pas encore contorsionniste. Bon si ton père fait la même taille que moi, il n’y a pas de raison que je n’y rentre pas. Je te suis » Antoine grippe dans la petite Twingo. Voiture à l’image de sa propriétaire, tout est impeccablement bien ranger, rien ne traîne, tout petit, tout mignon. Les courses se font rapidement et ils discutent un peu. Enfin, ils ne rentrent toujours pas dans le détail de leur vie privée. Il le faudra bien pourtant, les voilà devant la porte de chez Antoine. Il se stoppe avant d’actionner la poignée « j’aimerais juste te prévenir l’appartement est un peu en travaux. J’ai jugé utile de m’en acheter un que de payer des loyers toute ma vie, alors quand j’ai du temps, je bricole. » il s’empresse d’ajouter pour pas la faire fuir « rassure toi, la salle de bain et les WC sont utilisables, la cuisine et la chambre aussi. » le rugbyman ouvert alors la porte, la laisse passer. Rentre ses affaires et les courses qu’ils avaient en partie faite. Puis se stop à l’emplacement où devait être le canapé « et j’ai oublié que j’ai plus de canapé » il se tape alors son front avec la paume de sa main. «quel con !!! » il s’énerve contre lui-même, il était tellement heureux à l’idée que la petite blonde s’installe ici, qu’il en a oublié l’absence de son futur couchage