(inka) sea, surf & sun.

tu débordes d'énergie, s'en est presque fatiguant. t'es parti courir avec Ariane ce matin et depuis, pas moyen de te faire tenir en place plus de quelques minutes. tu joues un peu avec Mr Floki le lapin de Oihana, mais c'est lui qui fini par te faire comprendre qu'il en marre. peut-être aurait-elle dû avoir un chien, plutôt qu'un lapin ... t'observes le soleil briller depuis la terrasse et tu te dis que ce serait une journée gâchée si tu restais cloîtré à l'appartement. t'as envie de sortir, de te défouler un peu. t'es en manque de vagues, de ta bouffée d'oxygène. tu serais prêt à attraper ta planche et aller surfer comme un malade jusqu'à ce que tes muscles te disent stop, mais t'as nullement envie de rester seul. amener le lapin avec toi serait une très mauvaise idée. tu finirais pas le noyer et il est certain qu'Oihana t'en voudrais à vis. puis t'es pas un tortionnaire, tu ferais pas de mal à une mouche, sauf peut-être l'été quand elle prend le relais les moustiques pour t'empêcher de dormir. tu sors ton portable pour demander à quelqu'un de t'accompagner. t'en connais pas mal des gens qui surfent avec toi. t'en connais un tas d'ailleurs, mais t'as peut-être bien une préférence pour certains, ou certaines. enfin bref, t'as une préférence que t'assumes par trop. coucou beauté des îles, ça te dit un rencard toi, moi, les planches, l'océan ? tu pianotes ces quelques mots sur ton portable. t'aimes bien utiliser l'humour d'une drague à deux balles pour te camoufler, c'est toujours plus facile. tu n'attendais pas une réponse aussi rapide, alors t'exploses presque de joie quand elle te dit qu'elle sera prête d'ici peu. (...) t'habites à quelques mètres de la plage, c'est un des points forts de l'appartement. d'ailleurs t'y tenais beaucoup à cette proximité, parce qu'au final t'as bien du mal à vivre loin de l'océan. t'es sur le sable avant elle alors t'en profites pour enfiler ta combinaison jusqu'à la taille. t'es assis dans le sable avec lequel tu t'amuses à recouvrir tes pieds pour t'occuper. ta planche à côté de toi, t'attends impatiemment qu'elle arrive. t'es pressé, t'as juste envie de plongé dans l'eau, mais t'attends sagement, ou presque.

la porte s'ouvre, noé te fusille du regard. tu serres ton verre de smoothie glacé contre ton plexus, fait une tête d'innocente. t'as rien fait pourtant, mais t'as la face d'une gamine qui va se faire décapité par le directeur de son école. il t'annonce qu'il vient de recevoir un texto de monsieur vaea, un peu trop olé olé. il prend sa voix de théâtre et retranscris le message avec un ton mielleux. t'avais filer à vaea le numéro de noé en disant que c'était le tien, pour pas trop passer pour la fille retardée qui vit dans sa grotte sans portable, instagram, twitter et tout le bordel. tu sais même pas pourquoi t'as pas assumer tout de suite au lieu de t'enfoncer là dedans. peur de paraitre bête surement. c'était pas ton genre pourtant. tu réponds avec difficulté, tapant sur l'écran avec ton majeur comme une vieille de 80 balais que les vers attendent impatiemment. [ yes, j'arrive vite vite. ] tu souffles, c'est naze comme réponse, t'es vraiment un gland. tu lèves les bras au ciel en pensant au trajet, tu lances un AMEN en direction du ciel. noé se vautre dans le canapé, et te répètes 3 fois qu'il te déteste, et le déteste aussi par la même occasion.
planche sous le bras, sac à dos sur le dos, t'es sur ta longboard pour rejoindre l'océan. de chez toi, c'est pas tout près, et c'est même carrément loin. c'est en descente, halleluyah. tu débarques une bonne vingtaine de minute plus tard sur la plage, essoufflée comme un boeuf, rouge comme une fraise. t'as déjà les jambes en compote, et maintenant il va falloir surfer. amen bis. tu le repères de loin, traine tes pieds dans le sable jusqu'à lui. jettes à coup d'oeil sur les vagues. pas trop mal, mais ça ne vaudra jamais tahiti. « salut ! » léger sourire. banal, mais t'es pas capable de sortir autre chose, de démarrer une conversation plein d'entrain, parce que face à vaea, c'est la catastrophe dans ta tête. tu sais pas trop où t'en est, et si tu pars sur un discours, ou une blague, ça va forcément être foireux. tu poses tes affaires à côté des siennes. t'enlèves tes fringues et enfile ta combi par dessus ton maillot.

tu sens une présence qui s'approche de toi et le sable se mouvoir à la périphérie de ton assise. salut. tu relèves la tête et tu la vois, rouge tomate, chargée comme un boeuf avec sa planche, sa longboard et son sac à dos. tu lui rends son sourire. c'est sincère t'es content qu'elle soit là la petite Inka. tu l'aimes bien, tu sais pas vraiment pourquoi. enfin si, mais tu l'aimes bien c'est tout. tu te lèves et tu sais pas trop quoi faire. la bise ou non, un crépage de chignon. c'est bizarre, t'as vraiment du mal à savoir comment te comporter avec elle. pourtant tu sais très bien qu'elle va pas faire de toi son goûter. salut. tu finis par lui répondre par un simple mot. c'est mieux que rien après tout. t'hésites à faire une vanne sur la couleur rougeâtre de sa peau, mais tu te retiens. tu sais pas vraiment comment elle le prendrait et ça te perturbe. c'est chiant de trop réfléchir. disons que t'es pas habitué à ça, toi qui es plutôt du genre spontané et irréfléchi. tu la regardes à moitié s'habiller et tu finis par remonté ta combinaison jusqu'au cou. prête ? ton enthousiasme revient, tu renais. t'en crevais d'envie depuis des heures et te voilà maintenant près du but, de l'océan, des vagues. tu les regardes un instant et tu te dis que ce n'est rien en comparaison à celles que l'ont trouve à tahiti. Inka elle y a vécu bien plus longtemps que toi. alors tu te dis qu'elle doit trouver ça un peu ridicule, mais bon. toi tu t'es habitué. et c'est l'effet inverse qui se produit quand tu retournes sur ta terre natale le temps des vacances. t'es au paradis. ça doit lui faire bizarre à Inka, d'autant plus qu'aujourd'hui est certes une belle journée, mais le vent marin fait légèrement la gueule. tu le vois parce que, les vagues ne te vendent en aucun cas du rêve. t'es habitué à mieux, mais t'es du genre à te contenter de peu. du moment que tu passes un instant d'amour avec ta planche.

tu zippes ta combinaison jusqu'au cou, et attaches tes cheveux en vitesse. « prête ! » t'attrapes ta planche sous le bras. tes affaires sont en bordel, tes fringues d'un côté, ton sac de l'autre, ta longboard couchée à l'envers. l'organisation c'est pas trop ton fort. tu fais un grand sourire à vaea, un sourire niais mais immense, toute contente d'aller te mettre à l'eau. tu sens déjà les embruns marins sur ta peau caramel. tu lui emboites le pas en regardant l'horizon où les deux bleus se fondent. le silence commence à s'installer. pudeur timide, distance polie, votre relation à toujours été étrangement sauvage. c'est surement ça qui lui donne un côté spéciale. « les autres étaient pas dispo ? » tu penses pas une minute qu'il n'a proposé qu'à toi cette petite session. dans ta tête, il avait envoyer ce texto à tout le monde. vous rentrez dans l'eau, tu grimaces. toujours plus froide que sur l'île. t'accroches le bracelet a ta cheville.

(jte laisse ramener le bb requin ou les méduses ou le poisson arc en ciel )

les autres étaient pas dispo ? t'es dans l'eau quand elle te pose cette question. tu t'y attendais pas trop en fait, qu'elle puis songer à se le demander. tu te sens un peu con pour le coup et tu sais pas vraiment comment réagir. j'sais pas, je leur ai pas demandé. tu balances la vérité, simplement. tu n'as pas de quoi avoir honte, après tout tu peux très bien avoir décidé de passer l'après-midi avec une personne en particulier. vous êtes amis, de toute façon. amis, même si t'as bien du mal à la considérer comme un pote. contrairement à Ariane que t'imagines de façon purement platonique. vous vous éloignez un peu plus du bord. t'as attaché ton bracelet à ta cheville et tu avances le ventre collé à ta planche. les vagues sont pas terrible, mais plus tu t'éloignes plus tu les envisages. t'entreprends ta première descente. t'es pas chaud et tu manques de tomber, parce que la vague s'écrase plus rapidement que ce que tu pensais. tu continues comme ça pendant plusieurs minutes, tu cris de temps à autre, surtout quand t'arrives à faire quelque chose de propre malgré la médiocrité de l'océan. tu charries un peu Inka aussi, c'est gentillet, elle le sait. tu fais une pause et l'observe attaquer une vague. tu sens un truc étrange dans l'eau te frôler, mais tu réagis pas vraiment. t'es habitué aux algues, aux poissons. alors tu t'inquiètes pas vraiment, tu rigoles en la voyant être prise au dépourvue alors qu'elle faisait la maligne. elle s'en sort bien malgré tout et t'es presque en admiration devant sa performance. en même temps elle a vécu à tahiti presque toute sa vie... tu ressens à nouveau quelque chose et tu bouges. sauf qu'une douleur te prend au mollet. une douleur aiguë et électrique. ça brûle et tu paniques quand tu vois du sang colorer la surface de l'eau. tu ne te vois pas, mais tu te sens devenir pâle. tu regardes autour de toi, incapable de réagir. tu vois un petit aileron crever la surface de l'eau à quelques mètres. si petit que t'en es presque heureux. t'as de la chance c'est un bébé et pour peut que tu bouges, tu risquerais de l'effrayer et le faire fuir. t'entends Inka gueuler quelque chose, mais tu comprends pas quoi. t'es recroquevillé sur ta planche, dans la lune parce que ton cerveau essaye de faire abstraction de la douleur. t'aimes pas la vue du sang, mais t'as pas intérêt à t’évanouir. tu veux pas paraître une fiotte.

(j'ai parlé avec Mao, c'est crédible alors ce sera bb requin )