(INKA) + merci de ne pas donner de café aux écureuils

• ce n'est pas nouveau que tu ne dois pas boire de café. surtout pas quand tu révises. et encore moins quand c'est quelque chose qui te passionne. mais tu descends une nouvelle tasse, presque cul-sec, les fesses posées sur la chaise de la cuisine. il n'y a pas beaucoup de lumière. tu vas finir par te coltiner des lunettes si tu continues sur cette voie là. tu auras l'air fin, avec des binocles, additionnées à ta tête de geek. tu auras enfin tout du cliché, quoique, les bagues et les boutons en moins. phosphore, ton poisson, est perturbé de te voir debout à une heure si tardive. tu n'as en fait aucune idée qu'il est si tard. selon toi il doit toujours être 22h30. on en est loin. et tu ne vas pas dormir un bon moment, avec toute la caféine qui coule dans tes veines. on peut pas toujours être intelligent, et on peut carrément dire que pour le coup, t'as oublié ton cerveau à la fac. au moins t'arrêtes de baver en pensant à un blond de ta connaissance. comme quoi, l'amour ne rend pas que aveugle, il s'indtalle dans le cerveau et bouffe les neurones.
• t'as fini de réviser. tu connais tout, tu sais tout tu es prêt. tu es allongé dans ton lit. mais tu as une bougeotte incroyable. tu ne cesses de tetourner et de te retourner. tu as envie de parler, mais tout le monde dort et tu n'as pas envie de réveiller quelqu'un juste pour luivtaper la causette. quoique tu pourrais. mai tu n'es vraiment pas sûr d'être bien reçu, ça c'est clair. tu te ferais mordre par certains, et t'es pas sûr que ce soit agréable.《 tu crois que c'est vrai que les morsures d'humains s'infectent automatiquement, phos' ? 》 c'est une très bonne question. à laquelle tu n'as pas de réponse. il t'en faut une. là. maintenant. sur le champ. alors tu te saisis de ton ordi portable, toujours en veille, tu rentres ton mot de passe à toute vitesse, te donnant brièvement la sensation d'être un agent secret en train de hacker l'ordinateur d'un président russe. tu ouvres ton moteur de recherche et tu pars à la quête d'une réponse satisfaisante. t'es pas sûr d'avoir tout saisi. mais tu as retenu un chiffre. 900 millions de bactéries dans une cuillère à café de salive. c'est énorme. tu as l'impression d'avoir fait la découverte du siècle. alors, en pyjama, tu enfiles tes converses, tu mets une veste, tu prends ton trousseau de clés, et tu sors de l'appart'.
• tu vas chez inka. pourquoi ? parce que c'est la seule personne qui ne risque pas de te mordre si tu la réveilles là maintenant, pour lui annoncer ta découverte. quoique. de toute manière il est pas tard. t'espères juste pas la trouver avec une fille, ce serait un poil gênant. m'enfin. ça les ferait rire de te voir rougir, et tu t'en irais, toujours aussi gêné. t'as envie de sucre. t'as vraiment envie de sucre. t'espères que y a des bonbecs chez inka et qu'elle a pas tout bouffé sans toi, la maraude. tu passes ta main dans tes cheveux et tu fronces les sourcils sans comprendre pourquoi on te regarde de travers. et non, t'as pas encore compris que t'avais ton pyjama bob l'éponge sur toi. jaune. avec les yeux, le nez et le sourire de bob, en imprimé. ni que tu as une converse bleue et une noire, avec un effet de caractères verts qui descendent, comme dans la matrice. et puis c'est pas commun de se balader avec un poisson rouge dans son aquarium sous le bras. tu tapes le digicode à trois ou quatre reprises et finis par entrer dans le bâtiment de ta meilleure amie. tu prends les escaliers. puis tu poses phos' à tes pieds et ouvre la porte, avec le double qu'elle t'a donné il y a peu. tu poses le poisson sur la table basse, prends des fraises tagada dans un placard, en plante une au bout de chaque doigt, récupères un smoothie qui traîne, à moitié vide, puis tu t'élances sur le lit de la jeune femme 《 inka le rutabagaaaaaaa. ou le pandaaaaaa. je sais paaaaas. tu devineras jamais quoooiiii. 》

• elle tombe par terre, sursautant, tu as dû la faire paniquer. mais toi tu rigoles. parce qu'elle a une sale gueule, et parce que c'est ta meilleur amie, alors, bon, t'as entièrement le droit de te ficher d'elle. elle le prendra pas mal. pas trop. bon au pire, tu t'excuseras. tu diras que c'est de la faute du café. ou de phosphore, tiens. tu diras que en fait, il t'a raconté une blague. elle a vraiment une sale tête. elle a les cheveux emmêlés, encore pire que mérida. elle a l'air franchement pas réveillée, et puis elle te fixe sans trop comprendre pourquoi t'es là, et comment t'es arrivé sur son lit, avec un smoothie et des tagadas au bout des doigts. smoothie qu'elle te pique d'ailleurs, pour gober quatre bonbons d'un coup. elle a la voix rauque, comme si elle avait avalé tout le gravier de la cour de chez tes parents. et ça, tu sais que c'est pas une bonne idée. déjà que marcher pieds nus dessus, ça fait mal, alors les bouffer ? même pas en rêve. elle te demande si phosphore a parlé et tu lèves un sourcil. tu ne rigoles plus là, par contre. parce que tu sais qu'elle aime bien se droguer, lorsqu'elle sort. et toi t'aime spas ça. alors si elle a pris quelque chose, tu vas râler cinq minutes. tu ne tiens pas à cxe que ta jessie personnelle se retrouve camée, étrangement. ça te fait peur ce monde là. et tu sais qu'elle est une aussi grosse flippette que toi. alors, bon, tu es quasiment sûr qu'elle n'est pas prête à se retrouver droguée. et qu'elle ne le sera probablement... jamais. 'nous attendons votre déclaration de guerre, demain, dans la matinée', comme le dirait la princesse rousse écossaise.
• tu t'allonges sur son lit, en lui laissant un peu de place, et tu récupères une à une chaque fraise sur tes doigts. tu la regardes et tu penches un peu la tête sur le côté, comme un oiseau curieux. « tu as pris quelque chose ? ou t'es juste très très très ensommeillée ? » en attendant sa réponse, tu continues de te goinfre de sucre. est-ce que c'est une bonne idée ? non, ; certainement pas en plus du café que tu as avalé depuis hier soir. est-ce que ça t'arrête pour autant ? évidemment que non. tu regardes le poisson tourner dans son bocal et fixer inka de son air de... bah de poisson, hein. vous vous attendiez à quoi aussi ? à ce qu'il danse la gigue ? non, mais franchement... vous aêtes aussi perchés que sa meilleure amie, hein. on est pas dans les papyrus dessinés pour les enfants, on est dans le monde réel, là. tu fixes intensément ta meilleure amie. et tu hésite. tu ne sais pas. tu balances ente deux choses. laquelle est la meilleure ? laquelle est la plus appropriée ? t'en as aucune idée. alors, la mine sérieuse, et les sourcils froncés, tu lui poses une autre question, de la plus haute importance. « tu penses que t'es plutôt un panda ou un rutabaga ? à moins que tu sois une autruche. ou un platypus. les platypus c'est encore plus cool que les pandas. » non, tu n'arrives toujours pas à dire ornithorynque. en fait, le souci c'est pas tellement que tu n'arrives pas à le dire, c'est que tu n'arrives pas à le retenir. c'est beaucoup trop compliqué pour toi ce mot. platypus, c'est... c'est comme brancher zoé. c'est simple. et avec tout ça t'en as oublié pourquoi t'es venu. alors avec un débit impressionnant, comme à ton habitude, et boosté par la caféine qui coule dans tes veines tu déblatères à toute vitesse « dis, sinon, tu savais que dans une cuillère à café de salive, tu avais plus de 900 millions de bactéries ? et que du coup, si tu mords quelqu'un et que tu lui retires un bout de peau, chose qui arrive souvent avec pour agresseur une personne fortement alcoolisée, l'infection est quasi inévitable ? c'est beaucoup trop cool, hein ? dis-le, que c'est trop génial. »