(casey) first day

« Très bien, je vous vois donc demain au cabinet à neuf heures trente tapantes. » j’étais contente, j’avais enfin trouvé quelqu’un pour m’aider. Si à la base je cherchais une assistante, c’était une candidature masculine qui avait retenu mon attention. Casey Grimshaw. Un australien dont le CV est empli de petits boulots qu’il n’a apparemment pas réussi à garder très longtemps. Mais ça ne me faisait pas peur. S’il semblait un peu timide, et même surpris d’avoir été rappelé pour un entretien, ça s’était très bien déroulé, et le feeling était plutôt bien passé. Il semblait intéressé bien que peu sûr. Je l’avais tout de suite rassuré, il n’avais pas besoin de connaissances en droit ou juridique. Il était surtout un assistant, pour gérer les dossier, les clients, les rendez-vous et puis l’agenda principalement. J’avais du mal à tout faire en même temps. « A demain monsieur Grimshaw. »

C’était la première fois depuis que j’étais avocate que j’avais mon propre assistant. Secrétaire n’était pas forcément flatteur comme nom, et puis il n’y aurait pas vraiment QUE du secrétariat, c’était plus une personne avec qui je devais travailler main dans la main pour pouvoir organiser au mieux mon temps et optimiser donc mes résultats. Il y avait bien sûr des gens qui pouvaient m’aider au cabinet, mais déjà admettre qu’une femme ait le même niveau de reconnaissance qu’eux était dur, alors ne parlons pas d’assistant. J’étais arrivée à neuf heures au boulot ce matin. Un petit tailleur noir Dior offert sur la dernière collection, donc en exclu. J’avais préparé un petit bureau dans un coin de mon office et y avait posé le strict minimum pour l’instant afin qu’il puisse s’y installer comme il voulait. J’avais hâte, et surtout, j’avais vraiment envie que ça marche.

j’étais seulement préoccupée par une chose en ce moment. mon boulot. certaines mauvaises langues vous diraient que j’suis préoccupée uniquement par ça; mais c’était pas vrai. il était juste que j’aimais mon boulot et que ça me semblait donc normal de m’y donner à fond. sans compter que j’avais ce côté grande soeur protectrice qui me suivait partout et que le choix de devenir avocate n’était pas la plus grande des surprise pour qui me connaissait. j’aimais aider les autres, et faire de leur vie un endroit plus agréable si quelqu’un ou quelque chose les avait emmerdé.

alors oui, prendre un assistant était primordial et j’aurais probablement du y songer bien plus tôt. mais que voulez vous. c’était ainsi. personne n’est parfait, et certainement pas moi, on ne peut pas penser à tout. un petit sourire aux lèvres je souriais un peu nerveuse tout de même en attendant que Casey Grimshaw arrive. d’ailleurs, voilà la sonnette. je sors de mon bureau, salue un collègue dans le couloir et vais ouvrir la porte. « bonjour monsieur Grimshaw, comment allez-vous? » dis-je en lui tendant ma main professionnellement avant de me décaler sur la gauche pour l’inviter à entrer. je souriais un peu et fermais derrière lui l’incitant ainsi à se rendre dans mon bureau puisqu’il connaissait déjà le chemin, c’était là où avait eu lieu l’entretien. « je vais vous montrer votre bureau. » dis-je en retournant dans mon bureau et lui désignant l’espace que j’avais pris soin de lui laisser. « voici votre téléphone. » dis-je en posant la main sur la boite se trouvant sur le bois de la table et le faisait glisser sur lui. « je me suis permise d’y mettre les numéros d’urgence et ceux qu’ils faut à tout prix avoir » dis-je en souriant. « il est relié au mien, notamment pour l’agenda, et tout est accessible sur les ordinateurs du cabinet » dis-je en désignant mon ordinateur puis le sien sur son bureau.

c’était avec un très large sourire que j’accueillais celui qui allait être mon assistant. et j’étais plutôt contente de mon choix. j’aimais faire ce que l’on n’attendait pas de moi. c’était pas vraiment le genre de profil que les autres associés du cabinet recherchaient, c’était certain mais moi je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais pas lui donner une chance. il avait l’air tout à fait capable, gentil et prêt à tout pour avoir un emploi, alors pourquoi pas. moi j’étais pas le genre de personne hautaine, quoi qu’il puisse penser du fait que j’aie l’air distante et, ou froide aux premiers abords.

j’étais déterminée à le mettre à l’aise afin qu’il ait un premier jour qui puisse le mettre dans le boulot le plus facilement possible. l’intégration est très importante, je ne l’aurai pas lâché en « pleine mer » comme ça sans du tout lui expliquer tout. « Oui. » je lui souris et fis mine de ne pas remarquer sa gêne. « Je…bien. Ca va. » je souriais plus largement et répondis « impeccable alors! » je lui montrais tout, puis lui donnais son téléphone que j’avais au préalable lié au mien pour plus d’efficacité. « Merci pour le téléphone. » je lui fis un clin d’oeil « au bons ouvriers les bons outils » dis-je un souriant. « bon alors. vous serez chargés de prendre les rendez-vous, les annulations et les changements. La secrétaire du cabinet transmettra toujours les appels par ton poste » dis-je en posant ma main sur le gros téléphone fixe sur son bureau. « A toi donc de me les transmettre avec ce bouton » dis-je le désignant le bouton transfert jaune « ou pas selon les situations ». dis-je avec un grand sourire. « Est ce que pour le moment ça va? » dis-je, je ne voulais pas non plus lui débiter tout sans qu’il comprenne rien. « de plus, le fait que vous parliez très bien anglais sera un atout indéniable puisque j’ai pas mal de clients étrangers. » dis-je avec un grand sourire.